dimanche 9 février 2014

Le bon ouvrier



« Pour être ouvrier, il ne faut pas avoir grand-chose dans la tête ». A chaque fois que j’entends cette phrase et dieu sait combien elle est prononcée fréquemment, cela me donne des envies de meurtre.
Un bon ouvrier, c’est un ouvrier qui fait fonctionner son cerveau constamment. Un bon ouvrier, mais cela est valable pour tous les métiers et pour tout le monde, réfléchit à ce qu’il fait. Il analyse, il organise, il fait et il contrôle. Cela lui permet de s’améliorer, c'est-à-dire d’améliorer ce qu’il fait, de moins se fatiguer, d’aller plus vite, d’améliorer la qualité du travail fourni.
Bien évidemment, il y a les deux sortes d’ouvriers : Ceux que je viens de décrire, qui travaillent avec leur tête et ceux qui pensent aux vacances, au tiercé, ou à rien, leurs mains fonctionnant sur pilote automatique…

Un bémol doit être émis : Il est bien entendu que certains postes de travail en usine sont tellement parcellaires et répétitifs, par exemple poser une pièce sur une machine à longueur de journée, que l’amélioration et la réflexion sous-jacente atteignent rapidement une sorte d’impasse qui contraint à ce fameux pilotage automatique…

Pour revenir à la colère, je me suis aperçu que la petite phrase que j’ai si souvent entendue dans ma vie était prononcée par des cons qui ne faisaient pas mieux. Au prétexte d’avoir une profession plus valorisante, ils se permettent ce genre d’assertion, alors que, j’ai pu le constater, ils ne réfléchissent pas beaucoup à leur propre façon de faire leur travail. Souvent ces cons disaient « Vous n’allez pas m’apprendre mon métier, ça fait trente ans que je fais comme ça ! ».
Je répondais imparablement « Et bien ça fait trente ans que vous faites des conneries ! ».
Pourquoi des gens qui n’ont pas grand-chose dans la tête se permettent-t-ils de rabaisser d’autres personnes qui sont plus intelligentes qu’eux ? 

Je ne développerai pas le sujet, mais chacun sait que l’intelligence, qui peut prendre des formes variées, n’a rien à voir avec le niveau d’études, puisque les plus pauvres en sont privés (d’études, mais pas d’intelligence). 

La société humaine préfère classer les gens par rangs sociaux, plutôt que par compétence et savoir faire…

Et en ce moment ça s’aggrave…

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