jeudi 1 août 2013

La dénonciation



Un projet de loi actuellement en préparation, préconise une sorte de délation de gens qui grugeraient le fisc...
Je précise qu'il n'est besoin d'aucune loi pour qu'un citoyen lambda dénonce son prochain. La France a connu ça dans les heures sombres de l'occupation et partant du principe que les chiens ne font pas de chats, il y a gros à parier que les "envies" pour ne pas dire les pulsions en la matière, soient certainement toujours aussi présentes dans notre société...

J'ai déjà eu à parler de la limite entre la délation et le devoir citoyen...

Ma préoccupation n'est à l'instant que de savoir, ce que pour moi, furent ces limites...

Ai-je dénoncé un collègue faisant mal son travail ? Jamais, sauf une fois.

Cette "fois-là", un collègue faisait si mal son travail, que l'entreprise qui nous employait était sur le point de perdre son client, parce que le client se rendait compte de la vacuité de la prestation du collègue incriminé.
De plus, 4 autres personnes, dont moi-même, risquions d'être saqués dans le même élan par la faute de cet olibrius...
J'ai donc prévenu la direction. J'ai cafté, j'ai mouchardé, c'est vrai. Pourquoi ?
- Parce que nous étions 4 personnes très compétentes menacées d’infamie,
- Parce que je ne voulais pas subir une injustice du fait d'une feignasse, parce que ma réputation, ma crédibilité et mon emploi étaient en jeu.
Il n'était donc pas question pour moi de porter préjudice à ce collègue pour le "plaisir", mais d'éviter qu'il ne porte pas plus longtemps de préjudice moral et financier à des collègues "innocents", dont je faisais partie. J'aurais pu régler cette affaire à ma façon en lui faisant une tête au carré, mais c'est interdit, ça n'aurait pas réglé le problème et j'aurais été lourdé pour faute grave...

Faut-il dénoncer un criminel ? Pour moi c'est oui, sans aucune hésitation.
Mais qu'entends-je par criminel ? Je pense à un assassin, à un individu qui par son comportement, fait courir le risque de mort à d'autres personnes : Hold-up, gymkhana sur l'autoroute, preneur d'otage, automobiliste bourré dangereux (mais pour ce dernier cas, il faut le faire au moment des faits, après, c'est trop tard)...

Je n'ai jamais dénoncé par intérêt.
- Les entreprises travaillant au noir et qui me faisaient concurrence déloyales : Je ne l'ai jamais fait. Je priais le ciel que l'administration fiscale ou l'Urssaf ou l'inspection du travail, leur tombe sur le poil, mais j'en suis resté là.

La seule fois où j'ai appelé l'inspection du travail, c'est sur un chantier présentant un fort danger d'accident mortel permanent et pour lequel mes actions n'avaient aucun résultat positif. L'inspection a elle-même découvert l'identité de l'entreprise responsable... Donc j'ai dénoncé une conduite criminelle, qui mettait en péril des dizaines de personnes et me faisait courir en tant que responsable du chantier, le risque personnel de la prison au cas où j'aurai fermé les yeux.

Jamais je n'ai dénoncé quelqu'un dans un processus de lutte pour le pouvoir.
Pourquoi ? Tout simplement parce que je n'ai jamais cherché à piquer la place d'un autre et que j'ai toujours attendu la place qui se libère, ou le poste qui est créée à mon attention.
Par contre j'ai eu à subir les assauts d'affamés qui pour s'asseoir sur mon fauteuil, ont déversé des tas d'accusations sur mon dos, (toutes fausses d'ailleurs car je faisais très bien mon travail). Ces gens-là, dans les cas où j'ai été amené à connaitre leur malfaisance à mon endroit, je leur ai rendu la pareille. Mais contrairement à eux sans avoir besoin d'inventer, leur seule incompétence me fournissait une artillerie de preuves tangibles suffisante à ma défense.

J'ai toutefois succombé plusieurs fois à la dénonciation calomnieuse par autrui, non pas à cause de la dénonciation qui n'était qu'un prétexte non avéré, mais à cause des comploteurs unis contre moi dans une sorte de faux-témoignage, alors que mes soutiens éventuels divisés, avaient lâchement renoncé à me soutenir.

Comme quoi, la dénonciation débouche bien souvent sur la calomnie et le faux-témoignage !

J'en ai quand-même pris plein la gueule dans ma carrière... Heureusement que j'étais un battant, à l'époque...

En résumé : Je dénonce des personnes sur des faits vrais, qui sont un danger pour la société, ou pour moi-même (Et encore, s'il n'est pas dans mon pouvoir de les faire rentrer dans le rang par moi-même).
 J'avoue que j'ai plus souvent dénoncé en bien (dit du bien) des collègues compétents injustement calomniés par des jaloux incompétents. J'ai sauvé leur emploi. Une fois, cela m'a coûté le mien (A la SMAC). Les remerciements ? Ne parlons pas de choses qui fachent. Seule la satisfaction d'une action juste comptait pour moi à l'époque... Parce que ce serait maintenant... Je serais moins idiot !

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