dimanche 17 novembre 2013

Divagation sur l’humanité



Je me réveille seul comme à l’aube de la fin du monde. Cela est bien pompeux comme formule. Mais c’est la seule que je trouve pour expliquer ces vertiges, cette absence de force, cette impuissance à agir, comme proche d’une fin programmée.
Café, avec médicaments, puis je m’affale devant un Yves Coppens plus philosophe que jamais sur Arte…
Il pense que l’humanité n’a pas à rougir de ce qu’elle a fait. Il dit qu’il est normal que l’humain ait fait ces gigantesques progrès en s’emparant du monde, c’est dans l’ordre des choses…
Il dit aussi que l’avenir de l’humanité, ne sera plus individuelle, mais collective…

En effet si l’humanité veut un avenir, il ne peut être que collectif.
Comment pourrait-on assurer l’avenir de l’humanité, si celle-ci continue à s’autodétruire ?
Le libéralisme forcené devra céder la place à un collectivisme raisonné, planifié, humain…
Comment le collectivisme pourra-t-il se développer et gagner la planète, alors que tant d’avidité, de cruauté, d’individualisme, de cynisme gouvernent le monde ?

Je pense à tous ces pays en guerre, où le machiavélisme de certains a déclenché une haine de l’autre. Je pense à nos pays vivants en paix, mais dont l’équilibre est si précaire. La moindre explosion de haine, risque à tout moment de mettre le feu à un communautarisme et à la guerre civile.

Je pense à tous ces intérêts géostratégiques, qui déclenchent les famines et les misères les plus sordides, face à la richesse insolente de certains.
Je pense à l’égoïsme dont nous faisons tous preuve… Comment pourrons-nous changer le destin apocalyptique de la terre ?

Je pense à ces évènements du présent, pires que ceux du passé. On parvient maintenant à tuer plus de gens sans leur faire la guerre, en détruisant les sols nourriciers, par le seul esprit de lucre.
Que de courage pour rien. Que d’énergie déployée pour crever comme des chiens…
Le monde n’en a rien à faire et les mieux pensants ont autre chose à penser…

Je remonte dans le passé… Celui que je connais, parce que je l’ai vécu.
Le courage ne sert à rien. La lucidité ne sert qu’à s’empoisonner la vie. Les gens qui ferment les yeux et se laissent mener à l’abattoir, ont au moins l’avantage de ne s’apercevoir de leur fin imminente qu’au dernier moment.

Que pense-t-on sous le feu de l’ennemi ? Comment m’en souvenir ? Ai-je pensé à la peur, à la mort ? D’ailleurs doit-on y penser ? Non. Si on pense à la peur, on risque d’y céder. Si l’on cède à la peur, on est mort. Je n’ai pas pensé à la mort. J’avais cette chance inouïe, d’avoir des armes à ma disposition. Ce n’est pas le cas des civils. Que peut-on endurer quand on n’a rien pour se défendre et qu’on attend la mort et celle de ceux qu’on aime ?

La Shoah existe dans de nombreux endroits du monde. Cette horreur que nul ne peut décrire. Elie Wiesel lui-même, ce Transylvanien réchappé des camps de la mort, avoue ne pas avoir su parler de l’holocauste, parce qu’il n’est aucun mot pour en parler.
Il est des monstruosités engendrées par l’espèce dite humaine, dont nul humain n’a inventé la façon de les décrire. Notre haine et notre monstruosité sont plus fortes que la description que l’on peut en faire…

Comment, dés lors, attendre une évolution généreuse de l’humanité ?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire