lundi 10 novembre 2014

La mondialisation (2)

Écrit le 13 novembre 2014

J’ai renoncé dans le chapitre précédent, à décrire toutes les façons de faire des profits moralement injustifiés. Il y a tellement de méthodes possibles et il s'en invente tous les jours... Et parmi celles-ci, peu sont porteuses d'un service à la mesure de leur rémunération et beaucoup n’amènent aucune prestation et n'existent qu'en sangsue sur le tissu économique réel...

J’ai invoqué la possibilité d’inventer des moyens alternatifs locaux de résister à la mondialisation. Mais je dois dire que, contrairement aux illuminés baba-cool et autres idéologues de la récession-régression, je crois très peu en ces solutions, qui sont limitées en portée et dont les mises en œuvre sont quasiment impossibles par manque de capitaux. Effectivement il n’y a aucun contresens à dire qu’il faut du capital pour lutter contre la mondialisation.

Le mot capital n’est pas un gros mot. On a vu que tous les pouvoirs et toutes les puissances ont besoin d’argent, donc de capital. Mais inversement le capital n’est pas nécessairement obligé d’être utilisé à des fins perverses, colonialistes et conquérantes. Le capital peut être aussi le moyen de développer des processus sociétaux, économiques, industriels efficaces, utiles et équitables.

C’est pourquoi les tenants de la mondialisation actuelle voient d’un très mauvais œil ces idées et initiatives qui risqueraient d’entamer sérieusement, si elles se développaient, leur pouvoir et à terme feraient s’écrouler leurs bulles financières totalement artificielles en supprimant leurs ancrages sur l’activité réelle…

On pourrait se dire que la mondialisation pourrait faire que les victimes de cette mondialisation organisent une contre mondialisation (en fait une mondialisation dans l’autre sens) pour faire contrepoids et(ou) mettre à mal la mondialisation actuelle…

C’est actuellement extrêmement difficile, improbable et j’en ai bien peur, impossible.

Il est plus facile à une petite entité de personnes regroupant beaucoup d’argent de trouver le moyen de pomper des profits sur n’importe quel pays du globe terrestre. Cette entité finira par trouver les endroits, les circonstances, nécessaires à son implantation parasitaire.

A l’inverse, pour résister à ces véritables agressions, il faudrait que chaque habitant de cette planète, travailleur, consommateur, victime, soit solidaire de tous les travailleurs, consommateurs et victimes de la planète.

Verrons-nous un jour un syndicat ouvrier mondial ? C’est pour le moment impossible, chaque secrétaire général de syndicat cherchant à rester Roi dans son syndicat que de devenir baron dans une entité mondialisée. Et pourtant, si un smic universel était arraché par des syndicats mondialisés, serions-nous dans cette situation insensée de concurrence faussée et déloyale ne profitant à aucun salarié : Ni ceux qui perdent leur emploi, ni ceux qui le récupèrent à l’autre bout du monde, mais sans le confort de vie qui va avec.

On revient à l’esclavagisme encore et toujours, même s’il n’est plus contraint par la force, mais par la contrainte salariale…

Chaque région du monde est démunie, chaque individu est démuni devant la mondialisation et essaye de se sauver comme il peut individuellement. Mais que peuvent faire des millions de clous pour résister à un seul marteau qui les enfonce ?

Seule la solidarité peut stopper les méfaits de la mondialisation. Mais puisque la mondialisation de la solidarité est illusoire, pour le moment, il faut que des solidarités locales, régionales, se forment. Cela commence : Des syndicats plus ou moins formels apparaissent en Asie.

A l’échelon d’un état, il serait relativement facile d’installer des mécanismes de résistance, cela se voit dans certains pays d’Amérique du sud, timidement, sans trop empiéter sur le pré carré des multinationales. Il est vrai que les contre-attaques seraient fulgurantes. C'est pourquoi des états pourraient se concerter pour être plus puissants contre la rapacité des profiteurs…

Mais dans beaucoup de pays, les dirigeants ont pris fait et cause pour les magnats de la mondialisation, par intérêt personnel, par lâcheté, par endoctrinement « énarchique », comme dans notre pays…

De la même façon que le salariat Français est sorti du servage en agissant sur le plan national, chaque salariat de chaque pays du monde devrait faire pareil. Mais cela prendra infiniment plus de temps, parce que divisée et sans mondialisation de cette résistance, la mondialisation exploiteuse sera la plus forte…
  

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