Orange avec Media Services, publié le mercredi 25 mai 2022 à 08h18
"Perdre un enfant, c'est comme si 
l'on vous arrachait une partie de votre âme", s'est ému le président 
américain quelques heures après la tuerie commise dans une école 
primaire du Texas, au cours de laquelle 19 écoliers ont été assassinés 
par un jeune assaillant âgé de 18 ans.
"J'avais espéré qu'en devenant président, je n'aurais pas à me retrouver
 dans cette situation encore une fois". A une Amérique sous le choc d'un
 massacre dans une école, Joe Biden s'est exprimé avec la solennité d'un
 président et avec la douleur d'un père par deux fois endeuillé. Le 
démocrate de 79 ans a plusieurs fois évoqué en public, très ouvertement,
 la perte d'une petite fille encore bébé en 1972 dans un accident de 
voiture qui a aussi causé la mort de sa première épouse. 
Il rappelle aussi très souvent la mémoire de son fils chéri Beau, emporté par un cancer à l'âge de 46 ans, en 2015.
Joe Biden: "J'avais espéré qu'en devenant président, je n'aurais pas à me retrouver dans cette situation encore une fois. Un nouveau massacre. Uvalde, Texas"par BFMTV
Mais ses phrases, pourtant familières pour qui l'écoute régulièrement, 
ont pris un tout autre écho dans sa bouche mardi soir à la Maison 
Blanche, quelques heures après la mort de 19 enfants, tués par un tireur de 18 ans dans une école élémentaire à Uvalde, au Texas.
"Perdre un enfant, c'est comme si l'on vous arrachait une partie de 
votre âme", a soufflé Joe Biden, les traits tirés par l'émotion et par 
la fatigue d'un voyage de plusieurs heures au retour d'une tournée 
diplomatique en Asie. "Il y a un vide dans votre poitrine. Vous avez 
l'impression que ce vide vous aspire et que nous n'arriverez plus jamais
 à en sortir. Vous suffoquez", a raconté Joe Biden, revivant sa 
souffrance intime en même temps qu'il évoquait la douleur des familles 
endeuillées du Texas.
"Ecoeuré et fatigué", Biden appelle à lutter contre le lobby des armes
"Rien n'est plus jamais pareil", a encore dit le président, évoquant ces
 parents "qui ne verront plus jamais leurs enfants (...) sauter dans 
leur lit et leur faire un câlin". Quand il prononce des discours après 
des fusillades - par exemple après une tuerie raciste à Buffalo, dans le
 nord-est du pays, il y a dix jours à peine - ou après des catastrophes,
 ce président émotif trouve souvent, en plus des condoléances, des mots 
d'espérance. 
On l'a ainsi entendu promettre aux proches endeuillés qu'un jour 
viendrait où leur peine serait moins vive, où la mémoire de leurs 
disparus amènerait aussi un sourire et pas seulement des larmes. Mais 
mardi soir, Joe Biden n'a rien dit de tel, comme assommé par l'ampleur 
du drame à Uvalde, comme s'il se retrouvait lui-même renvoyé à l'heure 
de la peine la plus profonde. Se disant écoeuré et fatigué par 
ce nouveau massacre, le président appelé à transformer "la douleur en 
action" contre le lobby des armes aux Etats-Unis, exhortant à prendre 
des mesures de régulation.
Ce catholique fervent a seulement évoqué la source ultime de réconfort 
qu’offre pour lui la foi. Se tournant vers son épouse Jill, présente à 
ses côtés, il a indiqué avoir beaucoup médité avec elle sur un passage 
d'un psaume de la Bible: "L'Eternel est près de ceux qui ont le cœur 
brisé, et il sauve ceux qui ont l'esprit dans l'abattement." "Il y a 
tant d'esprits dans l'abattement. Ce soir je demande à la nation de 
prier pour eux", a dit Joe Biden.  
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