dimanche 4 mai 2014

Pourquoi j'écris ?



Je m’astreins à écrire chaque jour, ou à éditer un texte stocké auparavant parce qu’il est des journées où les idées se bousculent et donnent naissance à plusieurs textes.

Pourquoi je fais cela ? Il est bon de se demander pourquoi on fait les choses, car on finit par ne plus savoir. Je crois que c’est une excellente façon de faire fonctionner son cerveau que de mettre noir sur blanc les pensées, les souvenirs, les raisonnements ou les états d’âme que nous avons. Cela concourt à entretenir notre fonction mentale que de mettre en ordre les mots qui fusent dans nos cellules grises dans un désordre et un débit inimaginable. Cela contribue également à entretenir notre capacité à écrire.

Une question se pose alors : Pourquoi l’écriture, plutôt que la lecture, les mots-croisés, le sudoku ou les échecs ? Je crois que cela est venu tout seul, sans me forcer, sans m'obliger à une concentration impossible pour apprendre une discipline ou pour m’entrainer. Certes, je le fais avec mon niveau de connaissance de ma langue maternelle et je ne cherche que peu la perfection orthographique ou grammairienne. Mon but est d’exprimer le fond de ce que je pense plutôt que la forme de ce que j’écris.

Il n’en demeure pas moins que j’aurais pu choisir la lecture, puisque mon amoindrissement rend improbable la pratique de mots-croisé, sudoku ou échecs…
Mais lire, c'est un peu subir et perdre le fil. Alors l’écriture me convient mieux, parce que c’est pour moi, comme une sorte de continuation de ma vie de labeur sous une autre forme : Je continue à bâtir, à organiser, à mettre en ordre, non plus des bâtiments et des actions, mais des pensées et des mots.
De plus, cette création, à la petite semaine, je dirais même à la petite journée, me libère d’une certaine manière, dans cette autosatisfaction d’avoir pu m’exprimer, même si mes manières d’écrire sont variées, passant du grave au léger, de l’argot à un langage un peu plus châtié.

Et pourtant, je n’ai découvert cette capacité qu’assez récemment.
Au départ, matheux doué pour la physique, mes raisonnements n’avaient pour transcription écrite qu’un langage du genre :
« Dans un ensemble …, si x varie dans la fonction f de x entre telle et telle valeur, l’intégrale de y… donc... implique... etc... ».
Ensuite, dans le monde de l’entreprise, j’ai donné dans le rapport, le compte-rendu, le tableau d’analyse, l’organisation des tâches et enfin les courriers de travail…
Ces activités étaient peu propices à des constructions écrites et même dans les courriers professionnels, la rigueur simplifiée des descriptions et des raisonnements l’emportait de loin sur la rondeur de l’expression épistolaire ou littéraire…

L'« aptitude à écrire » s’est révélée à moi, lorsque qu'après un amoindrissement aussi intense que soudain de mes facultés cognitives, mon hémisphère droit a pris le relais, mais avec ses compétences propres qui ne sont pas celles que j’utilisais auparavant.
Elle ne m’a pas permis de poursuivre mes activités professionnelles, mais me sert d’exutoire en quelque sorte, sans toutefois effacer les regrets de ma précédente vie, cartésienne, logique, raisonnable, utile et surtout alimentaire…

Le 4 mai 2014... 
 

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