dimanche 24 novembre 2013

2040, une idée fixe qui me guide



Le petit matin me réveille par ses doux chants d'oiseaux.
Je mange ma dernière provision, puis je pars. A travers champs, à travers bois, il fait beau, en cet été de fin du monde. Je marche et pour rythmer mes pas je me mets à chanter...

L'écho de ma voix me revient par les montagnes répété. Je n'ai plus que trois ou même deux jours de marche pour retrouver ceux que j'aime.
Femme aimée, enfants chéris, pourvu que l'hydre ne vous ait pas atteint.
Pourvu que je puisse mourir avec vous, c'est mon dernier vœu. Vous revoir s’il en est encore temps. Me dépêcher, oui presser le pas…

Le nord de la France est anéanti. Anéantis toux ceux que j’aimais et aussi tous ces idiots qui pensaient pouvoir négocier leur misérable vie avec un ennemi implacable…

Je n’ai plus de pitié. Je ne sais plus ce que c’est. Je me dis que les obséquieux, les collabos se sont fait massacrer et que c’est bien fait pour eux. Qu’ils aillent rôtir en enfer !
La pitié ? Oui, sûrement, pour les innocents qui ont payé de leur vie l’incapacité de nos dirigeants qui ont fui leurs responsabilité et sont partis se réfugier en Amérique. La mort du vieux continent ne les regarde plus. Mais s’ils avaient été clairvoyants ils nous auraient évité notre triste destin.

J’ai emmené ma femme de Maubeuge à Moissac Vallée Française, avant de monter au front en Russie. Et mon rêve depuis un an, qui me soutient contre toutes les adversités, c’est de les revoir tous. Maubeuge est rasée, il n’en reste rien.
Je me demande combien de centaines de millions de morts nous avons eu.

Je pense aussi, toujours en marchant, l’œil aux aguets, que les Chinois ont subi des pertes, qu’ils sont dispersés, pour occuper et massacrer les territoire conquis, que leur lignes de ravitaillement sont très étirées et mobilisent beaucoup de leur effectif. Il n’y a peut-être plus que trente ou quarante millions de soldats ennemis qui nous encerclent…

Si les Américains pouvaient nous aider comme pendant les deux premières guerres mondiales, tout ne serait pas encore perdu…

Les toits en schiste d’un hameau au fond de la vallée apparaissent au loin dans la brume matinale…
Je contourne le village. Déjà fatigué de ma marche matinale, je cherche un abri dans des fourrés.

Je me couche et m’endors…

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