jeudi 5 septembre 2019

Mémoires et radotages (227) – Un gérant heureux de l’être


Écrit le 28 août 2019

Bien d’autres épisodes de ma vie professionnelle pourraient être racontées… Cela viendra peut-être… mais les souvenirs reviennent dans le désordre… Je pense que la période la plus heureuse a été celle de ma deuxième entreprise, de 1991 à 1999 l’année qui a suivi ayant été l’année d’arrêt d’activité pour cause de manque total de commande, et la reconversion au monde du salariat et bien heureusement ma réinsertion réussie…

Quand j’ai créé ma boite en 91, j’avais pris garde d’être gérant d’une SARL, ce qui est plus sécurisant qu'une création en nom propre. J’avais ainsi la sécu, la prévoyance et l’impôt sur le revenu comme tout le monde.
Je n’avais pas droit au chômage et c’est pourquoi, dès le début je savais qu’il me fallait avoir quelques réserves au cas où ma boite s’arrêterait, afin de me permettre de faire bouillir la marmite le temps de retrouver du boulot.

J’ai donc toujours été en recherche de la meilleure rentabilité et pour cela, je devais tenter d’améliorer les rendements…
Ma plus grosse activité, la pose de becquets, était rentable pour un rendement de 50 ml/jour par exécutant.
A part le premier jour où je n’ai réalisé que 45 mètres, j’ai toujours atteint ces fameux 50 mètres.

Pour progresser, il ne faut pas songer aux vacances, mais bien organiser son propre travail tout en l’exécutant… On pense à ce qu’on va faire juste après, comment on va le faire et comment optimiser le temps pour le faire (sans nuire à la qualité). Je me chronométrais et je pouvais ainsi comparer mon temps d’exécution suivant le processus choisi…
Cette réflexion est constante… Mon adjoint que j’ai embauché en 1997 n’a jamais cru que le travail manuel se faisait avec le cerveau… Moralité son rendement personnel a toujours été compris entre 33 et 36 mètres par jour… On le voyait courir dans tous les sens… Il me demandait comment se faisait-il que je faisais autant de rendement tout en me déplaçant si peu et si calmement… Je lui expliquais alors. Je l’ai pourtant formé longtemps en lui commentant le pourquoi du comment de l’organisation pour obtenir la vitesse d’exécution…
Hélas, autant il me suivait quand je menais la danse, autant il retournait à ses improvisations épuisantes et non productives dès qu’il avait son chantier…

Ainsi, j’ai substantiellement augmenté mon rendement, après des 70 ml/j, des 100 ml/j, je m’attaquais aux records… Un jour j’ai égalé le record de pose établi par un ouvrier de la SERSAR à 150 ml… Ne pouvant décemment pas m’en tenir à cela, j’ai atteint les 164, puis 166 ml/j… Un peu plus tard, pour anéantir toute tentative de cet ouvrier pour me dépasser, j’établis un jour le record de 184 ml…
Il faut bien dire que le record est grisant, mais le chiffre d’affaire réalisé l’était encore plus…
A 37 francs du mètre… 6.808 f de prestation (sans fourniture) dans la journée, ce qui serait l’équivalent de 1.840 € de nos jours, cela augmentait fortement la possibilité de plus de beurre dans les épinards en fin de mois… Tout en permettant l’augmentation du report à nouveau en fin d’exercice afin d’augmenter la trésorerie ainsi que la distribution de dividendes aux associés…
Je calculais tout cela dans ma tête, en travaillant, ainsi que les chances de gagner en investissant sur tel ou tel matériel…
Le jour où je me suis décidé pour l’achat d’un téléphone mobile 8 watts, son coût a été rentabilisé en 1 mois… Peu de monde avait ce type d’équipement en 1994.
Il en avait été de même au début de ma boite, avec le télécopieur, puis avec l’alphapage (ce petit boitier de ceinture où l'on recevait un numéro de téléphone à rappeler)…

Être plus facilement joignable était le gage d’un carnet de commande plus facilement et plus rapidement rempli…

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