dimanche 23 novembre 2014

De Gaulle, la révolte permanente

Écrit le 6 juillet 2008.
 
J'ai eu la chance de grandir dans la lumière de deux grands hommes, mon père et De Gaulle.

Mon père m'a appris la rectitude, la loyauté, l'esprit de sacrifice, l'amour de ses enfants, la valeur du travail...

Le Général, j'ai entendu sa voix, je devais avoir huit ans, sur le vieux poste de TSF à diodes branché sur Paris Inter... J'ai compris que ses mots étaient ceux d'un grand homme. J'avais deviné que les évènements que j'écoutais étaient primordiaux, bien que je ne comprisse pas tout leur sens politique...
Je ne savais pas que je faisais partie des Français qui avaient la chance de reconstruire une société plus juste, plus humaine, plus fraternelle, sous l'égide de celui qui avait su dire NON...
Nous vivions la renaissance de notre Patrie, durement marquée par l'humiliation de la défaite. Cet homme que nous suivions, avait su nous donner le goût d'un destin commun, d'une ambition pour la France, ce pays des droits de l'homme et de la liberté.
J'ai cru alors, qu'il était normal que la société ait une morale du bien contre le mal, du progrès social, de l'enthousiasme pour l'intérêt collectif...
J'ai cru aussi, sous l'action de De Gaulle, homme de la révolte permanente, que notre pays avait vocation à libérer les peuples, à acquérir sa propre indépendance et à choisir une troisième voie, entre le capitalisme et le tout-communisme...
Aussi trouvais-je normal que notre état fut Jacobin et qu'il poursuivit une politique économique planifiée volontariste pourtant dans la droite ligne des créations de manufactures de l'ancien régime et sans considération pour les humeurs de la bourse. 
Je ne m'interrogeais point sur cet "état de vivre", qui était normal et si naturel...

Oh, j'avais bien tort, je m'en suis aperçu depuis...
Car après la disparition du Général, la patrie est partie en quenouille, la liberté s'est émiettée, la fraternité a disparu, l'égalité n'est même plus un rêve...
Notre souveraineté, si chèrement acquise, nous venons de la jeter aux orties constitutionnellement, politiquement, militairement, économiquement, menés que nous sommes, par un président, véritable fossoyeur de ce qui faisait la grandeur, le bonheur et la fierté des Français...

Non, je ne savais pas le bonheur que nous avions, du temps de ma jeunesse, de vivre les plus grandes aspirations qui amènent l'être au niveau du Divin : Le dépassement de soi-même au profit de tous, l'envie d'une vie plus humaine pour tous, du confort et du bien-être collectif...

Maintenant que nous sommes sous le règne de l'arbitraire, de l'égoïsme, de l'accaparation par une minorité, gouvernés successivement par un autocrate népotiste, puis par un européiste dogmatique mou, asseyant leur pouvoir fallacieux sur le mensonge, la division des Français et l'idée qu'il n'y a pas d'autre choix possible, je comprends mieux la chance que nous avions...

Il faudrait que la jeunesse connaisse son histoire. Elle y apprendrait que notre destin, pourrait être très différent du sort funeste qui nous attend...
Il suffit de le vouloir, il suffit de trouver l'homme qui saura dire NON, qui saura réconcilier les Français, qui saura faire passer le bien commun avant l'intérêt particulier...

Les Français sauront-ils trouver un nouveau De Gaulle pour sauver leur destin ?
  

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