lundi 7 octobre 2013

Nous sommes complices du système

 
Écrit probablement en octobre 2013
 
Nous avons souvent l'idée que la perversité de certains et la négligence d'autres ont à elles seules façonné la société, que nous ne parvenons plus à comprendre et dont nous n'admettons pas les dérives.

Cela est vrai, mais en partie seulement. Car nous nous excluons forcément de ce schéma ! La perversité, l'incurie, ce sont les autres ! Nous, nous sommes de petits saints, ou au pire des victimes. Tout le monde pensant ainsi, nous serions donc tous innocents...

En réalité, au-delà des perversités et du laxisme que les responsables du système entretiennent par pur convenance, nous sommes tous concernés par la dérive de la société. Quel petit chef n'écartera pas la candidature d'un chômeur au seul prétexte qu'il est chômeur ? Combien de petites lâchetés commettons-nous quotidiennement tout simplement par confort et égoïsme ? Combien de discriminations notre vanité nous fait-elle accomplir ?

La société s'est construite par nos qualités et surtout par nos défauts, grands ou petits. Notre faim de posséder nous écarte de l'égalité et de la fraternité. Notre fierté d'être ce que nous sommes par rapport à l'autre entrave la liberté de l'autre. Nous savons être aveugles et sourds sélectivement, afin de soulager notre conscience. Nous savons mettre des étiquettes afin de garder le monde uniquement pour nous.

Certes, nous avons besoin de nous protéger, mais cela n'exclut pas le fait de rester attentif à l'autre objectivement, afin de moins porter de jugements définitifs et erronés. Nous reprochons à l'institution judiciaire ses décisions injustes. Mais nous, combien de jugements injustes portons-nous tous les jours ?

Il sera difficile de revenir vers un destin collectif, dans le climat d'égoïsme qui règne actuellement. Cela va bien dans le sens de la perversité de nos élites pensantes, dont nous favorisons l'accomplissement des projets...
   

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