samedi 28 octobre 2017

Où est passée l’honnêteté après le Général ? (2)




Écrit par Michel Psellos.

Petites attentions entre amis

Jusqu’à la réélection de Jacques Chirac au mois de mai 2002, un seul incident mérite d’être signalé : le décès de Georges Pompidou en 1974 laissa sa veuve fort démunie, car son mari, bien qu’ancien banquier, avait vécu comme l’oiseau sur la branche et n’était pas propriétaire de son logement sur l’Ile Saint-Louis.

Son successeur Valéry Giscard d’Estaing régla le problème en faisant verser à Mme Pompidou un complément de pension sur le budget de l’Élysée, sans que les textes le prévoient. Lors de la passation des pouvoirs à François Mitterrand, en mai 1981, VGE lui demanda le maintien de cet arrangement, ce que le nouveau président accepta sans barguigner. L’arrangement fut bien entendu prolongé par son successeur Jacques Chirac, ancien collaborateur fidèle de Georges Pompidou, jusqu’au décès de Mme Pompidou en 2007.
Lors de la même passation des pouvoirs, en 1981, VGE demanda le reclassement de son secrétaire général sortant de l’Élysée, Jacques Wahl, inspecteur général des finances. François Mitterrand accepta et le fit nommer directeur général adjoint de la BNP quelques mois plus tard.

L’ironie de l’histoire est que VGE lui-même avait refusé en 1974 de reclasser le secrétaire général sortant, Édouard Balladur, conseiller d’État, qui avait fort bien tenu l’Élysée pendant la maladie du président Pompidou mais avait eu le tort de mal s’entendre avec le ministre des finances VGE. L’insistance de l’entourage de l’ancien président conduisit finalement VGE à lui proposer le poste d’ambassadeur auprès du Vatican. Édouard Balladur le refusa et se souvint longtemps de l’humiliation.

Ajoutons que le secrétaire général sortant de François Mitterrand, Hubert Védrine, conseiller des affaires étrangères, ne fut pas non plus reclassé comme ambassadeur en 1995 par le nouveau Président Jacques Chirac (il ne sera nommé ministre des affaires étrangères que deux ans plus tard, sur proposition de Lionel Jospin après la dissolution de 1997), de même que le secrétaire général sortant de Jacques Chirac, Frédéric Salat-Baroux, conseiller d’État, ne fut pas reclassé par Nicolas Sarkozy : le sectarisme n’est pas toujours là où l’on croit.



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