mardi 14 janvier 2014

• "ACHTUNG KONTROLLE" URSSAF A ISSY LES MOULINEAUX


Je me souviens, avec délice...

Ce matin du 17 juin 2008, à 9h30, 4 employés de l'Urssaf, une trentaine de fonctionnaires de la police nationale et une centaine de CRS ont investi et encerclé le chantier (futur siège de Microsoft-France). Certains ouvriers qui escaladaient les clôtures métalliques ont renoncé face aux mitraillettes des CRS (Nous avons tout vu par le mur rideau de notre bureau).
Tout le personnel du chantier a été obligé de descendre au rez de chaussée, enfin, quand je dis tous... sauf nous !

Contrôle de la régularité des emplois, puis contrôle des papiers de tous.

Tout le personnel, même après contrôle, a été parqué jusqu'à 13h45, sous un soleil assez intense...
Une jeune Française, ouvrière, qui était avec son père artisan, s'est évanouie, bien qu'elle ait dit aux forces de l'ordre qu'elle se sentait mal. (Elle était vraisemblablement en état hypoglycémie ou bien déshydratée, la pauvre).

Une fois le contrôle effectué, une brigade cynophile a exploré tous les étages du chantier. On nous a dit de descendre, mais je leur ai répondu d'un ton péremptoire qu'on le fera quand on aura fini notre boulot... Ils ont trouvé des ouvriers cachés dans les étages dans des armoires ou des recoins. Ils les ont fait descendre manu-militari.

La police a arrêté 28 personnes, qu'elle a enchainées avec des menottes, les uns aux autres, autour d'un poteau en béton au rez de chaussée...

Nous (le personnel de la société de pilotage et coordination qui m'emploie), étions les seuls dans l'immeuble à ne pas avoir obéi à l'injonction. Après être descendus nonchalamment de nos bureaux à 12h30, soit 3 heures après l'ordre intimé par la force publique, et encore seulement parce que c'était l'heure de la coupure, que nous avions faim et que nous en avions décidé, après avoir décliné nos identités, sans montrer aucun papier, sommes partis manger, sans autre forme de procès. Je suis passé en premier, porteur d'une mâle assurance... Peut-être que ma veste de para leur a donné confiance? C'est quand même bizarre d'avoir été la seule boite à n'avoir pas subi le sort des autres. Peut être a-t-il été estimé que des planificateurs ne pouvaient avoir de responsabilité dans l'irrégularité des personnels ? Ou bien le fait d'être descendu 3 heures après l'ordre reçu les a-t-il impressionnés ? Ou bien ???... Enfin, tant mieux !

Même les empaffés du bureau de Maitrise d'œuvre d'exécution, eux, ont été parqués comme des bêtes. Ça, c'était déjà très jouissif pour nous, car nous ne pouvions pas les blairer et quand nous sommes passés près d'eux pour aller manger, (de l'autre coté de la rubalise de police, bien sûr), je n'ai pas manqué de leur adresser un large sourire narquois alors qu'ils nous regardaient avec fureur...

CONTRÔLE EFFICACE (pour tous les autres) ? Mais à quel prix ? 4 heures sous le soleil !!!

28 suspects arrêtés, cela doit-il conduire à garder 200 personnes (dont beaucoup de personnel de bureau parfaitement innocents) serrées sous le soleil, entourés de CRS, mitraillettes MP5 en mains, sans boire, sans possibilité d'aller aux toilettes, alors même qu'elles avaient été contrôlées ???

Ausweiss !

Gestapo ? Nein ! Französische Polizei ! (Police Française...)

Ceci dit, je me souviens avec délice, des cadres (directeur de travaux et directeur de région fort malencontreusement en visite ce jour là) de l'entreprise Bouygues retenus comme des malfrats... Ils n'ont qu'à pas employer de personnel sans-papiers et non déclarés. Ça leur a fait les pieds. Et encore c'est bien peu par rapport à ce qu'ils volent à la société Française !!! Nous les avons superbement ignorés, tandis que leurs regards envieux, furieux et dépités se posaient sur nous...

En revenant de notre déjeuner, tout le dispositif avait été levé. Seuls 9 ouvriers noirs en intérim non-déclarés et travaillant pour Bouygues ont été arrêtés. Inutile de dire que ces employeurs pourris, ainsi que les boites d'intérim ont eu des ennuis, mais c'est bien fait pour eux ! Les ouvriers auront été relâchés comme d'hab !

Il est a signaler que dans les jours qui suivent, tout le personnel du chantier nous respectait bien plus encore qu'à l'accoutumée... Ils ont du penser que la descente de,police et l'inspection ainsi que le traitement de faveur dont nous avions bénéficié étaient le fait d'une dénonciation venant de ma boite... Moi-même, je pense que c'est possible, car si l'un de mes collègues l'a fait, il ne s'en est bien entendu pas vanté...

Je crois pour ma part que ce modèle d'intervention devrait être retenu pour arrêter les islamistes radicaux lors de leurs regroupements.
Mais c'est une autre histoire...
  

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