mardi 31 mars 2020

Mémoires et radotages (277) – Covid-19 versus mondialisation (4) – Déclaration d’Edouard Philippe



Écrit le 29 mars 2020

Édouard Philippe s’est exprimé samedi 28 mars 2020. Ce qui a retenu mon attention, c’est le passage où il dit qu’il ne laissera pas son gouvernement être accusé d’avoir déclenché le confinement trop tardivement…

Qui l’accuse de cela ? Certainement des gens de mauvaise foi, mais certainement pas moi.

Assurément, j’ai tellement d’autres griefs à reprocher à ce pouvoir exécutif (et à son président), qui sont réels et fondés. Je les ai formulés dans mon article du 28 février :




En effet, c’est par cette arrogance et ce déni du rôle de nos frontières terrestres, maritimes et aériennes et par la persistance dogmatique imbécile de la libre circulation des biens et des personnes que nous sommes dans cette situation.

Il fallait contrôler les personnes arrivant sur notre sol… Et si on ne savait pas les tester, il fallait mettre en quarantaine tous ceux qui parvenaient directement où indirectement des pays contaminés. Ce ne fut pas fait !

Quant aux mesures transitoires, prises à regret, comme l’interdiction de rassemblement de plus de 10.000 personnes… C’était vraiment, soit du foutage de gueule, soit de l’imbécillité absolue… Comment ne pas comprendre que de tels rassemblements étaient propices à une diffusion non maîtrisable de l’épidémie ?

Et ces mensonges du genre « ça ne sert à rien », concernant masques, gel, tests ? Bon je sais, il fallait bien se dédouaner de cette impréparation, en proposant des mesures rudimentaires palliatives, mais il aurait fallu dire que c’était palliatif en attendant l’arrivée des choses « qui ne servaient à rien ». Le mensonge n’est pas une option, surtout quand la population finit par comprendre la vérité.

Et cet aptitude à la contradiction incohérente de propos successifs, d’actions successives non calculées, non réfléchies comme d’annoncer la commande de 30 millions de masques, puis de 250 millions, puis hier de près d’un milliard et cela en quelques jours, cela ne dénote-t-il pas un niveau d’incompétence jamais atteint au sein de la 5ème république ?

Il en va de même avec les respirateurs et avec les tests…

De plus, le niveau de fermeture des esprits de ce pouvoir et de ses conseillers, dont on se demande si le lobbying et l'entre-soi ne seraient pas leurs principales préoccupations, interpelle au plus haut point… J’en veux pour exemple, le cas du professeur Raoult…

Un président, ou un premier ministre dignes de ce nom auraient du se mettre en contact permanent avec cette sommité Marseillaise, afin d’encourager et contrôler les protocoles mis en place in situ… Tout espoir est à prendre en compte ! Mais non ! On préfère nier, ignorer, critiquer pour ne pas dénoter dans ce milieu du consensus général mou ! 

Néanmoins, il est certain que l’on ne puisse mettre sur le dos de nos gouvernants, l’état d’impréparation qui résulte d’une situation préexistante à leur accès aux responsabilités.

Je ne les accuserai pas d’improvisation, parce que précisément, il leur faudrait avoir en ces circonstances de grandes qualités d’improvisation, ce qui n'est  vraiment pas le cas. Ils sont dans l’imprécision et surtout l’indécision, ce qui est grave ! 

Voilà ce que je reproche à ce pouvoir !

Par ailleurs, certains reprochent aux journalistes, la surmédiatisation des statistiques alarmantes concernant les annonces au jour le jour de cas graves et de décès…

Il le fallait, me semble-t-il ! C’était indispensable, étant donné la nonchalance de ceux qui continuaient à se rassembler négligeant toute précaution, imitant en cela nos élus qui donnaient un mauvais exemple flagrant ! Enfin, la peur, c’est malheureux à dire, a seule pu faire entrer dans les cervelles, grosses comme des petits pois, des imbéciles, la nécessité des précautions et du confinement…

 

lundi 30 mars 2020

Une bonne nouvelle, peut-être !

Et qui pourrait redonner un peu de volonté à ceux qui sont en confinement...





Une inflexion dans la montée du nombre d'infection (en fait, du nombre de gens qui se sont déplacés à l'hosto), dont j'espère qu'elle va d'ici quelques jours, marquer le pic de l'épidémie en France...

Léo Ferré - C'est le Printemps





C'est Le Printemps par Léo Ferre

y a la natur' qu'est tout en sueur
dans les hectar's y a du bonheur
c'est l'printemps

y a des lilas qu'ont mêm' plus l'temps
de s'fair' tout mauv's ou bien tout blancs
c'est l'printemps

y a du blé qui s'fait du mouron
les oiseaux eux ils dis'nt pas non
c'est l'printemps

y a nos chagrins qu'ont des couleurs
y a mêm' du printemps chez l'malheur
y a la mer qui s'prend pour Monet
ou pour Gauguin ou pour Manet
c'est l'printemps

y a des nuag's qui n'ont plus d'quoi
on dirait d'la barbe à papa
c'est l'printemps

y a l'vent du nord qu'a pris l'accent
avec Mistral il pass' son temps
c'est l'printemps

y a la pluie qu'est passée chez Dior
pour s'payer l'modèl' Soleil d'Or
y a la route qui s'fait nationale
et des fourmis qui s'font la malle
c'est l'printemps

y a d'la luzerne au fond des lits
et puis l'faucheur qui lui sourit
c'est l'printemps

y a des souris qui s'font les dents
sur les matous par conséquent
c'est l'printemps

y a des voix d'or dans un seul cri
c'est la Sixtin' qui sort la nuit...
y a la natur' qui s'tape un bol
à la santé du rossignol
c'est l'printemps

y a l'beaujolais qui la ramène
et Mimi qui s'prend pour Carmen
c'est l'printemps

y a l'îl' Saint-Louis qui rentre en Seine
et puis Paris qui s'y promène
c'est l'printemps

y a l'été qui s'point' dans la rue
et des ballots qui n'ont pas vu

Qu'c'était l'printemps...

