mercredi 25 mai 2022

Mémoires et radotages (423) – Sous le ciel de Paris

 

Je me rase devant la glace de l’armoire à pharmacie. Il fait beau dehors… Je fredonne l’air de « sous le ciel de Paris », seulement l’air, pas les mots… Les mots, je les entends à l’intérieur de moi, chantés par Edith Piaf. Moi, j’accompagne seulement avec la musique. Dans cette chanson d’amour, si gaie et à la fois si nostalgique, je revois ma petite maman. J’étais si petit, si petit… Ma chère petite maman, qui me manque tellement. Une maman qui m’aimait, qui était si prévenante avec ses enfants, si…tout !… Et qui n’est plus là, alors que j’aimerais tant lui parler, lui poser ces mille questions qui sont restées sans réponses et que je n’ai pas pris le temps de lui poser. Papa disait d’elle qu’elle était une sainte et c’est bien vrai je crois, tandis que je faisais ma vie si loin d’eux. On s’aperçoit que l’on aime quand les gens ne sont plus là, mais ils reviennent dans notre mémoire à travers une simple chanson qui m’enveloppe et me porte vers un ailleurs… Je sors de la salle de bain. Je croise ma femme. Elle me lance « C’est ton voyage qui te rend si gai ? Oui bien tu as pécho ? »… Je m’entends lui répondre : « C’est n’importe quoi ! ».

Je suis interloqué ! Je vais préparer mon café au lait, tandis que la chanson d’Edith reprend et accompagne l’air que je me remets à fredonner…

Je recroise ma femme tandis que je me dirige vers le micro-onde… Elle me jette « Je te laisse avec ta gaité », d’un air méchant, le rictus mauvais et part se recoucher en claquant la porte derrière elle…

Edith Piaf a disparu ! C’est le silence… Je suis complètement décontenancé… Je ne sais plus quoi faire… J’ai une idée : Je vais aller écrire ça, tant que je m’en souviens encore… Ecrire ce qui n’est pas un bon souvenir, un beau rêve, mais qui est finalement un mauvais souvenir, puisqu'il se termine en mini cauchemar

Il fait soleil ! Mais il fait triste, oui, d’une tristesse mortifère, sans avenir, sans échappatoire…

C'est le 25 mai 2022 en début de matinée…

 Sous le ciel de Paris
S'envole une chanson
Hum hum
Elle est née d'aujourd'hui
Dans le cœur d'un garçon
Sous le ciel de Paris
Marchent des amoureux
Hum hum
Leur bonheur se construit
Sur un air fait pour eux

Sous le pont de Bercy
Un philosophe assis
Deux musiciens, quelques badauds
Puis les gens par milliers
Sous le ciel de Paris
Jusqu'au soir vont chanter
Hum hum
L'hymne d'un peuple épris
De sa vieille cité

 Près de Notre Dame
Parfois couve un drame
Oui mais à Paname
Tout peut s'arranger
Quelques rayons
Du ciel d'été
L'accordéon
D'un marinier
L'espoir fleurit
Au ciel de Paris

 Sous le ciel de Paris
Coule un fleuve joyeux
Hum hum
Il endort dans la nuit
Les clochards et les gueux
Sous le ciel de Paris
Les oiseaux du Bon Dieu
Hum hum
Viennent du monde entier
Pour bavarder entre eux

 Et le ciel de Paris
A son secret pour lui
Depuis vingt siècles il est épris
De notre Île Saint Louis

 Quand elle lui sourit
Il met son habit bleu
Hum hum
Quand il pleut sur Paris
C'est qu'il est malheureux
Quand il est trop jaloux
De ses millions d'amants
Il fait gronder sur nous
Son tonnerre éclatant
Mais le ciel de Paris
N'est pas longtemps cruel
Pour se faire pardonner
Il offre un arc-en-ciel

 

1951

 Paroliers : Hubert Giraud / Jean Dréjac

Compositeur : Hubert Giraud

       

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