mercredi 4 mai 2022

Diabète de type 2 (2ème partie)

 

VIDAL - Mis à jour : Jeudi 06 mai 2021 (Accès libre)

Informez-vous

Le patient diabétique est le premier acteur de sa santé. Mieux il connaît sa maladie, mieux il saura adopter les gestes qui en minimisent les conséquences. De très nombreux documents d'information sur cette maladie sont disponibles auprès des médecins, des associations de patients, des laboratoires pharmaceutiques ou en librairie. Des programmes d'éducation sur le diabète destinés aux patients sont proposés dans certains hôpitaux (dans le cadre des hospitalisations de jour) et par des réseaux locaux de professionnels de santé (médecins, infirmières, diététiciennes, pédicures-podologues, etc.). Renseignez-vous auprès de votre médecin ou auprès des associations de diabétiques.

Équilibrez votre alimentation

Le changement des habitudes alimentaires peut suffire à contrôler un diabète de type 2 débutant. Appliquez les conseils spécifiques.

Bougez

Associée à un régime alimentaire, l'activité physique a un effet bénéfique sur le diabète car elle contribue à la perte de poids, à la diminution de la masse graisseuse et à une meilleure sensibilité à l’insuline. On propose généralement aux personnes atteintes par cette maladie une activité physique d’intensité moyenne (20 à 30 minutes, au moins trois à cinq fois par semaine). Les pratiques physiques et sportives d'intensité moyenne et de longue durée (marche, cyclisme, ski de fond, randonnée, escaliers, etc.) sont particulièrement indiquées. Pendant cette activité, maintenez un bon niveau d’intensité : vous devez pouvoir continuer à parler en vous exerçant, mais chanter doit être impossible ! Si vous pouvez chanter, augmentez l’intensité ; si vous ne pouvez pas maintenir une conversation, ralentissez.

Le sport, notamment l’activité physique adaptée, fait partie de la prise en charge des personnes diabétiques de type 2. Il est préférable de le faire sous stricte surveillance médicale et après avoir effectué un bilan cardiovasculaire. En effet, en cas de maladies du cœur et des vaisseaux, le sport pourrait provoquer des crises d’angine de poitrine ou un infarctus. D’autres complications liées au diabète (hypertension, hémorragie de la rétine, présence de protéines dans les urines, insensibilité des extrémités, etc.) doivent également être dépistées sous peine d’être aggravées par une pratique sportive inadaptée.

Prenez soin de vos pieds

Les plaies du pied, chez le diabétique, sont à la fois dues à la perte de sensibilité et aux lésions des petits vaisseaux sanguins. Souvent provoquées par des traumatismes mineurs (frottements sur la chaussure, marche pieds nus, petites blessures), elles présentent un risque élevé d'aggravation rapide et d'infection pouvant parfois conduire à l'amputation d'une partie du pied.

Si vous n'avez pas de plaie au niveau des pieds, il vous suffit d'avoir une bonne hygiène. En revanche, si vous êtes sujet à ce type d'ulcération, inspectez vos pieds tous les jours à la recherche de lésions que vous n’auriez pas senties. Si votre embonpoint ou un manque de souplesse vous gênent, utilisez un miroir pour inspecter le dessous de vos pieds.

Quelques conseils à suivre :

  • Évitez de marcher pieds nus et prenez garde aux coupures.
  • Lavez vos pieds tous les jours à l'eau tiède avec un savon doux. Prenez soin de contrôler la température de l'eau avec la main si la sensibilité à la chaleur de vos pieds est diminuée.
  • Séchez vos pieds correctement, en particulier entre les orteils.
  • Utilisez éventuellement une crème hydratante formulée pour les pieds permettant ainsi d'atténuer la sécheresse de la peau.
  • Attendez qu’ils soient bien secs pour mettre des chaussettes propres, de préférence en fibre naturelle (coton, laine, etc.).
  • Ne portez que des chaussures confortables et à votre taille.

En cas de blessure :

  • Rincer la plaie à l'eau claire,
  • Désinfectez à l'aide d'une compresse stérile et d'un désinfectant incolore,
  • Appliquez un pansement sec (sparadrap microporeux, compresse stérile).

Votre médecin examinera régulièrement vos pieds. Pour évaluer la sensibilité des nerfs, il utilise un fil de nylon relié à un dispositif rigide (test au monofilament de Semmes-Weinstein) : il applique le fil en trois endroits de la plante du pied (pulpe du gros orteil, base des orteils) et vous demande si vous percevez la pression du fil.

Prenez soin de votre peau

Lavez-vous à l'eau tiède avec un savon doux et protégez votre peau à l'aide d'un écran solaire. Prenez soin des coupures et des égratignures, nettoyez-les et recouvrez-les d'un pansement. Consultez votre médecin lorsque des coupures cicatrisent trop lentement ou qu'une infection apparaît. Assurez-vous que votre vaccination contre le tétanos est à jour.

Prenez soin de vos yeux

Les troubles oculaires provoqués par le diabète peuvent mener à la cécité. Il importe donc de consulter un ophtalmologiste au moins une fois par an.

Prévenez les maladies du cœur et des reins

Faites surveiller votre tension, consultez votre médecin en cas d'essoufflement anormal, de fatigue durable ou de douleurs dans la poitrine à l'effort. Assurez-vous de bénéficier d'un bilan lipidique et d'un électrocardiogramme au moins une fois par an, ainsi que d'une recherche de protéines dans les urines (microalbuminurie ou albuminurie) pour contrôler l'état de vos reins. Tous ces examens sont prescrits par votre médecin qui établira un récapitulatif annuel avec vous.

Ne vous soignez pas seul

Si vous prenez un traitement contre le diabète de type 2, attention à l'automédication ! En effet, de nombreux médicaments, compléments alimentaires et plantes (fenugrec, ginseng, nopal, orange amère, etc.) peuvent interférer avec votre traitement et provoquer des baisses soudaines du taux de sucre dans le sang (hypoglycémie), potentiellement dangereuses. Avant de prendre un produit de santé quel qu'il soit, même si vous en aviez l'habitude avant la mise en place du traitement antidiabétique, demandez l'avis de votre médecin et de votre pharmacien.

Quel est le traitement du diabète de type 2 ?

Le traitement du diabète de type 2 repose sur :

  • la diminution et le contrôle du poids par une alimentation équilibrée,
  • une activité physique régulière,
  • l’arrêt du tabac le cas échéant.

Si ces mesures ne se sont pas suffisantes, des médicaments antidiabétiques peuvent être prescrits, d’abord sous forme de comprimés puis, si nécessaire, en injections. L’objectif du traitement est de réduire le risque de complication en maintenant le taux sanguin de sucre dans des valeurs normales.

Le suivi de l'hémoglobine glyquée (HbA1c)

Chez les patients diabétiques, on évalue l'efficacité des mesures mises en œuvre en suivant régulièrement le pourcentage d'hémoglobine glyquée dans le sang (HbA1c, une forme d'hémoglobine sur laquelle des molécules de sucre sont fixées). Le taux sanguin d'HbA1c reflète le taux de sucre dans le sang pendant les six dernières semaines. Une personne qui ne souffre pas de diabète a un taux d'HbA1c inférieur à 5,5 %. Chez un patient diabétique, le taux d'HbA1c à maintenir est fixé par le médecin en fonction du stade de la maladie : au début, l'objectif est de maintenir ce taux en dessous de 6 %, mais au fur à mesure que la maladie progresse, cette limite augmente : 6,5 %, puis 7 %. Une augmentation durable du taux d'HbA1c de 1 % augmente de 40 % le risque de complications au niveau des petits vaisseaux sanguins, et de 20 % celui au niveau des artères principales.

Les conseils hygiéno-diététiques

Pour de nombreux patients souffrant de diabète de type 2, le simple fait de maintenir une alimentation équilibrée et de faire de l'exercice suffit à contrôler les concentrations de sucre dans le sang. De ce fait, le premier élément de la prise en charge du diabète de type 2 est une modification des habitudes alimentaires et la pratique régulière d’une activité physique. Ces mesures sont appliquées pendant les six premiers mois qui suivent le diagnostic, en l’absence de traitement par les médicaments.

Bien que certaines personnes présentant ce type de diabète soient minces, la majorité des patients souffre d'obésité ou, au moins, de surpoids. Le fait de perdre du poids (même 4 ou 5 kg) peut contribuer à abaisser les concentrations sanguines de sucre. Idéalement, chez les patients en surpoids (IMC supérieur à 25), l’objectif est de perdre 5 à 10 % du poids initial en six à douze mois, et de maintenir ce nouveau poids.

Les traitements médicamenteux

Lorsque les mesures hygiéno-diététiques appliquées pendant six mois n'ont pas suffit à diminuer le taux de sucre et d'HbA1c dans le sang, la prescription de médicaments devient nécessaire. Les médicaments prescrits contre le diabète de type 2 sont généralement administrés par voie orale, et doivent être pris au moment des repas. Si le traitement par voie orale est insuffisant, le médecin peut prescrire des injections d'insuline.

Le suivi du traitement

Si le diabète est équilibré dans les limites fixées par le médecin, celui-ci prescrit au patient un bilan sanguin plusieurs fois par an (par exemple tous les trimestres). Le médecin peut être amené à proposer des contrôles plus fréquents aux patients dont le diabète n'est pas équilibré. Dans tous les cas, les personnes diabétiques peuvent être conduites à surveiller elles-mêmes leur taux de sucre une ou plusieurs fois par semaine (autosurveillance avec un lecteur de glycémie), en particulier si elles sont traitées par des sulfamides hypoglycémiants, voire une à plusieurs fois par jour si elles reçoivent un traitement par insuline.