samedi 28 mars 2020

Roselyne et le lobby de la Pharmacie




Roselyne Bachelot-Narquin



Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.




Roselyne Bachelot-Narquin, plus connue sous le nom de Roselyne Bachelot, née le 24 décembre 1946 à Nevers (Nièvre), est une femme politique française.





Biographie [modifier]




Roselyne Narquin est la fille de Jean Narquin, résistant et député gaulliste, et d'Yvette Le Dû, tous deux chirurgiens dentistes.



Elle est la mère d'un enfant, Pierre, né en 1969 de son mariage avec Jacques Bachelot en 1968[3].



Après avoir interrompu provisoirement ses études de pharmacie, Roselyne Bachelot-Narquin a occupé, avant d'entrer dans la politique au début des années 1980, le poste de déléguée à l'information médicale au sein du laboratoire ICI Pharma de 1969 à 1976[4], puis elle est chargée des relations publiques chez Soguipharm de 1984 à 1989[5],[6]. Son doctorat obtenu en 1988, elle est titulaire d'une pharmacie à Angers de 1984 à 1991, et est membre du conseil d'administration du CHU d'Angers de 1986 à 2004, au titre du conseil régional.



Carrière politique [modifier]




Elle s'est d'abord consacrée à la politique au sein du RPR, puis de l'UMP, et a repris en 1988, le siège de député de son père Jean Narquin.






Elle a été désignée tête de liste du parti par les militants UMP pour les élections régionales de 2010 en Pays de la Loire obtenant 3020 voix (participation: 34,29%)[7]. Néanmoins, ne souhaitant pas quitter le ministère de la Santé, officiellement pour suivre le développement de la grippe A et mettre en œuvre la réforme hospitalière, elle renonce à conduire la liste[8].



NDLR : Je me demande bien pourquoi elle a acheté 94 millions de vaccins ? Nous ne sommes que 65 millions d’habitants ? Et même, il paraîtrait que l’on ne pourrait vacciner que deux tiers de la population ? Pot de vin ? Ou bien excès de principe de précaution ??? va savoir…

 

Léo Ferré - Avec le temps





Avec Le Temps par Léo Ferre

Avec le temps...
Avec le temps va tout s'en va
On oublie le visage et l'on oublie la voix
Le coeur quand ça bat plus c'est pas la peine d'aller
Chercher plus loin faut laisser faire et c'est très bien
Avec le temps...
Avec le temps va tout s'en va
L'autre qu'on adorait qu'on cherchait sous la pluie
L'autre qu'on devinait au détour d'un regard
Entre les mots entre les lignes et sous le fard
D'un serment maquillé qui s'en va faire sa nuit
Avec le temps tout s'évanouit

Avec le temps...
Avec le temps va tout s'en va
Même les plus chouettes souv'nirs ça t'a une de ces gueules
A la Galerie j'farfouille dans les rayons d' la mort
Le samedi soir quand la tendresse s'en va tout' seule
Avec le temps...
Avec le temps va tout s'en va
L'autre à qui l'on croyait pour un rhum' pour un rien
L'autre à qui l'on donnait du vent et des bijoux
Pour qui l'on eût vendu son âme pour quelques sous
Devant quoi l'on s' traînait comme traînent les chiens
Avec le temps va tout va bien

Avec le temps...
Avec le temps va tout s'en va
On oublie les passions et l'on oublie les voix
Qui vous disaient tout bas les mots des pauvres gens
Ne rentre pas trop tard surtout ne prends pas froid
Avec le temps...
Avec le temps va tout s'en va
Et l'on se sent blanchi comme un cheval fourbu
Et l'on se sent glacé dans un lit de hasard
Et l'on se sent tout seul peut-être mais peinard
Et l'on se sent floué par les années perdues

Alors vraiment
Avec le temps ... on n'aime plus.
 

vendredi 27 mars 2020

Macron, une guerre de retard



Comme en 40, une guerre de retard...
(Titre sur Marianne du 20 au 26 mars 2020)

Coronavirus : une "guerre", de consternants officiers et de fragiles soldats

(Titre sur internet Publié le 17/03/2020 à 19:44)


Écrit par Natacha Polony

"Nous sommes en guerre", a martelé Emmanuel Macron. On se gardera de suggérer qu'un tel excès de rhétorique est une faute de goût. Et on choisira plutôt de s'interroger : sommes-nous collectivement, au sommet de l'Etat comme ailleurs, à la hauteur des événements ?


