vendredi 13 mai 2022

Voyager quand on est diabétique

 

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À condition que leur diabète soit équilibré par les traitements, les personnes diabétiques peuvent voyager dans le monde entier, même si celles traitées par insuline doivent être plus vigilantes. Il serait imprudent d’entreprendre un voyage en cas de diabète instable ou compliqué. Les autocontrôles de la glycémie devront être faits plus fréquemment qu’à l’habitude pendant tout le séjour pour tenir compte des changements d’alimentation et d’activité liés au voyage. Une visite médicale s’impose avant de partir.

Les personnes diabétiques traitées par insuline sont celles qui doivent faire le plus attention en voyage, à cause du risque de malaise hypoglycémique en cas de surdosage. En cas de doute sur la dose à injecter, rappelez-vous qu'une glycémie un peu trop élevée pendant quelques heures est moins grave que les risques d'un malaise hypoglycémique, en particulier en voyage. En règle générale, les personnes diabétiques devraient éviter de voyager seules.

Choisir sa destination lorsqu'on est diabétique

Si vous décidez de voyager dans des pays en voie de développement, il est préférable de voyager en groupe organisé. Si vous devez absolument voyager, et que votre diabète est instable ou compliqué, limitez au maximum votre séjour. Vérifiez la présence d’un centre de soins spécialisé sur place.

Si votre enfant est diabétique, mieux vaut ne pas l'envoyer en voyage organisé avant l'âge de douze ou treize ans.

Les vaccins du voyageur diabétique

Il n’existe aucune contre-indication aux diverses vaccinations en cas de diabète. La vaccination contre la grippe est recommandée, ainsi que celle contre les infections à pneumocoque chez les personnes souffrant de diabète sévère.

La prévention du paludisme en cas de diabète

Le diabète n’empêche pas de recevoir une chimioprophylaxie antipaludique. Néanmoins, il faut éviter les médicaments à base de chloroquine chez les personnes souffrant de rétinopathie diabétique (problèmes vasculaires, en particulier au niveau de la rétine).

Les voyageurs diabétiques pendant le transport

  • Vous devez prévoir un éventuel retard pendant le trajet, voire l’absence de repas, et pouvoir prévenir un malaise hypoglycémique.
  • Avec l’aide de votre médecin, établissez un programme horaire des prises alimentaires et des injections d’insuline adapté au mode de transport choisi. Ce plan horaire doit tenir compte des heures de départ et d’arrivée, des collations servies ou des arrêts repas, ainsi que du décalage horaire. Si votre médecin est d’accord, réduisez de deux à quatre unités votre dose d’insuline du matin du départ pour éviter de vous retrouver en hypoglycémie si un repas était retardé ou impossible.
  • Méfiez-vous des voyages aériens trop bon marché qui peuvent être fortement retardés.
  • Emportez avec vous une collation de secours associant sucres lents et sucres rapides : sandwich, fruits secs, biscuits, etc. Certaines compagnies aériennes proposent des plateaux-repas pour diabétiques, renseignez-vous avant de partir.
  • Contrôlez plus fréquemment votre glycémie pendant le trajet.
  • Avertissez de votre diabète les personnes qui vous accompagnent ; si vous voyagez seul, prévenez le personnel de l’avion ou du train par exemple.
  • Attention, les porteurs de pompe à insuline externe doivent avoir un certificat médical pour ne pas être soumis aux portiques détecteurs de métaux. Si vous ne pouvez pas déroger à ces contrôles, vérifiez que votre pompe n’a pas été déprogrammée par les détecteurs.

Le traitement du diabète en cas de décalage horaire

Les problèmes de décalage horaire surgissent lorsque celui-ci est supérieur à trois heures. Quelques règles essentielles peuvent vous aider à adapter votre traitement. Votre médecin vous aidera à construire un programme horaire adapté à votre voyage.

  • Partez plutôt le matin ou le soir, le déphasage des repas en est facilité par rapport à un départ en milieu de journée.
  • Ne changez pas l’heure de votre montre avant votre premier repas dans le pays de destination : la répartition des prises alimentaires et le suivi de la durée d’action de l’insuline seront plus simples.
  • Contrôlez votre glycémie toutes les six heures et corrigez si besoin avec des aliments sucrés ou de l’insuline ordinaire, selon sa valeur.

