samedi 28 décembre 2013

Vivons-nous encore en "société" ?

Vendredi 27 décembre 2013 :

J'entre dans la pharmacie en disant "M'sieurs-dames !"... Pas de réponse.
J'attends mon tour derrière une grosse dame suivie d'une petite vieille toute penchée qui se raccroche à son caddie et à sa canne...
Arrive un couple qui se met derrière un des points d'accueil des cinq pharmaciennes, s'apprêtant à passer ainsi  devant les trois clients, dont je fais partie, quand le client actuel sera servi. Je m'apprête à bondir pour les en empêcher le cas échéant...

D'autres clients entrent. Je le sais parce que je me suis retourné, aucun "bonjour" n'étant venu troubler  l'ambiance feutrée...

Puis, vient le tour de la petite vieille toute recroquevillée qui est avant moi. Le couple se met en mouvement vers le comptoir qui vient de se libérer (sans "au revoir" de qui que ce soit), comptant bien passer devant la petite vieille. Je pointe mon doigt vers le couple et de ma voix la plus forte, accompagnée de ma mine la plus patibulaire, je leur lance "La queue, c'est par ici !" indiquant d'un geste qu'ils devaient se placer derrière moi. Ma phrase a réveillé la petite vieille qui  va prendre sa place, tandis que le couple de trou-du-culs, comme frappé par mon anathème, se transforme en statues de sel...

Un employé de la livraison expresse de médocs entre alors et dit "Bonjour Messieurs-Dames !". Surpris, n'ayant pas eu le temps d'analyser le nombre ni le genre, je suis le seul à répondre "Bonjour !". Puis, quelques instants après, en repartant il lance "Bonne journée Messieurs-Dames !". Dans l'indifférence générale, je dis "R'voir M'sieur !".

Ensuite je contre une tentative de débordement sur la droite par un grand sifflet quinquagénaire et connargénaire à la fois, en faisant un pas du même coté. Il se résigne alors à son sort...

Enfin, c'est mon tour. Je dis "Bonjour Madame" à la pharmacienne qui vient de se libérer, sans que sa cliente précédente n'ait rien dit en partant (probablement une muette comme les autres). Je remets à la dame en blouse blanche mon sac de médocs périmés et quelques mots après je lui dis "Bonne journée !". Elle me répond la même chose. En sortant je lance "M'sieur-Dames !" sans aucun écho d'ailleurs et en passant près du couple je leur signifie qu'ils viennent de se faire doubler (par le connargénaire qui s'était rabattu derrière moi).  Regards de bœufs morts...

Moralité... Faut-il vraiment donner une morale comme dans une fable de la Fontaine ? Je ne sais pas. C'est tellement évident, tellement gros, tellement effarant !
Les gens tentent de doubler les autres, de resquiller, c'est déjà fumier ! Mais surtout plus personne ne dit bonjour ni au-revoir chez les commerçants.

Il n'y a plus de respect, il n'y a plus de politesse, il n'y a plus de savoir-vivre ! Vivons-nous encore en société ? Sommes-nous des êtres sociaux ?

Ce sont des gens, tous adultes, et presque tous d'un âge respectable. Aucun, exceptés le livreur, les pharmaciennes et moi ne sait dire de formules de politesse. (J'espère que la politesse du livreur et des pharmaciennes n'est pas que commerciale)...

Et ce sont les mêmes gens qui se plaignent de l'insécurité, des voyous, des" cailleras" !

Ces gens sans aucun respect (à part pour leur propre gueule) doivent probablement ne rien enseigner à leurs enfants, (à part peut-être le mode d'emploi pour amasser le pognon) et ils voudraient que la société les respecte ???

Comment apprécier la vie dans une société devenue aussi vile, malsaine, écœurante ? 

Je dois le respect à priori aux gens que je ne connais pas !
Par la suite, quand j'apprends à connaître les gens, mon respect, je le leur manifeste, si et seulement si, ils le méritent.

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