Comme une suspension du temps. Une étrange sensation de flottement qui nous laisse sans prise sur le monde. « Nous sommes en guerre ». Soit. Il nous fallait sans doute ces accents martiaux pour prendre conscience de la nécessité d’enfin bloquer la contagion. Et tout cela semble à la fois absurde et tragique. Pour nous qui n’avons pas vécu la guerre, et qui ne connaissons de l’exode que les photos des longues colonnes de fuyards ou les images terribles de « Jeux interdits », pour nous qui n’avons jamais manqué de rien, jamais connu l’angoisse des tickets de rationnement, les morsures du froid et de la faim, deux ou trois semaines de confinement prennent des allures de cataclysme. C’est sans doute la première fois dans l’histoire qu’une guerre se fera tranquillement installé devant son écran d’ordinateur, avec pour principale crainte un engorgement de la bande passante. Les générations futures retiendront de nous que nous étions assez prompts à nous payer de mots. À nous approprier sans vergogne l’engagement admirable des soignants confrontés, eux, à l’urgence, à la détresse et parfois au manque de moyens.

Action mal calibrée

« Nous sommes en guerre. » Emmanuel Macron a choisi de s’adresser aux citoyens ce lundi 16 mars pour marteler ces mots. Six fois. On se gardera de suggérer que l’excès de rhétorique, en un moment à la fois exceptionnellement dramatique et sans commune mesure avec une véritable guerre, est une faute de goût. En revanche, il ne fut pas capable de prononcer le mot « confinement ». Ce qui est tout de même dommage puisque nombre de gens qui l’avaient écouté se sont demandé, après son allocution, quelles étaient les consignes précises. Il fallut attendre la prise de parole du ministre de l’Intérieur, à 22 heures, pour obtenir un peu de clarté. Doit-on comprendre qu’Emmanuel Macron, qui avait regardé de haut les Chinois et les Italiens, ne voulait pas admettre qu’il en était réduit à prendre les mêmes dispositions, avec simplement un peu de retard ? Il ne serait pas dit qu’il avait mal calibré son action. Quitte à fustiger l’inconséquence des Français...

Un film catastrophe scénarisé par Eric Rohmer

Certes, on comprend que l’ironie est mal venue. Le sens critique, même, est de mauvais aloi. En temps de guerre, on ne rompt pas l’union nationale. On se mobilise. En restant chez soi à faire cuire les pâtes. Comme un film catastrophe hollywoodien scénarisé par Eric Rohmer.

Injonctions contradictoires.

C’est tout le paradoxe de la situation. Il a fallu dramatiser à outrance pour que certains prennent enfin conscience qu’on attendait d’eux un minimum d’efforts. L’incivisme est un mal français. Une sorte de trait national, qui fait le charme des « gaulois réfractaires », mais qui se révèle parfois parfaitement consternant. Et le spectacle, après l’allocution du président, de ces gens entassés à l’entrée des supermarchés pour « prendre leurs précautions » avant le confinement était totalement effarant. Y a-t-il une spécificité française de la connerie ? Ou alors, autre hypothèse, la communication entre citoyens et autorité souffrirait-elle de quelques ratés ?

Comment expliquer un tel décalage avec ce que nous voyons partout ailleurs dans le monde, des moyens radicaux de Hong Kong ou Taïwan aux rues désertes de Rome ? Ce n’est pas fracturer l’unité nationale que de considérer que la communication présidentielle a peut-être souffert d’un léger flou. Doux euphémisme, en comparaison des graves accusations d'Agnès Buzyn dans le Monde daté du mercredi 18 mars, expliquant qu'elle avait alerté en vain dès le mois de janvier, notamment sur le fait que les élections municipales ne pourraient pas se tenir dans de bonnes conditions. C'est le problème avec les ministres issus de la « société civile » : ils n'ont pas en tête les impératifs politiciens...

"Ce virus ne connaît pas de frontière." Vraiment ?

Il y eut d’abord cette période où tout était sous contrôle, le virus était chinois, et l’on était sommé de croire que la France, toutes frontières ouvertes, ne verrait pas arriver l’épidémie. De fait, et jusqu’à aujourd’hui, le mantra présidentiel a été cette phrase absurde : « Ce virus ne connaît pas de frontière. » Petit rappel, donc : ce virus est porté par des être humains qui, eux, s’arrêtent aux frontières, si tant est qu’on le leur demande. Il est admirable de vouloir, en toute circonstance, rester solidement ancré dans le camp du Bien, celui des gens ouverts et tolérants, mais en l’occurrence, quand tous les pays voisins ferment leurs frontières, il y a une raison : si l’on freine la circulation au sein même d’une ville, on peut aussi le faire entre nations, ce qui est visiblement plus rapide qu’aux portes de l’espace Schengen. Et si, comme semble le considérer le président, ceux qui adoptent de telles mesures sont d’affreux nationalistes, il faut alors admettre que notre premier partenaire, celui dont on nous explique qu’il est avec nous comme deux doigts de la main, est touché par ce virus « plus grave » que le coronavirus... L’Allemagne, quand il s’agit de préserver ses intérêts vitaux, n’a pas nos pudeurs... Mais surtout, il n’est pas nécessaire de fermer les frontières quand on choisit de contrôler efficacement ceux qui rentrent. C’est ce qu’ont fait la Corée ou Taïwan, avec des résultats plutôt convaincants. Contrôle de température systématique, détection à grande échelle et quarantaine.

