vendredi 6 février 2015

Il faut aider le Tchad dans la lutte contre Boko Haram




Cela fait des mois que le président tchadien alerte la communauté internationale sur les risques très sérieux de déstabilisation régionale provoqués par les violences grandissantes commises par les djihadistes de Boko Haram dans le nord du Nigeria. Cette menace, comme toujours, était sous-estimée, noyée dans l’émoi de l’enlèvement de centaines de jeunes filles en avril 2014. Fort heureusement, le Tchad avait renforcé sa présence militaire aux frontières avec le Cameroun et le Nigeria alors que Boko Haram multipliait les offensives dans le nord-est du Nigeria et au nord du Cameroun.

Ce 17 janvier 2015, enfin, le Tchad, répondant à l’appel du président camerounais, franchit la frontière camerounaise pour combattre l’engeance djihadiste. Récemment (le 3 février), l’armée tchadienne  vient de pénétrer au Nigéria (conformément à des accords de poursuite et d’entraide contre Boko Haram qui avaient été conclus entre le Nigéria, le Niger et le Tchad)…

L'évènement déclencheur de l’engagement tchadien correspond à la mise en déroute des soldats nigérian début janvier par les djihadistes, qui dans la foulée s’emparent de la base qui devait accueillir la force multinationale créée en 2014 par le Tchad, le Niger et le Nigeria et destinée à lutter contre Boko Haram. Car il doit être compris que maintenant le cancer Boko Haram risque de faire basculer toute la région, par asphyxie de son économie.

A l’issue du sommet d’Addis Abeba des 30 et 31 janvier, l’Union africaine a adopté le principe du déploiement d’une force africaine de 7 500 hommes destinés à combattre le groupe djihadiste. Ce contingent devrait regrouper des soldats du Cameroun, du Tchad, du Niger, du Nigeria et du Bénin. Si le principe de ce déploiement a été retenu, rien n’est encore finalisé quant à la stratégie ni aux moyens…

Le Niger devrait envoyer bientôt des troupes au Nigeria, après que son parlement se soit réuni le lundi 9 février prochain, pour autoriser l’envoi de troupes dans ce pays voisin. Aucun détail n’est connu sur le nombre de soldats mobilisés ni sur la date de leur déploiement.

L’armée Française aide bien un peu cette intervention armée coalisée, par des missions de reconnaissance sur le Tchad et le Cameroun. Paris a mis en place à N’Djamena, une cellule de coordination et de liaison du renseignement, mais souligne qu’il n’est pas question d’envoyer de soldats, sur ce conflit.
Il est évident que nous n’avons pas les moyens d’aller plus loin dans nos interventions africaines.

Sans précision sur la date, l’Union Africaine (UA) a par ailleurs annoncé qu’elle saisira ensuite le Conseil de sécurité de l’ONU afin de « conférer à la force la légalité et la légitimité internationales, ainsi que les ressources nécessaires à soutenir ses opérations sur le terrain ». En clair : des financements internationaux.

Maintenant la balle est dans le camp de l’ONU et au-delà dans le camp des démocraties. Il faut absolument aider les pays africains dans leur lutte contre cette secte sanguinaire du camp djihadiste. Le FMI avec toute sa manne pourrait faire une bonne action sécuritaire, pour changer...

Pour une fois que quelqu’un veut faire le boulot, aidons-les…

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