De plus, chez les personnes en surpoids, le médecin suit le poids et l’IMC de son patient afin de s’assurer de l’efficacité des mesures hygiéno-diététiques.

Qu'est-ce que l'autocontrôle de la glycémie ?

On appelle autocontrôle de la glycémie les techniques de mesure du taux de sucre dans le sang qu’un diabétique peut apprendre à maîtriser. Cette mesure est devenue plus facile ces dernières années et elle permet d’adapter l’alimentation, l’activité physique et le traitement par l’insuline. Pour en savoir plus...

Les autres mesures thérapeutiques

La prévention des complications cardiovasculaires liées au diabète de type 2 peut nécessiter la mise en place de traitements spécifiques : contre l'excès de cholestérol et contre l'hypertension artérielle, en particulier. De plus, l'arrêt du tabac est fortement recommandé aux personnes diabétiques afin de réduire le risque de maladie cardiovasculaire.

Les personnes qui viennent d’apprendre qu’elles sont diabétiques pensent souvent qu’elles ne pourront plus manger de glucides (pâtes, riz, pommes de terre, céréales, gâteaux, etc.). En fait, il n’en est rien.

Quelle alimentation lorsqu'on souffre de diabète de type 2 ?

Les règles principales de l’alimentation des patients souffrant de diabète de type 2 ne sont pas différentes de celles recommandées à chacun d’entre nous :

  • réduire sa consommation d’aliments gras (en particulier, ceux contenant des graisses d’origine animale) pour lutter contre le surpoids et l’excès de cholestérol (même chez les personnes qui ne sont pas en surpoids), et consommer du poisson au moins deux fois par semaine. Les margarines molles à l'huile de tournesol et les huiles d'origine végétale (olive, colza, tournesol, etc.) sont à privilégier (l'équivalent d'une cuillerée à soupe par repas).
  • augmenter sa consommation d’aliments riches en fibres (fruits et légumes, au moins cinq par jour, ou compotes sans sucre ajouté) car celles-ci ralentissent l’absorption des sucres par le système digestif et facilitent le contrôle du taux de sucre dans le sang ;
  • préférer les féculents issus de céréales complètes ou de légumes secs (plutôt que les gâteaux et les sucreries), en évitant d'en consommer entre les repas. Attention, il est préférable d'éviter les produits alimentaires allégés en sucre qui sont souvent aussi riches en calories et qui entretiennent le goût des aliments sucrés.
  • pour les personnes qui souhaitent consommer des boissons alcoolisées, se limiter à un verre par jour pour les femmes et à deux verres par jour pour les hommes. Attention, l’alcool peut augmenter le risque d’hypoglycémie chez les personnes qui prennent des sulfamides hypoglycémiants ou de l’insuline.

Ainsi, il n’existe pas de menus-type pour le diabète. Chaque individu doit mettre au point peu à peu celui qui lui sera le plus bénéfique, tout en conservant le plaisir de manger. Le médecin vous conseillera peut-être de prendre plus de deux repas principaux par jour afin de répartir vos prises alimentaires et de réguler ainsi plus facilement votre taux de sucre dans le sang. N’hésitez pas à demander à votre médecin de vous conseiller une diététicienne. Elle vous aidera à trouver le régime alimentaire qui vous convient le mieux.

Quelle place pour l’activité physique adaptée dans la prise en charge du diabète de type 2 ?

L’activité physique adaptée (APA) fait partie des traitements non médicamenteux du diabète de type 2. En effet, la pratique régulière d’une activité physique contribue à une meilleure maîtrise de la glycémie, aide à contrôler son poids et réduit les facteurs de risque cardiovasculaire.

De nombreuses activités sportives peuvent être adaptées pour pouvoir être pratiquées par les personnes souffrant de diabète de type 2, même celles en surpoids voire obèses : par exemple, athlétisme, aviron, basket-ball, canoë-kayak, escrime, football, karaté, natation, taïchi chuan et qi gong, et tennis de table. Dans le cadre du diabète de type 2, le médecin traitant peut désormais prescrire de l’APA en précisant les objectifs recherchés (contrôle du poids, régulation de la glycémie, etc.) et les contre-indications propres au patient. Dans les clubs qui proposent ces disciplines, des éducateurs formés à la pratique du sport santé sont chargés de définir des protocoles de remise en forme et d’entraînement adaptés à chaque cas particulier. Les frais engagés, souvent modestes, sont parfois pris en charge par les assurances complémentaires (« mutuelles ») ou les mairies / départements.

Les patients qui ont recours à ces activités adaptées témoignent de bénéfices physiques (par exemple sur l’autonomie et l’endurance), mais également de bénéfices psychosociaux (lutte contre l’isolement, meilleure image de soi).


 

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