Il y eut ensuite le moment des injonctions contradictoires : évitez la propagation, mais sortez voter. Et si vous êtes supporter de foot, promenez-vous en braillant à la porte des stades fermés sans qu’aucun policier ne vous rappelle à l’ordre. On peut comprendre le souci de ne pas affoler, de rester dans la juste mesure, mais il n’est rien de plus dangereux que de laisser braver les règles dans l’impunité. Mais après tout, Brigitte Macron elle-même, il y a encore dix jours, incitait les Français à aller au théâtre. Et le premier ministre, le samedi 14 mars, lançait tranquillement un mouvement de panique en fermant les magasins au moment même où il enjoignait les Français d'aller voter. Absurde.

"C'est à la fin de la foire qu'on compte les bouses"

Il n'est pas question de faire la moindre leçon. Pas plus que sur les préceptes économiques aberrants qui nous ont conduits, à l'occasion de la propagation de ce virus, à une crise dont nous ne mesurons pas encore la gravité. Dans les campagnes, on conclut généralement que « c'est à la fin de la foire qu'on compte les bouses ». Il risque d'y en avoir un certain nombre. On se demandera dès lors comment on a pu en arriver là.

En attendant, ceux qui veulent continuer à croire en un progrès de l'Homme doivent avoir l'âme bien accrochée. Car le spectacle que nous offrons n'est pas reluisant. D'un côté, la bêtise satisfaite de ceux qui se foutent des recommandations et auront contribué à diffuser ce virus. De l'autre, l'égoïsme crétin de ceux qui se ruent dans les rayons des grandes surfaces, créant par leur panique les pénuries qu'ils redoutent. Prophétie autoréalisatrice. Mais dans un monde où la bourse ne fonctionne que sur ce principe des paniques créant les récessions, comment s'étonner...

Des actes, pas des discours.

Soyons honnêtes, nous sommes des petites choses fragiles. De ridicules agrégats d’angoisse. Ou bien, émettons une hypothèse : la béquille des outils informatiques qui nous forcent à maintenir une continuité de service comme si de rien n’était, tout en gérant des enfants, rend ce confinement plus pénible encore. Et s'en plaindre, quand des médecins soignent dans des conditions épuisantes, ou quand des indépendants se demandent comment ils vont s'en sortir financièrement, est tout simplement mal venu. Avions-nous besoin du président de la République pour nous expliquer que cette situation serait l'occasion de retrouver « le sens de l'essentiel » ? On est pris d'un doute... Pour que chaque citoyen puisse cultiver son bonheur et méditer sur l'essentiel, il faut qu'il ait l'impression que le pacte social est respecté. Que les conditions de l'épanouissement individuel sont garanties par le modèle social et politique découlant du choix collectif.

Comme en juin 40, une guerre de retard

Les grands serments, les « plus rien ne sera jamais comme avant », sont appréciables. Comment dit-on ? Il n'y a que les imbéciles... Comme en juin 40, une guerre de retard. Il aura fallu ce virus, et surtout la dramatique crise économique qui s'en suit, pour comprendre qu'une société d'autoentrepreneurs n'est pas le paradis de l'autonomie mais le cauchemar de la précarité ; que les réformes imposées au forceps pour « faire entrer la France dans la mondialisation » détricotent un système de protection dont le but est justement de prévoir l'imprévisible ; que la dérégulation généralisée amplifie les dépendances, les inégalités et, in fine, le chacun pour soi.

Pour l'heure, il faut inciter les Français à se serrer les coudes. Les rassurer tout en les mobilisant. Mais pour pouvoir miser sur l'intelligence et le civisme, il faut les avoir cultivés longtemps en amont, par les plus indispensable des outils : l'école républicaine. Et pour pouvoir s'appuyer sur un système de santé incarné par des personnels empreints d'abnégation, il faut avoir bâti, puis préservé, des services publics partout sur le territoire. Ce qui nécessite des rentrées d'argent. Donc le maintien d'un tissu industriel suffisant, là aussi partout sur le territoire... Mais les lecteurs de Marianne lisent ces réflexions depuis longtemps, et partagent ces convictions. Ils seront donc les premiers à applaudir un pouvoir qui mettrait réellement en œuvre ce programme, quand viendra le moment des actes, et non plus des discours.
 

mercredi 25 mars 2020

Ricet Barrier - Isabelle v'là l'printemps



Isabelle, debout! Voilà le printemps!
Eh ben, vas-y! Ah cette feignante vieux!

Bon dieu, voilà le printemps qui s'amène.
Va falloir retourner aux champs.
Labourer, sarcler, toute la semaine
Bon dieu, le printemps c'est fatiguant.
Fini de faire la cour aux fumelles, les soirs d'hiver à la
veillée.
Quand le printemps vient, tire la ridelle
Tout le monde aux champs jusqu'au coucher.

Oh ouais, vieux! Isabelle! Faut que je ferre le cheval!
Amène l'enclume! Eh ben, vas-y! Oh cette feignante vieux!

Le printemps on dit que ça sent la rose, le lilas et puis
le jasmin.
Pour moi, le printemps ça sent autre chose
Puisqu'on cure la tonne à purin.
Finis de faire la cour aux fumelles, les soirs d'hiver à la
veillée
Le printemps fait gonfler les mamelles
C'est celles des vaches qu'il faut tirer.

