mercredi 31 juillet 2019

Le «vrai» déficit commercial de la France (1)


J’avais écrit en 2012 sur blog.fr, des comparatifs suggérant que la balance commerciale de la France était bien plus grave que ce que l’on nous le suggérait à longueur de médias.

Il n’en reste rien depuis que blog.fr a disparu.

Un  seul texte est demeuré (écrit sur Word) que j’ai republié en 2016 et qui aborde très brièvement la parité de pouvoir d’achat dans le calcul du déficit de notre balance commerciale.

Sur Blogger :

La balance commerciale (Modèle Allemand de Nikola 1er)


Ainsi que sur canalblog :

La balance commerciale (Modèle Allemand de Nikola 1er)




Un auteur « Samuel », explique fort bien le mécanisme qui conduit notre pays à minorer notre déficit commercial afin de faire penser aux Français que la situation n’est pas si grave. Or elle est très grave. Et simplement par le calcul raisonnable et non faussé, on comprendra aisément que notre politique libérale va droit dans le mur.

Je vais donc publier ci après le texte de cet auteur paru sur Mediapart en 2011…



Le «vrai» déficit commercial de la France (1)









Dans le domaine du commerce international, comme dans celui de la production et des échanges au sein d'un même pays, et contrairement à ce que suggère la belle image de Jean-Baptiste Say, la monnaie n'est pas qu'un «voile» posé sur l'économie réelle, sans influence sur elle, et à travers lequel on pourrait en voir une image non déformée.



Comme le soulignent notamment les économistes postkeynésiens, et contrairement à ce que suppose la théorie néoclassique des « avantages comparatifs », les taux de change, c'est à dire les valeurs des monnaies les unes par rapport aux autres, ne sont pas de simples conséquences des échanges commerciaux internationaux. Ils peuvent aussi être influencés par les interventions des banques centrales, et aussi par les mouvements de capitaux, surtout quand ceux-ci sont libéralisés. Les taux de change peuvent alors influencer à leur tour les échanges commerciaux internationaux. C'est ainsi que, dans leur état actuel où par exemple l'euro est surévalué et le yuan est sous-évalué, ils maintiennent des déséquilibres commerciaux, bien reflétés se dit-on, par les déséquilibres des balances commerciales des pays.



Mais c'est ici justement qu'on oublie que la monnaie, en plus d'agir sur l'économie réelle, n'en laisse voir à travers elle qu'une image déformée. La balance commerciale, que l'on considère le plus souvent comme une image fidèle des flux commerciaux entrants et sortants d'un pays, recense les valeurs marchandes, exprimées en unités monétaires, des biens importés et exportés par le pays. Derrière cette balance commerciale, qu'on pourrait appeler plus précisément la balance commerciale en valeur, se cache une autre balance commerciale, qu'on pourrait appeler la balance commerciale en volume, qui recense les volumes réels des biens échangés par le pays, exprimés en unités réelles de biens et services. De même, derrière la valeur des biens et services produits dans un pays, c'est à dire derrière son PIB en valeur, se cache le PIB en volume de ce pays, volume des biens et services qui y sont produits, dont l'évolution est considérée comme le plus fidèle indicateur de la croissance de ce pays.

On donne le nom de niveau des prix dans un pays et à un moment, à la valeur dans ce pays et à ce moment, d'un volume de biens et services, qui sert d'étalon. Ce volume étalon peut être un panier type de biens et services, qui ne doit pas changer quand on change de pays ou de moment. Le niveau des prix peut être exprimé dans une unité monétaire internationale, comme le dollar. Pour évaluer le niveau des prix dans un pays et à un moment, on regarde quelle est la valeur dans le pays et à ce moment, du volume étalon de biens et services, qu'on exprime en unités monétaires du pays, puis on convertit cette valeur en unités monétaires internationales, selon les taux de change du moment.

Dès lors que le niveau des prix change d'un pays à un autre, ou autrement dit, dès lors que les taux de change ne sont pas dans un état de parité des pouvoirs d'achat, les balances commerciales en valeur et en volume ne sont plus identiques. De même, dès lors que dans un pays, le niveau des prix change au cours du temps, c'est à dire dès lors qu'il y a de l'inflation ou de la déflation, les évolutions des PIBs en valeur et en volume ne sont plus identiques.



Dans ce texte, je donnerai la balance commerciale en valeur de la France en 2008, ainsi qu'une approximation que j'ai faite à partir de chiffres donnés par le FMI, de sa balance commerciale en volume cette même année. On verra que le déficit commercial en volume de la France est bien plus accentué que son déficit commercial en valeur.

Cela n'a rien d'étonnant, puisque par rapport à un état de parité des pouvoirs d'achat, l'euro est fortement surévalué par rapport à la plupart des autres monnaies. La valeur des biens que nous exportons est globalement surévaluée par rapport à celle qu'ils auraient s'il y avait parité des pouvoirs d'achat. Et la valeur des biens que nous importons est globalement sous-évaluée. En effaçant ces surévaluations et sous-évaluations, on obtient de plus petits volumes de biens exportés, et de plus grands volumes de biens importés.


lundi 29 juillet 2019

Mémoires et radotages (221) – Rugy : Les faits ou bien le verdict ?



Écrit le 24 juillet 2019

"Je me présente devant vous ce soir en homme blanchi, blanchi de toutes les accusations qui ont été portées contre moi"

Amennnnn !






Oyez Oyez, bonnes gens !

Le parlement composé de mes complices en majorité, m’a déclaré totalement innocent, donc je le suis… De Rugy, nimbé d'une auréole (j'ai oublié de la dessiner) et vêtu d'une robe de bure est innocent comme l'agneau qui vient de naître !!!

Comme le monde est merveilleux !

Si les tueurs en séries étaient jugés par des tueurs en série ils seraient tous innocentés.
Si les violeurs étaient jugés par des violeurs, aucun ne serait condamné.

Au-delà de ce blanc sein accordé par les pairs de Rugy, il reste les faits.
Les faits sont têtus, ils sont là, et bien réels.

66.000 euros pour retaper son appart de fonction, des homards géants et du pinard à 500 euros la boutanche… Voir plus si affinité !

Innocent peut-être, mais coupable je l’espère dans l’esprit du peuple, de gaspiller l’argent de l’état, c'est-à-dire « notre argent »…
 

dimanche 28 juillet 2019

Hollandiste ?



La droite est devenue si infecte que j'ai l'impression d'être devenu de gauche...

Franchement, quand je vois François Hollande, avec sa bonhommie, sa gentillesse, son naturel, son coté 'pas fier', j'ai vraiment envie d'être de 'gauche'...

En fait, il s'agit d'un contexte de personnalité. Il incarne lui-même, il incarne la république et les citoyens Français. Incarne-t-il la 'Gauche' ? En théorie, oui.

Mais quand je repense à ce fumier de Mitterrand, irrévérencieux, imbu de sa personne, jaloux de de Gaulle, bourgeois caviar au service du capital, celui-ci incarnait-il la Gauche ?
Si oui, puis-je être de gauche ? Quand je vois Besson ou Kouchner ou DSK, puis-je être de Gauche ?
Les partis évoluent et les hommes évoluent. Les partis se donnent les dirigeants qu'ils méritent.

Je ne pouvais vraiment pas être de gauche sous la Mitterrandie. Mais depuis cinq ans, il m'est totalement impossible d'adhérer au verbiage de ces monstres UMPistes : Des Bertrand, des NKM, des Copé, des Wauquiez, des... J'ai oubliés les noms tellement ils sont nombreux et inintéressants. Enfin, il y en a une floppée qui donnent bien le ton de ce parti devenu un ramassis de mauvaise foi, de haine, d'orgueil, d'égoïsme et de bêtise humaine... Je suis bien content d'avoir contribué à les foutre dehors.

Je ne suis carrément pas UMPiste !

Pour autant, je ne suis pas pour cette gauche PS-ique qui, complice du grand capital et inconsciemment, de la droite, nous a fait plonger pendant vingt ans dans le cloaque de la mondialisation, de la financiarisation et de l'abandon de souveraineté...

Socialiste ? Non ! Toujours Gaulliste, si toutefois cela a encore un sens...
Et c'est pour cela que je suis, pour le moment et très provisoirement, Hollandiste.

Mais je suis seulement Hollandiste, car je ne partage pas toutes les soixante propositions de son programme...Et je sais que je ne serai pas Hollandiste très longtemps... Car le vrai visage de la gauche va bientôt ressortir, comme d'habitude ! Et ça, c'est jamais pardonnable !

jeudi 25 juillet 2019

C'est pour moi... - La dernière mission


·  C'est pour moi...