 

Bon à savoir avant de partir lorsqu'on est diabétique

  • Pendant le voyage et sur place, il vous faudra conserver vos médicaments à bonne température :

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    • pour l’insuline entamée : environ 25 °C, à l’abri de la lumière ;

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    • pour le stock d'insuline : si possible entre 2 °C et 8 °C, mais une rupture de la chaîne du froid pendant quelques heures ou quelques jours est sans conséquences réelles (si vous utilisez une glacière, évitez le contact avec les blocs de glace, car l’insuline ne doit pas être congelée) ;

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    • attention, au cours d’un voyage en avion, l’insuline ne pourra pas être mise dans la soute à bagage où les températures trop extrêmes peuvent la détruire.
  • L’adaptation à la cuisine locale va probablement modifier vos apports alimentaires. Il vous faudra donc repérer les féculents locaux et les intégrer à votre alimentation. Vous éviterez de consommer des fruits sucrés et des mets trop épicés. Votre glycémie devra être contrôlée plus fréquemment et votre dose d’insuline adaptée en conséquence. Soyez conscient que la dépense physique en voyage est habituellement plus importante que celle de votre vie habituelle : votre consommation de glucose sera donc souvent augmentée, avec des besoins moindres en insuline.
  • Lorsque vous serez sur place, vous devrez boire régulièrement et abondamment sans abuser des sodas, des jus de fruits ou des boissons alcoolisées.
  • En cas de diarrhée, vous devrez boire abondamment et manger du riz bien cuit qui vous apportera les glucides nécessaires.
  • Il vous faudra prendre soin de votre peau et de vos pieds. Pour cela, vous éviterez de marcher pieds nus. En cas de plaie, vous nettoierez et désinfecterez immédiatement.
  • Pour tout problème de santé, vous devrez consulter un médecin.
  • Si vous voyagez seul, pensez à prévenir dès votre arrivée le personnel de l’hôtel ou du club de votre diabète.
  • Si vous vous faites prescrire de l’insuline sur place, il vous faudra vérifier que celle-ci est dosée à 100 U/ml (U100) comme en France. Certains pays commercialisent encore de l’insuline à 40 U/ml (U40).

Ce que vous devez emporter si vous êtes diabétique

  • Vos médicaments avec leur emballage et votre matériel (seringues, stylos à insuline, etc) répartis dans deux bagages. Gardez une trousse complète de secours sur vous en permanence. Attention, dans un pays lointain, l’utilisation de seringues est plus sûre que celle de stylos. Emportez toujours des seringues et de l’insuline « classique » à utiliser en cas de dysfonctionnement de votre stylo. Pensez à prendre un conditionnement isotherme. Prévoyez une dizaine de jours de traitement en plus de la durée de votre séjour.
  • Une ordonnance de secours pour vos médicaments (rédigée en DCI) et les certificats médicaux attestant de votre diabète et de son traitement (justifiant l’utilisation d’aiguilles et de seringues). Demandez à votre médecin de rédiger ces papiers en double, dont une version en anglais.
  • N’oubliez pas de contrôler et de nettoyer votre lecteur de glycémie. Emportez des bandelettes de contrôle glycémique, urinaire et de cétonurie à lecture visuelle, en cas de panne de votre lecteur.
  • Quelques provisions sucrées (sucres, biscuits, fruits secs, etc.).
  • Les coordonnées d’un médecin compétent en diabétologie, d’un centre de diabétologie ou d’un centre de soins sur place ; demandez à votre médecin s’il a un correspondant sur place.
  • Les coordonnées d’une association de diabétiques dans le pays ; renseignez-vous auprès de l’Association française des diabétiques.
  • Gardez toujours votre carte de diabétique sur vous. Libellée en anglais, elle indique notamment votre mode de traitement.
  • Les coordonnées de l’ambassade de France ou des services consulaires.
  • Au besoin, votre carte européenne d’Assurance maladie.
  • Le numéro téléphonique de l’assistance de l’assurance de rapatriement sanitaire que vous aurez pris soin de contracter avant de partir ; vérifiez que votre contrat n’exclut pas les diabétiques.

La trousse de voyage du patient diabétique

  • Traitements (dix jours de plus que la durée prévue du voyage) : insuline habituelle + insuline ordinaire, avec les certificats médicaux, une ordonnance de secours et la carte de diabétique.
  • Stylo à insuline, seringues et aiguilles.
  • Bandelettes glycémiques, glycosuriques et cétonuriques.
  • Lecteur de glycémie contrôlé, autopiqueur, lancettes.
  • Sucre, soluté glucosé ou glucagon. Ce dernier étant soumis à des conditions de conservation spécifiques, consultez votre médecin.
  • Coffret isotherme (un thermos peut faire l’affaire).
  • Trousse de secours contenant quelques jours de traitement et le matériel de contrôle de la glycémie (à garder sur soi en permanence).
  • Coton et alcool, désinfectants et autres produits de base de la trousse du voyageur.

     

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