lundi 11 novembre 2013

11 novembre

Écrit le 11 novembre 2013

Nous arrivons dans la tranchée des "joyeux"...
Le spectacle est horrible. 
Les "joyeux" ont fortifié le haut de la tranchée avec des couches de cadavres cimentées par la terre de la tranchée. La pluie de cet automne a fait ruisseler la terre superficielle. On distingue des mains des pieds noirs et gonflés. Des pantalons garance : les nôtres et les verts de gris des boches sont mélangés dans la mort. Une paire de bottes dépasse... Les "joyeux", y ont accroché une musette. Un des "joyeux" lance : Pour une fois qu'un boche sert à quelque chose !

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Chère Maman, il ne faut pas t'inquiéter pour ton Friedrich. Dis à Papa que j'évite soigneusement tous les obus de ces cochons de Français.
Il est cependant vrai que beaucoup de mes camarades sont morts.
Nous préférions les balles; elles tuent ou blessent. Mais aux combats de Septembre ont succédé les bombardements des Français. Les obus ne se contentent pas de tuer, mais ils mutilent, ils terrorisent, ils rendent fou !

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Mon petit garçon, tu me demandes de te rapporter un casque à pointe, mais je ne vais pas pouvoir le faire tout de suite. Parce que les Allemands ne se laissent pas enlever leur casque comme ça !
Je te demande de renoncer à ton souhait. Imagine, si un petit garçon Allemand demandait à son père de lui rapporter mon képi ! Qu'en penserais-tu ?

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Nos lignes sont si proches que je sais qui est de corvée aujourd'hui : Hans, ou Willhelm... Ce soir du 24 décembre, les boches nous envoient des paquets de cigares. Le lieutenant nous dit qu'ils sont peut-être empoisonnés et nous interdit d'y toucher...
Certains de notre compagnie envoient à leur tour des paquets de cigarettes...

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Darling, cet événement est terriblement incroyable. Le jour de Noël, nous et l'ennemi sommes petit à petit sorti des tranchées. Nous avons avancés les uns vers les autres.
Personne n'avait envie de tirer.
Nous nous sommes parlé, tapé sur l'épaule. Nous avons organisé une partie de football. Oui, c'est véritablement incroyable un match de football avec l'ennemi...

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Ma chérie, nous sommes de corvée pour enterrer les soldats morts dans nos lignes à la suite de l'attaque Française.
Nous vidons les poches des morts amis ou ennemis.
Le plus dur, c'est quand nous tombons sur une lettre écrite mais pas encore envoyée. Notre oberleutnant, nous a lu quelques lettres des Français.
Ils ont les mêmes peurs, les mêmes pensées que nous. Cela nous bouleverse de lire ces lettres d'hommes qui sont morts...


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