... cet espace où j'écris. J'écris sur moi, à propos de moi et pour moi.



Chacun de mes blogs correspondait à ce que j'étais à l'époque où je les écrivais.



C'est pourquoi, à chaque fois où j'ai changé de perception, j'ai effacé mon blog, pour en recommencer un autre, plus en rapport avec mon nouveau moi-même.



Dans la vie, on ne court pas toujours derrière les même choses. On change parait-il ! Il m'est arrivé de me faire horreur en relisant mon blog, me disant que je n'étais plus cette personne. Alors j'effaçais, systématiquement.



Pourquoi se supporter quand on ne se supporte plus ?



Finalement, qu'est-ce que vivre ?



Il est difficile de répondre à cette question. D'autant que la réponse a du beaucoup évoluer au cours du temps...



A vingt ans, qu'aurais-je répondu ? L'espoir en l'avenir, en la réussite, en la progression de l'utilité de ma personne.



A quarante ans, j'aurais peut-être argué l'amour de ma nichée de petits garçonnets et l'envie de faire progresser ma situation pour leur offrir les meilleurs conditions de confort et d'avenir...

Mais à présent, je ne sais plus répondre. Il me faut jouer les prolongations, bétonner, jouer la montre... Ce n'est pas un espoir, ni une aspiration, mais simplement une nécessité, une contrainte, dans une vie sans saveur...



·  La dernière mission






Et si... Et si le grand patron m'avait donné une dernière mission ? Et si j'acceptais cette obligation ?



Je crois qu'il est de mon devoir de rempiler. Ma dernière tâche, ce sera de durer. Une sorte de responsabilité d'arrière-garde, où je devrais retarder la grande faux tant que faire se peut, afin de protéger le reste de la troupe.



Je dois vivre, le plus longtemps possible. Seule ma présence sur cette terre assure la protection des miens. Après, lorsque tous seront indépendants ??? Ce ne sera plus de mon ressort...



Vivre et ignorer les soucis, vivre et ignorer le chagrin, vivre et surmonter l'envie d'en finir. C'est peut-être la lutte la plus difficile de ma vie : Le combat pour l'envie de vivre...


mercredi 24 juillet 2019

Mémoires et radotages (220) – Macron – Les étés meurtriers


Écrit le 16 juillet 2019



Eté 2018 : Alexandre Ben Bella…. Schlack !



Eté 2019 : François de Rugby…. Schlack !



Exit Benalla et Rugy… Merci Mediapart, (pour une fois) !...

        

lundi 22 juillet 2019

Immigration : quand la vérité des chiffres émerge peu à peu (3)


Gérard-François Dumont, Arnaud Lachaize (suite)


Généralement, les données sur l’immigration donnent lieu soit à des analyses idéologiques plaquées sans nuances sur la réalité, soit à un commentaire descriptif dépourvu d’analyse de fond. Comment expliquer ces deux tendances ? Comment éviter ces deux écueils et traiter avec pertinence et précaution ces statistiques ?




Gérard-François Dumont : D’abord, derrière les mêmes mots employés – migrants, immigrants, réfugiés, étrangers, solde migratoire, regroupement familial… - se cachent souvent des définitions implicites différentes. En conséquence, les concepts que recouvrent ces mots, pourtant bien définis et ne comportant aucune ambiguïté, sont malheureusement souvent utilisés de manière inappropriée, ce qui accroît la confusion et ne facilite pas les échanges.Ensuite, les discours sur l’immigration en France se trouvent souvent idéologiques tout simplement car il est difficile de bénéficier de données satisfaisantes et sérielles sur lesquelles s’accorder. Ainsi, il est extrêmement difficile de reconstituer les flux migratoires au fil des années en allant sur le site de l’Insee qui affirme pourtant pratiquer l’open data…Parfois, les données disponibles sur la France sur le site Eurostat sont incomplètes, diffèrent de celles publiés par l’Insee ou ne figurent pas sur le site de l’Insee. Le recensement dit rénové mis en œuvre depuis 2004, qui repose sur des enquêtes dans les communes de 10 000 habitants ou plus et sur des calculs statistiques pour neuf dixièmes des communes, comprend différents biais sur lesquels il conviendrait de se pencher. En outre, les informations sur le nombre de demandeurs d’asile déboutés qui, pourtant, restent dans leur grande majorité en France, ou sur les régularisations au fil de l’eau sont pauvres. Bref, il faudrait un système d’information statistique continue des flux migratoires qui permettrait de mesurer précisément les évolutions au fil des années. Et ce système devrait livrer des données décentralisées, ce qui permettrait de connaître les populations des communes et les migrations entre elles grâce à la création de registres communaux de populations, comme cela existe dans de nombreux pays.



Faute d’un outil statistique livrant régulièrement des données semblables et détaillées, il n’est pas possible pour les Français de s’accorder sur des référents communs objectifs. Des discours idéologiques peuvent alors s’y substituer et être largement diffusés, même s’ils sont totalement erronés. Par exemple, ceux qui utilisent l’expression « grand remplacement » risquent de masquer le fait majeur que l’État traite de façon inégale les territoires et les populations, ce dont a témoigné le mouvement des gilets jaunes.



Autre exemple, si vous écrivez « Europe-forteresse »sur Google, vous ne trouvez pas moins de 50 300 occurrences alors que cette formule n’a aucune véracité. L’Europe est une très grande région d’immigration, davantage certaines années que l’Amérique du Nord.Ceci est attesté notamment par trois éléments. D’abord, les pays les plus peuplés de l’Union européenne à 28 (UE) ont continûment des taux d’accroissement migratoire positifs (Sardon, Jean-Paul, « La population des continents et des pays », Population Avenir, n° 740, novembre-décembre 2018). Ensuite, le nombre d’immigrants nés dans un pays non-membre de l’UE et résident dans un des pays de l’UE est de 38,2 millions en 2018 contre 33,5 millions en 2014. En troisième lieu, depuis le milieu des années 2010, la population de l’Union européenne n’augmente qu’en raison de l’entrée d’immigrants, puisque son solde naturel est négatif avec plus de décès que de naissances (Dumont, Gérard-François, « Union européenne : dépopulation ou dépeuplement ? », Population & Avenir, n° 743, mai-juin 2019).Les décisions prises dans certains pays pour réguler l’immigration n’empêchent pas l’Europe de demeurer une région ouverte à de nombreux types de flux réguliers, par exemple en application de la convention de Genève ou de la Convention européenne des droits de l’homme que tous les pays de l’UE appliquent au risque d’être condamnés par la Cour européenne des droits de l’homme et qu’aucun pays européen n’a dénoncé.


dimanche 21 juillet 2019

Immigration : quand la vérité des chiffres émerge peu à peu (2)


 

Gérard-François Dumont, Arnaud Lachaize (suite)



 

Dans son discours de politique générale, parmi les enjeux de l' "acte II" du quinquennat Macron, Edouard Philippe a souligné l'importance de l'immigration. La politique du gouvernement à l'égard de l'immigration et de son impact sur le marché du travail et la croissance était-elle jusque-là adaptée aux réalités de l'immigration en France ?


Arnaud Lachaize : Non, sûrement pas. La France compte 3 à 5 millions de chômeurs selon les modes de décompte, 9 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté, 3,4 millions de sans domiciles ou de mal logés. La situation de ses quartiers sensibles où vivent environ 6 millions de personnes est désastreuse, violence, échec scolaire, chômage massif. Dans ces conditions, il est irréaliste d’accueillir chaque année plusieurs centaines de milliers de personnes, souvent sans qualification, non francophones, de modes de vie et de valeurs différents, alors qu’on n’a pas les moyens de leur fournir des conditions dignes de travail, de logement, de scolarisation.

Les chiffres annuels ne s’additionnent pas forcément mais ils donnent un ordre de grandeur : d’une part 250 000 « premiers titres de séjour délivrés », (dont 100 000 pour raison familiale et 80 000 étudiants), d’autre part 120 000 demandeurs d’asile, plus 80 000 Européens, sans compter les clandestins qui ne se manifestent pas par une demande d’asile. Bien sûr certains repartent, notamment parmi les étudiants, mais la masse nette annuelle des nouveaux arrivants demeure élevée. On peut toujours se contorsionner, hurler au racisme ou au fascisme, dresser des bûchers, les faits sont là et ils s’expriment dans les statistiques.