Ouais, vieux! Isabelle! Tiens bon le taureau! J'amène
Blanchette!
Eh ben, vas-y! Ah cette nom de dieu de feignante!

Au printemps, on dit que les gamines
Elles se mettent des robes claires à pompons.
Je la vois l'Isabelle en mousseline, en train de curer
l'auge à cochons.
Fini de faire la cour aux fumelles, les soirs d'hiver à la
veillée.
Il n'y a plus de mâles n'y a plus de fumelles
Quand le charançon y se met dans le blé.

Oh là, vieux! C'est ben la catastrophe, ça! Isabelle!
Pousse un peu le tracteur! Je suis embourbé! Eh ben, vas-y!
Oh cette, oh cette!

Le blé jaunit, le printemps se termine, arrive le repos de
la Saint-Jean
Les gars vont courir les gamines
Ils vont se faire des choses les "malhounnètes".
On va faire la cour aux fumelles puisque la Saint-Jean est
revenue.
Viens t'en par là mon Isabelle, on va rattraper le temps
perdu.

Ouh t'iou! Eh ben, vas-y! Oh cette feignante!
 

Mémoires et radotages (276) – Covid-19 – Libéralisme et régression


Écrit le 21 mars 2020

Devinettes :

Quand on n’a pas de masques, qu’est-ce qu’on dit au peuple ? On dit « Ça ne sert à rien » !
Quand on n’a pas de gel, qu’est-ce qu’on dit au peuple ? On dit « Ça ne sert à rien » !
Quand on n’a pas de tests, qu’est-ce qu’on dit au peuple ? On dit « Ça ne sert à rien » !
Quand on avait supprimé des lits et des postes dans les hôpitaux, qu'est-ce qu'on avait dit au peuple ? On avait dit « Ça ne sert à rien » !

Coluche disait : J’ai écrit à la sécurité sociale. Ils m’ont répondu « Écrivez-nous de quoi vous avez besoin, on vous expliquera comment vous en passer ! »

Déjà qu’on avait pas assez de médecins, de spécialistes, de soignants pour traiter les cas courants… Alors maintenant avec le Covid-19… c’est pire que dans les pays sous-développés…

Quand la crise sera finie et que nous serons tombés au plus bas de la récession économique, sociale et humaine… recommencerons-nous notre développement au niveau Homo sapiens ou bien Neandertal ?
 

mardi 24 mars 2020

Mémoires et radotages (275) – Covid-19 - Et en même temps, parole de pute


Écrit le 20 mars 2020

Les Chinois font des tests systématiques.

Les Chinois portent tous des masques.

En France on ne fait des tests que sur ceux qui sont malades, parce qu’on a peu de tests.

En France on ne porte pas de masque, parce qu’on en a pas.

Qui est un pays sous-développé ? La Chine ou la France ?

Du temps du SRAS et du H1N1 on avait 1 milliard de masques de protection en stock stratégique. Aujourd’hui on en a 130 millions… A qui la faute ? Quel gouvernement à eu l’impéritie de faire des économies sur la sécurité sanitaire ?

Ils disent aux Français : protégez-vous, le virus est très virulent et lavez-vous les mains avec un gel solution hydro alcoolique… Pas de masque, pas de gel… Et en même temps, ils nous disent qu’il n’y a pas besoin de masque et de tenir nos distances et de se laver au savon (c’est très pratique d’en emporter dans une poche).

Macron nous annonce un dispositif de chômage partiel élargi… pour que l'ensemble des travailleuses et des travailleurs puisse avoir cette sécurité aussi en termes de pouvoir d'achat, de continuité de leur vie et en même temps je viens d’apprendre ce matin qu’il n’y aura pas d’interdiction de licenciement ! Et en même temps les personnes en contrats précaires n’auront bien évidemment pas de chômage partiel (comme mon fils aîné qui était intérimaire en contrat d’une semaine renouvelé sans interruption depuis plusieurs années et largué depuis une semaine).

Macron nous dit que toutes les activités non essentielles doivent s’arrêter et en même temps il reproche à toutes les entreprises de s’arrêter parce qu’il s’est aperçu entre temps qu’il n’aurait pas les moyens de soutenir l’économie comme il l’a promis.

Les menteurs et les incapables sont au pouvoir… Allez vous fier à ce qui est dit un jour et renié le lendemain…

 

lundi 23 mars 2020

Statistique Covid-19 au 22 mars 2020



Il me vient à rêver...


Les aurores de soie du matin qui s'éveille, sous les palmes hâlées d'un jardin parfumé, le souffle de tes lèvres pendant mon lourd sommeil, tu murmures doucement au creux de mon oreille : "Ami, je suis heureuse, la vie n'est que merveille"... J'ouvre les yeux, te vois, mon cœur devient soleil. Des larmes de joie, qu'on ne peut réprimer, et je dis alors : "Soit donc heureuse enfin, jours d'or et de vermeil". Tu as quand même pensé à ton ancien ami, brisé par le chagrin, je suis ragaillardi. Ne me laisse jamais plus, si longtemps en errance. Enfin, je te bénis, mon amour, mon amie. 

Mais ce n'était qu'un rêve...

