vendredi 25 juillet 2014

Riche comme un pauvre pour pas un rond



Coincé entre le bonheur du passé et l’asservissement à la présente misère, entre la folie qui m’entoure et le devoir qui me pèse, entre l’amour et la haine, entre l’envie de foncer et l’envie d’en finir, j’erre devant les vitrines, je vois, je sens, j’entends…
A quoi bon ?

Entrons boire un coup dans ce bistrot… Hummm, la bonne bière, bien fraiche, un peu amère, dont j’essuie la mousse d’un revers de manche. Les attablés me regardent à travers la vitre. J’ai du faire le geste, machinalement.

Un maillot de bain homme, il n’est pas mal, mais bon sur un ventripotent il n’y a rien qui va, c’est comme un tablier à une vache… J’en ai des maillots ! Ho lala ! J’en ai plein. Des qui font une, voire deux tailles en dessous de la mienne. Des que je ne peux plus mettre et qui sont usés. Des que j’ai eu la chance d’avoir l’occasion de porter. J’aurais celui-ci sur moi, je serais svelte, je plongerais et je ferais du sous-l-eau sur 25 mètres, comme dans le temps. Il est bien leur maillot ! Ai-je esquissé une brasse ? Pourquoi me regardent-ils interrogateurs ?

Putain ! Des gros escargots de Bourgogne ! Hummm, le bon goût… Mais ce n’est pas bon pour ma santé ! Enfin, ils étaient bons quand même ! Je me suis régalé. Bon je quitte ce lieu de perdition.

Le fumet qui sort de cette pizzeria ! J’avais dit que plus tard quand on serait à la retraite et qu’on aurait les moyens, on irait enfin ! C’est vrai qu’on y mange bien, d’après l’odeur… Cela doit être une pizza de la mer, je pense… C’était bon. Je me suis régalé… Je ne sais même pas comment c’est décoré, dans ce restau. J’essaierais de m’imaginer…

Bon ! Si je rentrais à la maison ? Je me suis régalé, j’ai plongé, nagé, maigri… Et pour pas un rond !

Et dire qu’il y en a qui payent pour ça, les cons !

C’est peut-être pour ça que je ne parviens pas à maigrir, malgré mon régime salade ? Je me régale trop en dehors des repas et comme je ne paye pas, j’exagère !

Bon, je rentre à la maison ! Retrouver ces programmes de merde, cette salade de merde, ces courgettes de merde, ces aubergines de merdes, ces factures de merde, cette ambiance de merde ! Cette vie de merde…

J’ai cru qu’un jour, je pourrais enfin… J’ai cru, mais je me suis trompé. C’est le contraire qui se passe…

Et on me reproche de vivre dans le rêve et le souvenir ! Mais si je n’avais pas ça, j’aurais déjà utilisé ma corde, celle avec le nœud du pendu… Elle m'attend et elle me fascine...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire