jeudi 29 janvier 2015

Bulletin N° 12 - A ma Maman - Date : Samedi 14/10/2006




Ce que tu es sourde !
Qu’est-ce qu’on a du mal à communiquer avec toi !
Quand te décideras-tu à prendre un sonotone moderne plutôt que ton vieil appareil pourri ? C'est vrai, on n'a pas les moyens...
C’est très fatiguant de répéter plusieurs fois la même chose, en gueulant, alors que tu demandes si la communication est coupée !!!

Le résultat, c’est que quand tu demandes si ça va, je réponds oui, parce que toute autre réponse me ferait rentrer dans des explications que tu me ferais répéter indéfiniment !

Comment nous allons ?
Je profite de cet écrit, pour te dire comment ça va :
Les petits garçons vont bien (plutôt grands garçons d‘ailleurs).
Colinette ne trouve pas de travail et n’a plus droit à aucun chômage.
Moi, en ce moment, je fais un boulot de merde qui ne m’intéresse pas, sans responsabilité, alors que j’ai eu des responsabilités toute ma vie d’avant.
Je n’ai pas été augmenté depuis mon embauche voici cinq ans, je gagne donc de moins en moins avec les augmentations de prélèvements sur salaires.
Je ne sais pas comment je vais pouvoir financer les études de Toto. Quant à Nono, le pauvre...
Je suis très angoissé pour l’avenir de mes enfants.
Je ne sais pas comment boucler mon budget pour l’année prochaine.
Je recherche de temps en temps un autre emploi, mais avec ce travail, je n’ai pas beaucoup de temps pour rechercher.
Le peu de candidatures que j’ai envoyé m’ont rapporté deux entretiens pour trois candidatures en moyenne. Mais à chaque fois, un candidat plus jeune a la préférence.
Ma dernière candidature m’a valu deux entretiens. Sur 10 candidats convoqués au deuxième entretien, nous étions que deux retenus, mais en finale l’autre, plus jeune, a eu la préférence.
C’est la première fois qu’une place était aussi bien faite pour moi !
J’en ai été abattu pendant deux semaines, tellement je pensais avoir le poste et tellement j’ai été déçu.

La santé :
Colinette a toujours sa coxarthrose et ne la soigne pas.
J’ai été en arrêt maladie du 10 mai au 9 juin à cause d’une tension artérielle trop élevée (26).
Outre les hernies discales, j’ai toujours mal à l’épaule droite et j’ai du mal à bouger mon bras droit.
Mon médecin a un diagnostic, le médecin de l’IRM en a un autre.
Enfin, je suis allé voir ma Chiropraticienne, qui a un troisième diagnostic : « la coiffe des rotateurs abîmée ». Elle pense pouvoir faire quelque chose.
En tout cas je ne peux plus faire de gymnastique ni de natation et suis en train de perdre le peu de muscle que j’avais pu me reconstituer.
Je travaille à Roissy, ce qui m’occasionne 7h40 à 8h00 de trajet par jour en transport en commun.
Je suis crevé dès le mardi, et je dors presque tout le Week-end.
Ma tension remonte. Tout de suite j’ai 17/9.
Avec la fatigue du travail, je n’ai plus de force pour effectuer de la marche à pied, seul sport que je pouvais encore pratiquer.

Comment va t-on faire ?
J’ai essayé par téléphone d’ avoir Mme TESTON pour une famille d’accueil mais elle ne répond pas le Week End.

J’espère qu’elle va venir te voir à l’Hôpital rapidement comme je lui ai demandé. Elle m’a dit avoir une place pour toi.

Je m’occupe à chercher des places dans des maisons de retraites, puisque c’est ce que tu souhaites.
Je vais contacter plusieurs maisons de retraite pour avoir plus de chance d’avoir une place pour toi. Déjà j’ai des contacts par chez moi, si ça te dis.

Ta fille :
Je te répète que ta fille t’a laissé tomber comme une vieille chaussette.

Ta petite fille :
Ta petite fille n’a pas voulu se déplacer le jour où tu restais coincée sur ta chaise et pourtant je lui ai dit que tu allais probablement dormir sur ta chaise.
Elle a fait du cinéma auprès du Maire de ton village, pour se faire plaindre, et nous a fait passer (moi et mon frère) pour des fils indignes, c’est le bouquet !


Elle nous a dit qu’à trente ans elle avait sa vie à faire et invoqué des tas de prétextes pour ne pas aller t’aider.

Je sais qu’elle a des problèmes mais quand même !

Ton Voisin Serge :
Ce Gitan si mielleux par devant, est allé se plaindre par derrière, au Maire, de tes appels.
Tout ce qui l‘intéresse c‘est de dévaliser ta maison de ce qui l‘intéresse.

Le Maire de ton village :
Il a donné la consigne à tes voisins de ne pas répondre au téléphone.

Ma pauvre Maman :
J’ai beaucoup de peine de voir tes misères, sans pouvoir y apporter remède.

Ta fille t’a abandonnée.
Ta petite fille a « sa vie à vivre ».
Mon frère et moi habitons si loin.

Je pense beaucoup à toi et je suis malheureux de l‘embarras dans lequel tu es.
.
Je t’embrasse très fort.
Je t’aime ma petite Maman.


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