vendredi 25 octobre 2019

Je n’ai révélé mes Vacances au Katanga...


 Écrit début avril 2007

Je n’ai révélé mes « Vacances au Katanga » à ma compagne et à mes enfants, que depuis mi février 2007, en leur donnant à lire mes 3 premiers chapitres.



Réactions :

-          Mes enfants ont trouvé que j’écrivais à peu près bien, quoique avec un style original, et depuis ils ne veulent plus lire la suite, ça ne les intéresse pas. Dommage, parce que l’action la plus dure se situait surtout dans tous les autres chapitres !

-          Ma concubine m’a dit « beau roman », tu aurais du choisir un thème plus pacifique.

Elle m’a dit que si j’avais vécu ça, je lui en aurais parlé avant. J'ai laissé dire...



Tout ça, ça m’a rappelé, toutes proportion gardées, les reportages sur les survivants des camps de concentration, à qui l’on reprochait ne pas avoir raconté, et qui disaient : « Soit les gens étaient gênés, soit ils trouvaient les faits exagérés, en tout cas ils ne voulaient pas écouter ! ».



Je n’ai pas de véritable traumatisme. Mais il faut que je raconte ce que j’ai retenu en moi si longtemps.

Après tout, cette opération a empêché le massacre de toute la population de Kolwezi.

Si la France avait fait la même chose au Rwanda, pour empêcher le massacre des Tutsis au lieu de laisser faire !!!



Moi, j’ai écouté mon Papa, le jour où, cinquante ans après, il m’a raconté sa vie d’orphelin et surtout sa guerre.

Parce que moi aussi j’avais un non-dit à garder pour moi, j’étais à même de le comprendre.

Mon Papa ne l’a raconté qu’à moi, même pas au reste de la famille. Il a commencé ce jour là à 16h00 et a fini son récit à 04h00 du matin. Il racontait bien, avec des détails drôles ou émouvants.

J’ai regretté de ne pas avoir un magnétophone sous la table. Je lui ai demandé plus tard de l’enregistrer, mais il n’a jamais voulu le faire.



Depuis ce jour, mon admiration pour mon Papa a décuplé, sachant les épreuves qu’il a traversées, toujours la tête haute. Et je suis heureux d’avoir eu un homme tel que lui comme père.

Quant à moi, on finit par mettre son traumatisme dans sa poche avec son mouchoir pas dessus...
 

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