A l’évidence le poids de cette immigration, en forte hausse depuis 20 ans (les chiffres explosent depuis 1997), excède les capacités d’accueil d’un pays en crise profonde.

Durant les vingt dernières années, les réponses politiques ont-elles toujours été adaptées à ces bouleversements démographiques ? Pourquoi arrivent-elles généralement trop tard ?


Gérard-François Dumont : Depuis 2015, la plupart des pays européens ont adapté leur politique migratoire à ce qu’ils considèrent être leurs intérêts. Par exemple,en 2016, l’Allemagne a renforcé les conditions du regroupement familial, puis décidé de considérer différents pays, dont ceux du Maghreb central (Algérie, Maroc, Tunisie), comme "pays sûrs », donc n’ouvrant pas de droits à déposer une demande d’asile. Sans doute face aux difficultés politiques rencontrées (Dumont, Gérard-François, « Allemagne. Géopolitique des migrations : les cinq actes de la tragédie de la chancelière Merkel », Diploweb.com, La revue géopolitique, 16 décembre 2018),l’Allemagne a, à nouveau, restreint les possibilités de regroupement familial en 2018. Le Royaume-Uni ne donne la possibilité aux personnes ayant le statut de réfugié de faire venir leur famille que si leur niveau de ressources est suffisant pour la prendre en charge et que si ces réfugiés peuvent attester d’une connaissance minimum de la langue anglaise. La Suède, qui avait le pourcentage de demandes d’asile rapporté à sa population le plus élevé en 2015, demandeurs venant principalement de Syrie, d’Irak, d’Érythrée et d’Afghanistan, a également limité le regroupement familial. Des mesures comparables ont été prises au Danemark ou à Chypre.

En conséquence, car l’information circule parfaitement auprès de ceux qui cherchent à migrer, la France est devenue plus attirante car elle est plus généreuse que les autres pays européens en matière de demande d’asile, de regroupement familial, ou pour des personnes souhaitant pouvoir bénéficier de soins de santé.

En outre, il importe de considérer que l’immigration nourrit l’immigration (Dumont, Gérard-François, Géographie des populations. Concepts, dynamiques, prospectives, Paris, Armand Colin, 2018). Les précédents immigrants originaires de tel pays, de telle région, de telle ethnie, voire de telle confrérie musulmane, servent de pôle d’accueil pour des personnes ayant les mêmes origines. Les immigrants déjà résidents concourent donc à l’attractivité du pays, surtout si, en revanche, le pays de départ est répulsif pour des raisons d’insécurité ou de mauvaise gouvernance. En outre, la plupart des pays européens peuvent donc offrir des niveaux de rémunération éventuellement jugés faibles par les nationaux, mais appréciables par des immigrants soucieux d’envoyer à leurs familles restées au pays des remises qui représentent dans les pays de départ un pouvoir d’achat significatif.

Arnaud Lachaize : Dans l’ensemble, les politiques françaises conduites en la matière, depuis 20 ans, ne sont pas adaptées à cette réalité. Ce qui frappe, c’est l’hypocrisie qui écrase toute prise en compte de ce sujet. En dehors de quelques idéologues, les politiques de droite comme de gauche, savent pertinemment que le poids de cette immigration est un grave problème, l’un des plus fondamentaux de la France actuelle. Mais plutôt que de prendre le sujet à bras le corps, ils préfèrent soigner leur image médiatique et se draper dans une fausse générosité.

L’immigration est devenue l’otage des calculs politiciens, électoraux et des idéologies. Les uns prônent l’immigration zéro, ce qui est inconcevable dans un monde ouvert, sauf à entrer en autarcie. Les autres prétendent généraliser l’accueil en ouvrant totalement les frontières ce qui, compte tenu de la pression migratoire, des inégalités de richesse et de revenu, de la misère, de la réalité démographique au Sud de la Méditerranée (la population de l’Afrique passera de 1 à 4 milliards d’ici la fin du siècle), provoquerait un séisme dans les démocraties européennes.