Autour de moi, le silence de la mort, m'envahit
 

samedi 21 mars 2020

MACRON AU PIED DU MUR par Michel Onfray



Écrit semaine du 16 mars 2020


PHASE 1

Il ne fallait pas être grand clerc pour comprendre que, la Chine ne passant pas pour très économe de la vie de ses citoyens, le confinement de l'une de ses villes de plusieurs millions d'habitants par les autorités communistes témoignait de facto en faveur de la gravité de cette crise du coronavirus. Je l'ai pour ma part fait savoir sur un plateau de télévision fin janvier. Ce pays, dont il est dit qu'il prélève dans les prisons les condamnés à mort qu'il exécute afin de vendre leurs organes frais au marché noir des transplantations partout sur la planète, n'est pas connu pour son humanisme, son humanité et son souci des hommes concrets. C'est le moins qu'on puisse dire... En prenant ces mesures, il disait à qui réfléchissait un peu qu'il y avait péril en sa demeure, donc en la nôtre. Qui l'a vu? Qui l'a dit? Qui a compris cette leçon? La plupart ont vu et dit ce que les agents de l'État profond disaient qu'il fallait voir et dire.

Mais, comme pour illustrer la vérité de la sentence qui dit que le sage montre la lune et que l'imbécile regarde le doigt, il y eut quantité de prétendus sachants pour gloser sur le doigt et oublier la lune: c'était une gripette, elle ferait moins de morts qu'une vraie grippe, la véritable épidémie, c'était la peur des gens -et les intellectuels et les journalistes du régime libéral en profitaient pour rejouer la scie musicale du peuple débile et de la sagacité des élites...

Pendant que la populace achetait des tonnes de papier toilette, ce qui permettait d'avouer qu'elle avait, disons-le comme ça, le trouillomètre à zéro, les comités de scientifiques invisibles chuchotaient à l'oreille du président ce qu’il convenait de faire entre gestion de l'image présentielle et santé publique, proximité des élections municipales et mesures d'hygiène nationale, situation dans les sondages et décisions prophylactiques. Un mélange de Sibeth Ndiaye et de docteur Knock fabriquait alors la potion infligée par clystère médiatique au bon peuple de France. Nul besoin de préciser qu'il s'agissait d'une soupe faite avec une poudre de perlimpinpin aussi efficace qu'un médicament commandé sur internet... en Chine!

Quel était cette position magique? Une grande admonestation libérale, un genre de leçon de chose prétendument antifasciste. Il s'agissait de montrer aux abrutis de souverainistes la grandeur de l'idéologie maastrichienne: plus de frontières, libre circulation des hommes, donc des virus! Les chinois étaient contaminés mais ils n'étaient pas contaminants: nous étions immunisés par la beauté du vaccin de Maastricht! Pendant qu'ils fermaient leurs frontières, nous ouvrions les nôtres plus grand encore -si tant est que cela puisse être encore possible... Nous nous offrions au virus.

Voilà pourquoi, sur ordre du chef de l'État, le gouvernement français s'est empressé d'aller chercher sur place les expatriés français qui travaillaient en Chine. On n'est jamais mieux servi que par soi-même: si l'on devait se trouver contaminés, qu'au moins ce soit en allant nous-mêmes chercher le virus sur place et le ramener en France. Mais pas n'importe où en France, non, pas à Paris, bien sûr, ni au Touquet, mais en province qui est, en régime jacobin, une poubelle ou un dépotoir dont on se souvient toujours dans ces cas-là. Une première livraison s'est faite dans le dos du maire d'une commune du sud de la France, une seconde en Normandie où nous avons l'habitude des débarquements.

La mode à l'époque, nous étions dans le premier acte de cette histoire, consistait à rechercher le client zéro: celui qu'il aurait fallu confiner chez lui pour que rien n'ait lieu, un genre de bouc émissaire à traire. C'était chercher la première goutte du raz-de-marée avec le projet de l'enfermer dans une bouteille afin que la catastrophe n'ait pas lieu.

Il fut dit que, peut-être, ce numéro zéro serait à chercher sur la base militaire d'où étaient partis les soldats français missionnés pour aller taquiner le virus chinois sur place avant de rentrer chez eux. Que croyez-vous qu'il advint à ces militaires ayant été au contact de gens immédiatement mis en quarantaine après leur retour de l'empire du Milieu? Ils ont été renvoyés chez eux en permission... Pas question de les mettre en quarantaine! Quelle sotte idée c'eut été! Qu'on aille donc pas chercher aujourd’hui le client zéro car il se pourrait bien qu'on puisse obtenir des informations qui nous permettraient demander des comptes au ministre de la défense et au chef des armées auquel il a obéi.

PHASE 2

L'acte deux a été guignolesque: le tsunami arrivait et on lui avait creusé des voies d'accès sous forme de canaux à gros débits, et ce avec l'aide du génie militaire français. S'y est ajouté le génie du chef de l'État. Le grand homme qui se prenait pour de Gaulle et Gide en même temps, mais aussi pour Stendhal (on est beylien ou on ne l'est pas) nous a délivré la parole jupitérienne: il fallait se laver les mains, éviter la bise et éternuer dans son coude -j'imaginais qu'anatomiquement il était plus juste d'envoyer ses postillons dans le pli de son coude car je me suis luxé l'épaule en essayent d'éternuer "dans" mon coude... Du savon, du gel et un coude: nous étions prêts, comme en 40, le virus n'avait qu'à bien se tenir.

