mardi 17 décembre 2013

L’information



Rien n’est plus difficile que d’être informé. Rien n’est plus difficile que de connaître le vrai du vrai (parce que le faux est tabou), si tant est qu’il y ait une vérité absolue en chaque chose…

Nous n’avons jamais été aussi informés que maintenant. Mais nous n’avons jamais été aussi désinformés non plus. Info ou Intox, demi-info ou demi-intox ? Cela est difficile de savoir.

Déjà que notre cerveau a tendance à ne capter que ce qui l’arrange, que ce qui va dans le sens de notre opinion, de notre dogme, de nos envies. Nous trions ainsi et écartons les interprétations du monde que nous refusons…

De plus l’on entretient en nous une doxa propre à conformer notre jugement en une pensée unique compatible avec les intérêts de la classe dirigeante et de ses « lobbying friends » (amis de groupe de pression et d’intérêt)…
Il leur suffit, pour répondre à un prétexte « audimatique », de programmer les sujets sérieux, les débats honnêtes, les reportages chiadés à des heures où peu de gens regardent la télé. Il leur suffit d’abattre ceux qui les dérangent par leur liberté de propos.
Il leur suffit de mettre en avant les propos fallacieux des fanatiques qui sont leurs larbins et leurs complices parfois involontaires…

Énormément de sujets ont récemment défrayé la chronique (H5N1, H1N1, Irak, terrorisme…).
Les sujets à dimension financière, c'est-à-dire tous, nous sont présentés à travers le prisme déformant d’une vision à sens unique destinée à nous faire avaler la pilule.

Je ne prendrais que deux exemples, très banaux, puisque non politiques et concernant notre simple santé. Sujet primordial s’il en est, nous ne pouvons pas en tant que particuliers et simples citoyens, ne disposant pas des connaissances scientifiques, des statistiques et des outils d’analyse nécessaires, vérifier les assertions variées que l’on nous assène.

- On nous dit d’une part qu’il faut manger 5 fruits et légumes (Lobby des maraîchers). Certains professeurs éminents nous mettent en garde contre les effets cancéreux des traces de pesticides contenues dans ces mêmes produits…
Les produits agricoles biologiques et leur traçabilité supposée sont deux fois plus chers en France qu’en Allemagne. Il y a beaucoup de triche sur le bio… La traçabilité ne peut être vérifiée par le consommateur que s’il réside non loin de l’exploitation… Autant dire, presque jamais à part avec les AMAP…
Une seule fois, un « spécialiste » a dit dans une émission, que manger fruits et légumes apportait plus de bénéfice que ce que représentait l’absorption de pesticide et terme de danger…
Il faudrait que d’autres intervenants s’expriment sur le sujet… Un seul n’est pas suffisant… Qui nous dit qu’il n’est pas le sujet d’un « conflit d’intérêt » ? Où est la vérité ?

- Autre exemple : Les margarines qui nous sont actuellement vendues, contiennent de l’huile de palme, que parfois ils nomment « de coco », ou de coprah, ou même encore plus pudiquement « végétale »… Les pubs (aussi bien sur les couvercles de ces margarines),  mentionnent les bienfaits pour la santé et contre les problèmes cardio-vasculaires de leurs produits, sans entrer dans les détails… Nutella a eu l'immense culot d'affirmer que c'est précisément l'huile de palme contenue dans son produit qui est bénéfique pour la santé ! Personne n'ose contredire ni attaquer en justice ces publicités mensongères ! Puissance du pot de fer contre le pot de terre !!! Qui dit vrai ? Qui dit faux ? Société de l'argent roi qui achète et impose tous les silences !
Par contre, des spécialistes invités au magasine de la santé sur la 5, alertent sur le danger important de ces huiles en matière de cholestérol, de problèmes cardio-vasculaires et d’AVC… Époustouflant !

Comment dire que nous sommes bien informés ? Nous avons des gens qui mentent d’un coté ou de l’autre et qui ont le droit de mentir ! Est-ce cela la liberté d’information ? Est-ce que l’escroquerie est devenue une affaire respectable ? Où est notre liberté dans tout ça ? Celle de nous faire empoisonner en enrichissant des affairistes malhonnêtes ? Et le bureau de vérification de la publicité (BVP devenu ARPP), n’a-t-il pas une déontologie de protection des pratiques malsaines ?

Alors, soyons extrêmement circonspects en matière d’information : Plus le propos est asséné comme évidence, plus il est mensonger…

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