La crise migratoire de 2015-2016 a donné un aperçu des dégâts causés par des phénomènes non maîtrisés, avec l’ébranlement politique de l’Europe. Pour s’en sortir, à terme, il faut être inflexible sur l’immigration illégale et sur la lutte contre les passeurs esclavagistes, il faut calquer strictement les règles de l’entrée et du séjour sur les capacités d’accueil et d’intégration de la nation en négociation avec les pays d’origine. En raison, des tabous, des calculs électoraux, de la lâcheté ambiante, de la peur du qu’en-dira-t-on, bref, de la lâcheté, cela ne s’est jamais vraiment fait. Nous payons le prix de la démission des pouvoirs publics. 

 

samedi 20 juillet 2019

Immigration : quand la vérité des chiffres émerge peu à peu (1)


Gérard-François Dumont, Arnaud Lachaize




12 juillet 2019




Atlantico.fr : Mardi dernier, lors d’une séance à l’Assemblée Nationale, France Stratégie a dévoilé de nouveaux chiffres sur l’évolution de l’immigration au cours des vingt dernières années. D’après ces chiffres provisoires, "l’immigration est ainsi passée de 7,3 % de la population de la France en 1999 à 9,7 % en 2018." Sans parler de "grand remplacement", mot souvent porteur de fantasmes, comment caractériser le grand changement démographique qui s’opère depuis plusieurs années que l’on a encore du mal à chiffrer et à nommer ?




Arnaud Lachaize : Certains ne présentent que le solde migratoire de la France qui est effectivement assez faible et ne montre pas d’augmentation significative, son estimation annuelle ayant varié entre un minimum de 39 000 en 2014 et de 115 000 en 2006. Mais ce solde migratoire est le résultat de la différence entre les entrées sur le territoire qui nourrissent l’immigration et les sorties du territoire qui correspondent à l’émigration. Or, la nature de ces deux flux est fondamentalement différente. Le premier est essentiellement composé d’arrivées de personnes de nationalité étrangère ; le second comprend surtout des personnes de nationalité française qui quittent l’Hexagone pour bénéficier d’opportunités dans d’autres pays. Or la France connaît une hausse de l’immigration. Par exemple, sur le site d’Eurostat, le nombre d’immigrants annuels est autour de 300 000 dans la seconde partie des années 2000 ; il s’élève et dépasse 360 000 depuis 2015. Cette hausse témoigne de l’attractivité de la France qui se mesure principalement par l’importance du regroupement familial et l’augmentation du nombre de demandes d’asile.



Une seconde raison qui a conduit ou conduit au « refus de voir », pour utiliser la formule de mon maître Alfred Sauvy, la hausse de l’immigration tient au fait que l’Allemagne a été, en 2015, particulièrement attractive lorsque la chancelière Merkel a annoncé l’ouverture des frontières et la suspension provisoire de l’application des règles européennes par l’Allemagne en matière d’entrée dans l’espace Schengen ; plus de 1,5 million d’immigrants sont entrés en Allemagne en 2015, puis 1 million en 2016. Ceci a donné l’impression que, en comparaison, la France n’était guère un pays d’immigration. Sauf que depuis, l’Allemagne a multiplié les décisions limitant l’immigration. En conséquence, la France est devenue plus attractive, ce qui est illustré par le fait que les demandes d’asile en France de l’année 2018 sont triples de celles déposées en Allemagne.



Arnaud Lachaize : Il est très curieux de constater comment, depuis des décennies, sous couvert de vérité scientifique, les démographes les plus réputés s’acharnent à nier l’augmentation de l’immigration en France. M. Hervé le Bras expliquait ainsi doctement dans Sine Mensuel, en décembre 2013, que « le nombre d’immigrés est stable depuis 2001 ». Or, les vrais chiffres sont pourtant bien connus, ils proviennent de l’INSEE lui-même : le nombre d’immigrés, c’est-à-dire celui des personnes nées à l’étranger, de nationalité étrangère à leur naissance, résidant en France comme étrangers ou bien naturalisées, est bel et bien en nette augmentation : plus d’un million environ depuis 2000.



Les tabous ou l’aveuglement volontaire sur le sujet relèvent de l’idéologie. Pour prouver que « l’immigration est une chance », il faut faire croire qu’elle est maîtrisée et stabilisée. Or, tout le monde sait que telle n’est pas la réalité. Tout le monde le sait sauf les scientifiques et experts sur le sujet… Ce rapport de France stratégie a un intérêt particulier : il est exceptionnel qu’un rapport officiel reconnaisse la simple réalité, les faits : le nombre des immigrés est en nette augmentation depuis 20 ans. 

 

vendredi 19 juillet 2019

Chère promo !





Plus qu'une année, avant de vous revoir. Mon impatience depuis quatre ans se transforme en appréhension. Être ou paraître ? Paraître sera ridicule. Être sera impossible, tant je ne suis rien. Diner de con, ou retrouvailles émouvantes ? Pour moi, la honte sera au rendez-vous. J'emporterai le texte d'une chanson, histoire d'avoir quelque chose à chanter, à défaut de quelque chose à dire.



Jeuf n'est jamais venu à ces retrouvailles, depuis 1988. Je pense que je suis dans le même état d'esprit que lui, c'est pourquoi je le comprends maintenant.



C'est lui qu'il faut que j'aille voir, si toutefois il veut bien me recevoir.



Pourtant aucun de mes collègues de promo ne nous jette la pierre. C'est nous, qui avons honte de nous et ne voulons pas nous exhiber.



C'est pourquoi, il faut que j'y aille : Pour l'amitié que j'éprouve et tant pis pour les jugements.



Jadis, ma fierté était si grande. Maintenant ma honte est si profonde..

NDLA :  En 2013, je passerai prendre un café chez Jeuf... Il ne viendra pas : Lui non plus ne se sent pas de ce monde, mais il va jusqu'au bout du complexe d'infériorité qu'il ressent... Moi, non !
PS : Je n'ai pas eu à chanter de chanson, tant mieux !

 

jeudi 18 juillet 2019

Un champ de ruines





Tout ce qui a fait ma vie se dérobe sous mes pas. Les valeurs auxquelles je croyais, je n'y crois plus. Le passé n'est même plus une chimère à laquelle je puisse me raccrocher. Les petits bonheurs en forme de pas japonais ont disparus, dissous par je ne sais quel acide.



L'amour est un mot qui a perdu son sens. Il n'a qu'un synonyme : souffrance.



La vie n'a plus de saveur. Qu'il est insipide de vivre dans l'indifférence floue et la solitude de l'incertitude.



J'ai été successivement un petit con, un grand con et un vieux con. C'est le seul constat tangible. Ma vie n'a servi à rien, même pas à en être satisfait.



Il n'est rien de pire que de songer à sa propre nullité.



L'aube est crépusculaire et le jour porte sa certitude du temps qui passe, sans avenir et sans joie...


mercredi 17 juillet 2019

Nantes, une ville de merde et de foutre



Je reviens de deux jours d'enfer...

Ce n'est pas la première fois que je vais dans cette ville.

Mais à chaque fois que je vais à Nantes, ça pue la merde !!! Cette ville pue la merde et le foutre !

A Paris, par exemple, il arrive parfois, que l'été, par temps lourd, il y ait une odeur d’égout qui remonte...

Mais à Nantes, c'est pas "parfois", c'est "tout le temps", toujours, sans arrêt ! Ça pue, c'est fétide, ça schlingue, ça schmoutte, ça coince, ça cogne, ça fouette, ça cocotte, ça daube.

Bref, les habitants aiment ça, puisqu'ils y restent ! C'est des gens qui ont un goût de chiotte, de cagoinsses, de goguenots, de tinettes, qui aiment la merde, la mouscaille, la pisse et le foutre, qui adorent la moule pourrie, la crevette périmée, la petite fille négligée, la chatte qui pue...
C'est pas compliqué, même les mouches à merde, y'en a pas ! C'est trop fort pour elles, elles crèvent toutes dans d'horribles souffrances...

Il est à remarquer que dans ces quartiers schlinguants, il y a une foule énorme. Je suis certain que la pestilence les attirent... Et il y a une large majorité de femmes...

Bizarre ? Après tout, c'est p't'être toutes ces gonzesses qui puent de la chatte ?

P't'être qu'à Nantes, elles ne se lavent pas la chagatte, la cramouille, le fendu, le barbu, la raie, la craquette, la moule...

P'être que leurs maris aiment se taper des huitres pas fraiches tous les jours ?

Vas savoir ???

Nantes, la ville qui schlingue et qui en est fière...

Je ne boufferai plus de Biscuits Nantais ! J'ai pas envie d'attraper la castapiane ! Ben quoi ? La gonorrhée, la blennorragie, la chaude-lance, la chtouille, la grande vérole quoi !