Il a continué à progresser bien sûr. Et le pouvoir a fait semblant d'estimer que le plus urgent était toujours de savoir qui avait postillonné le premier. Il n'y avait pas de foyers d'infection mais des clusters, ce qui changeait tout. Il s'agissait en effet de ne pas donner raison aux benêts qui estiment, comme moi, qu'un peuple n'est pas une somme d'individus séparés, comme les monades de Leibniz, ce qui est l'idéologie libérale, mais une entité qui est elle-même une totalité. Aller chercher le virus en Chine c'était une fois encore estimer que la minorité (d'expatriés) pouvait imposer sa loi à la majorité (du peuple français). Que périsse le peuple français, mais les maastrichtiens n'allaient tout de même pas donner tort à leur idéologie alors que le réel invalidait déjà leurs thèses dans les grandes largeurs!

L'élément de langage maastrichtien fut: le virus ignore les frontières -comme Macron et les siens qui les ignorent tout autant... La plume du chef de l'État lui a même fourbi la formule adéquate: "Le virus n'a pas de passeport"- on dirait un titre de San-Antonio.

Tous les pays qui, comme Taïwan ou Israël (dont on n'a pas parlé, un pays qui, lui, a le sens de son peuple), ont décidé la fermeture des frontières, sont passés pour des populistes, des souverainistes, des illibéraux, des passéistes qui n'avaient rien compris à la grandeur nihiliste du progressisme.

Or, ces faux progressistes vrais nihilistes n'aspirent qu'à une seule chose: le gouvernement planétaire d'un État universel où les techniciens (les fameux scientifiques, comme il y en aurait au GIEC ou dans ce comité invisible qui conseille (!) Macron)) gouverneraient le capital en faisant l'économie des peuples.

Le coronavirus leur donne une autre leçon politique: la suppression des frontières c'est la possibilité pour tout ce qui menace contamination de se répandre à la vitesse de la lumière... Le virus n'ignore pas les frontières, mais les frontières savent et peuvent le contenir.

PHASE 3

La preuve, le troisième acte décidé par... Emmanuel Macron lui-même. Dans un premier temps, le Président tire une salve pendant un long monologue d'une demi-heure: fermeture des crèches, des écoles, des collèges, des lycées, des universités, réduction des contacts avec autrui, en priorité les personnes âgées. Et puis, bien sûr, le coude et le savon, le gel et la bise, des armes de destruction massive.

Or, qu'est-ce que ce confinement sinon l'invitation à fabriquer autant de frontières qu’il y aura de Français? La frontière nationale n'est pas bonne, mais la frontière qui sépare de son prochain est présentée comme la solution, la seule solution nous dit-on. Le virus qui ignore les frontières se trouve donc tout de même contenu par les frontières pourvu qu'elles soient érigées par chacun contre son prochain pensé comme un contaminateur potentiel. Ce qui marcherait pour les monades ne marcherait donc pas pour les États! Étrange paralogisme ...

Il faut donc radicalement éviter les contacts et les brassages, il faut donc remettre ses voyages et ses déplacements, il faut donc rester le plus possible chez soi, mais mais mais: le premier tour des élections municipales n'est pas reporté! Comprenne qui pourra! On dit que Gérard Larcher, président du Sénat, se serait opposé au report des élections: mais qui est ce monsieur auquel le président de la République mange dans la main? Quel est son pouvoir? Des dizaines de millions d'électeurs sont donc invités à se ruer en direction de lieux confinés, les bureaux de vote, dans lesquels, tout le monde en conviendra, on évite les contacts et les brassages et on montre qu'on doit préférer rester chez soi pour éviter les promiscuités.

Le lendemain, quelques heures après la prise de parole présidentielle, le Premier ministre est envoyé au front pour enfoncer le clystère plus profond: fermeture des cafés, des restaurants, des boîtes de nuit, des musées, des bibliothèques, de tous les lieux publics, etc. Mais, toujours: maintien du premier tour des élections municipales. On se lavera les mains avant et après, on respectera une distance d'un mètre avec son voisin, puis on mettra son bulletin dans l'urne. Il faudra bien empoigner le rideau à pleine main pour l'écarter afin d'entrer dans l'isoloir, mais aucun risque - le savon veille... Magique!

Que s'est-il passé le lendemain du jour de la décision de ce presque couvre-feu? il faisait beau, dans les rues de Paris, des gens ont fait leur footing, d'autres se sont un peu dévêtus pour prendre le soleil près du canal Saint-Martin, certains faisaient du vélo ou du roller, de la trottinette aussi. Ils transgressaient la loi? Et alors. Pas un seul policier n'a verbalisé qui que ce soit. Tout le monde se moque de l'État qui n'a plus d'autorité et plus aucun moyen de faire respecter l'ordre républicain! La peur du gendarme est une vieille lune qui a rejoint celle des dragons et du diable! De la même manière qu'une jeune fille porte un voile musulman en présence de Macron, ce qui est formellement interdit par la loi, et que rien ne se passe, le mépris affiché des décisions du chef de l'État témoignent de la déliquescence dans lequel se trouve le pays et dans quel mépris est tenue la parole de cet homme.

Les libéraux et leurs cervelles soixante-huitardes voulaient des monades et des consommateurs en lieu et place de citoyens et de républicains? ils les ont... Ils souhaitaient jouir sans entraves? ils jouissent sans entraves... Ils affirmaient qu'il était interdit d'interdire? ils se croient résistants en se faisant la bise... Ils croient toujours que CRS=SS? Ils n'auront pas même vu la queue d'un policier municipal à vélo ou en mobylette, sinon en roller, pour leur rappeler que Jupiter dans son Olympe a décidé qu'il fallait éternuer dans son coude.

Olympien comme le comédien d'un club de théâtre dans un lycée, Emmanuel Macron a dit: "Ce que révèle d’ores et déjà cette pandémie, c’est que la santé gratuite, sans condition de revenus, de parcours ou de profession, notre État-providence, ne sont pas des coûts ou des charges, mais des biens précieux, des atouts indispensables quand le destin frappe." Et puis ceci: "Ce que révèle cette pandémie, c’est qu’il est des biens et des services qui doivent être placés en dehors des lois du marché." Quel talent! Quel menteur! Quel bouffon! Mais quel mauvais comédien...

Cet homme qui a mis sa courte vie au service du Veau d'Or fait semblant aujourd’hui de découvrir que piétiner l'intérêt général, conchier le bien public, compisser la santé dans les hôpitaux quand elle était pilotée par les comptables, ce n'étaient peut-être pas exactement les bons choix! Qui croira cet hypocrite dont toute la politique depuis qu'il est au pouvoir consiste à détruire le système de santé (et de retraite) français? C’est la quintessence du projet politique libéral mené sans discontinuer par les présidents de la V° république depuis la mort du général de Gaulle.

Quiconque écoute les personnels de santé depuis des mois (ils sont en grève depuis un an...) sait qu'en temps normal, avec cette politique libérale, ils sont débordés et impuissants tant l'hôpital public est malade sinon mourant. Qui pourra croire que la France est en état de recevoir un afflux massif de malades du coronavirus alors que la congestion était déjà là avant l'épidémie ?

Ce qui est dit par quelques spécialistes de la santé c'est, je vais l'exprimer de façon brutale, que lors du pic à venir, phase 4, nommons-là comme ça, il faudra, faute de places pour tous, trier les arrivants et laisser les vieux à leur sort, donc à la mort... Voilà où mène le libéralisme initié par Pompidou & Giscard, augmenté par Mitterrand en 1983, accéléré par le traité de Maastricht en 1992 et tous ceux qui, droite et gauche confondue, communient dans cette idéologie, puis par Macron qui, depuis son accession à l’Élysée, a voulu activer ce mouvement à marche forcée.     

Voici une autre leçon donnée par cette crise, en dehors d'apprendre l'impéritie du chef de l'État: les caisses sont vides quand il s'agit d'augmenter le SMIC ou le salaire des plus modestes; elles le sont quand ces mêmes personnes doivent être soignées (on ne compte plus ceux qui ont renoncé à s'occuper de leurs dents, de leur ouïe, de leur vue  à cause de leur pauvreté ; elles le sont quand il faut se soucier des paysans dont l'un d'entre eux se suicide chaque jour ; elles le sont quand il faut construire des écoles ou des universités, doter les hôpitaux de matériel performant, humaniser les prisons, recruter des fonctionnaires, financer la recherche scientifique dont nous aurions bien besoin aujourd’hui, laisser ouvertes des écoles de campagne, maintenir en vie les lignes de chemins de fer en dehors des grandes villes et des grands axes; elles le sont quand il faudrait se donner les moyens de récupérer la multitude de territoires perdus de la République), elles le sont si souvent quand il faudrait construire une République digne de ce nom.

Mais il y a de l'argent pour faire face à cette crise économique qui s'annonce... Tous ces gens mis au chômage technique par cet état de siège seront payés -par les assurances chômage. C'est bien sûr très bien, mais il y avait donc de l'argent... Plus un café, plus un restaurant, plus un lycée, plus une école, plus un commerce, sauf liste donnée, plus un cinéma, plus une salle de spectacle ne sont ouverts, mais Macron nous assure que "l’État prendra en charge l’indemnisation des salariés contraints de rester chez eux". Mais alors, bonne nouvelle, l'État existe encore? Il peut fonctionner? Il sait faire autre chose que prélever les impôts et recouvrer les amendes? Il sait faire autre chose qu'envoyer sa police et son armée tabasser les gilets-jaunes? Il sait faire autre chose que de subventionner des médias publics pour diffuser massivement l'idéologie maastrichtienne? Il sait faire autre chose que de libérer les élus délinquants renvoyés chez eux?  Vraiment?

Ce virus fait donc dire des bêtises à Macron: on pourrait donc être solidaires et fraternels en France? On pourrait estimer que le consommateur hédoniste n'est pas l'horizon indépassable de notre modernité et qu'on peut aussi être un citoyen responsable? On pourrait trouver de l'argent public pour financer des solidarités nationales au-delà des habituels bénéficiaires? Il y a là matière à révolution: il est bien certain qu'Emmanuel Macron est le dernier homme pour la réaliser.

Après le virus, il faudra y songer.

En attendant, l'Allemagne ferme ses frontières avec trois pays, dont la France! Maastricht tousse, crache et menace l'embolie.

Michel Onfray