lundi 29 décembre 2014

Le trou d'obus

Écrit le 16 novembre 2008

Les explosions se précèdent, se succèdent et se répètent, parfois proches, parfois plus éloignées. Il arrive que les tirs cessent… J’ouvre les yeux… Le mort, bleu vêtu, à deux mètres de moi, bouge… Ce sont les rats qui festoient… Un cri d’horreur muet ne parvient pas à sortir de ma gorge… C’est ainsi que nous finirons tous : Dévorés par des rats ! Je referme les yeux et je détourne la tête pour éviter de regarder à nouveau… Triste tentation de l’horreur, qui mène à la fin de toute vie…
Les canons se réveillent soudain. Les rats doivent se cacher. Ils se cachent toujours quand il y a du bruit… Nous aussi, nous sommes comme des rats, nous nous cachons dans des trous
Chaque obus trop proche, me donne des sueurs froides… Chaque explosion est la dernière, mais hélas, jusqu’à la suivante… Chaque fois, je suis surpris d’être encore vivant…
Me rendrais-je compte de ma mort ? Y a-t-il une différence ? Surtout ne pas être blessé ! La souffrance peut être atroce… Comme celle du Soldat Français près de moi. Il a gémi pendant longtemps, très longtemps… J’ai cru devenir fou… J’ai été très content qu’il meure enfin…

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