mardi 29 novembre 2016

Ça a commencé Jeudi soir

Écrit le 16 février 2012

Jeudi soir (On était en janvier 2012, je crois) :
Mon benjamin dit à ma femme qu'il vient d'avoir son copain en ligne. Celui-ci, orphelin, 20 ans et en terminale, s'est fait virer de son logement au 30 décembre par l'association qui le prenait en charge... Depuis la rentrée, il dormait dans l'escalier de l'immeuble et ne se présentait plus au lycée et n'avait plus de quoi manger...
Il est d'une timidité maladive...

Mon fils lui a laissé un message, mais le gamin avait du éteindre son portable pour économiser la batterie.
J'étais très ému... Nous n'avons pas cessé de parler de cela et avons eu du mal à nous endormir...

Vendredi :
Le matin nous avons essayé avec ma femme d’élaborer une stratégie de sauvetage.
J'ai rejoint mon fils au Lycée à l'heure de la récré et lui ai donné de l'argent pour que son copain puisse manger en lui disant de dire que ça vient de ses économies, (sinon il refuserait l'aide).
Je suis allé au CIAS de la ville expliquer le cas. On m'a aiguillé vers l'assistance sociale du lycée, sachant que cette assistante travaillait pour 2 établissements scolaires...
Par chance elle était de permanence au Lycée...
Je lui ai expliqué sans donner le nom du gamin pour ne pas lui nuire, que celui-ci était dans une grande détresse et ai donné les éléments à ma connaissance, demandant si elle pouvait trouver une solution...
Elle m'a dit le nom de l'élève, prouvant ainsi que son cas n'était pas anonyme. Par contre, elle ne savait pas la situation actuelle.
Nous avons partagé nos impressions sur cet élève, très timide, très renfermé, très honteux, comme sauvage et qui a subi des expériences très traumatisantes dans ses familles d'accueil...
Il est si honteux qu'il n'avait pas répondu à plusieurs messages de l'assistante sociale l'invitant à venir la voir à sa permanence. Il avait juste laissé un message au responsable de la cantine disant : "Je suis à la rue, je ne suis plus rien, je ne retournerai pas en classe"...

Le but de l'assistante était de trouver un ami du gamin, afin de servir d'interface, tant il se méfie du monde "adulte".
J'ai proposé mon fils qui nous a rejoints dans le bureau de madame X.

Vendredi soir : Mon fils m'appelle. J'accepte d'héberger le jeune homme pour le WE. Je vais les chercher...

J'ai tout raconté à ma femme, lorsqu'elle est revenue. Elle m'a pris dans ses bras en me disant qu'elle ne savait pas que j'avais du cœur.

Et a 10h du soir, j'apprends enfin que mon fiston a réussi à emmener son copain voir l'assistante sociale et qu'une solution est trouvée pour le loger en internat et continuer à lui verser une aide mensuelle...

Samedi matin : Mon fils est un garçon formidable. J'attends qu'il se réveille (Il dort ainsi que son copain, l'un dans le lit l'autre sur le fauteuil), pour lui dire que je suis très, très, très fier de lui !!!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire