vendredi 3 juin 2022

Arthrose et rhumatismes

 

VIDAL - Mis à jour : Lundi 15 Novembre 2021

Cet article, destiné au grand public et rédigé par un rédacteur scientifique, reflète l'état des connaissances sur le sujet traité à sa date de mise à jour. L'évolution ultérieure des connaissances scientifiques peut le rendre en tout ou partie caduc. Il n'a pas vocation à se substituer aux recommandations et préconisations de votre médecin ou de votre pharmacien.

Qu’est-ce que l’arthrose ?

L'arthrose, également appelée rhumatismes, est un vieillissement des articulations lié à leur usure. Elle résulte de facteurs héréditaires et de facteurs liés au mode de vie. L'utilisation excessive de certaines articulations pour des motifs sportifs ou professionnels, pendant de nombreuses années, favorise l'apparition de l’arthrose. L’obésité y contribue en surchargeant les articulations des hanches, des genoux et des chevilles. Les femmes sont trois fois plus touchées par l’arthrose que les hommes.

L’arthrose est-elle une maladie fréquente ?

L'arthrose est la maladie des articulations la plus répandue en France. Les formes d’arthrose les plus fréquentes sont l’arthrose cervicale (responsable de maux de nuque), l’arthrose lombaire (responsable de mal de dos), l’arthrose des doigts (responsable de déformations), l’arthrose de la hanche et du genou mais également celle de l’épaule, du coude, du poignet ou des chevilles. Les femmes sont trois fois plus touchées que les hommes. C’est un réel problème de santé public, qui représente une des principales causes de la perte d’autonomie des personnes âgées.

Quels sont les symptômes de l’arthrose ?

Les symptômes de l’arthrose sont des douleurs et des raidissements des articulations. Les douleurs sont plus intenses au réveil, jusqu'à ce que les articulations s’échauffent, ou après un exercice plus soutenu qu'à l’ordinaire. La maladie évolue par poussées, des épisodes douloureux alternant avec des périodes d’accalmies. Les formes d’arthrose les plus fréquentes sont l’arthrose du cou, du dos, des doigts, de la hanche et du genou mais elle peut également toucher l’épaule, du coude, du poignet ou des chevilles.

Quelles sont les causes de l’arthrose ?

L'arthrose est probablement une maladie résultant de facteurs héréditaires et de facteurs liés au mode de vie. L'utilisation excessive de certaines articulations pour des motifs sportifs ou professionnels, pendant de nombreuses années, favorise l'apparition de la maladie. L’obésité y contribue en surchargeant les articulations des hanches, des genoux et des chevilles. Néanmoins, l'arthrose apparaît également chez des personnes qui ne présentent aucun de ces facteurs de risque.

Arthrite ou arthrose ?

Il ne faut pas confondre arthrite et arthrose. L’arthrite aiguë est généralement due à une infection due à des bactéries. Elle se traduit par une violente inflammation, de la fièvre, et nécessite un traitement d’urgence. L’articulation est rouge, chaude, enflée et très douloureuse. L’arthrite chronique évolue sur de longues périodes. Elle est souvent d’origine auto-immune (le système immunitaire agresse les cartilages articulaires) : c’est le cas par exemple de la polyarthrite rhumatoïde ou de la spondylarthrite ankylosante.

 

La prévention de l'arthrose repose sur des mesures visant à protéger les cartilages articulaires tout au long de la vie. Par exemple, chez les sportifs, le respect des règles d'échauffement et l'acquisition de bons gestes techniques vont éviter de surcharger les articulations. Chez les personnes obèses, perdre du poids réduit les risques d’arthrose des hanches et des genoux.

Pour les personnes atteintes d'un début d'arthrose, des moyens simples et efficaces permettent de retarder l'évolution de la maladie.

Faites de l’exercice

L’arthrose peut être aggravée par l’absence d’exercice physique. Poursuivez ou commencez une activité physique adaptée à votre cas. Pratiquée avec une intensité modérée et selon certaines règles, elle maintient les articulations en bonne santé. La marche et la natation sont particulièrement recommandées. Préférez les sports pratiqués sur un sol élastique (tennis sur terre battue, jogging sur des chemins de terre, etc.). L'hiver, planifiez des activités adaptées (natation, aquagym, sports en salle) pour continuer à faire de l'exercice. Votre médecin ou votre kinésithérapeute vous indiquera également des exercices à pratiquer chez vous.

Réapprenez à marcher

Certaines personnes plantent leurs talons dans le sol en marchant, soumettant ainsi leurs genoux et leurs hanches à des impacts brutaux. Marchez pieds nus sur du plancher : si vous entendez un bruit sourd à chacun de vos pas, il y a de fortes chances que vous ayez une démarche trop lourde. Imaginez que vous marchez sur des coussins d’air. Exercez-vous jusqu’à ce que vous ne fassiez plus aucun bruit en vous déplaçant.

Chaussez-vous bien

Investissez dans des chaussures de sport avec de bonnes semelles et des talons qui amortissent les chocs.

Refroidissez vos articulations

Si, après un effort, une articulation vous fait mal ou enfle, appliquez-y un sac de glace couvert d'un tissu sec pendant 15 à 20 minutes. Vous pouvez aussi utiliser un sac de petits pois congelés, offrant un contact plus enveloppant que des cubes de glace. Des compresses refroidissantes sont également disponibles en pharmacie.

Immobilisez l’articulation

Si une articulation est douloureuse, immobilisez-la avec une orthèse adaptée (un appareil destiné à limiter les mouvements, disponible en pharmacie). Toutefois, n'immobilisez pas une articulation au-delà de deux ou trois jours. Si la douleur persiste, consultez votre médecin.

Evitez le surmenage !

Le repos reste le meilleur des traitements pour une articulation douloureuse. Évitez les journées entières de jardinage, de bricolage ou de randonnée intenses ; ne surmenez pas vos cartilages.

Jusqu'à récemment, de nombreux compléments alimentaires étaient commercialisés pour soulager les douleurs liées à l’arthrose, soit en prévenant la dégénérescence des cartilages (c’est le cas de la glucosamine, de la chondroïtine sulfate et du SAM-e), soit en diminuant la fabrication de substances liées à l’inflammation (les insaponifiables d’huiles d’avocat et de soja, les acides gras oméga-3 et oméga-6 ainsi que le méthyl sulfonyl méthane ou MSM). En 2012, les autorités sanitaires européennes ont interdit bon nombre de ses allégations de santé et le marché des compléments alimentaires destinés à soulager l'arthrose s'est considérablement réduit.

Quels compléments alimentaires contre l'arthrose ?

De nombreuses substances étaient proposées pour soulager les douleurs liées aux rhumatismes.

La glucosamine dans l'arthrose

La glucosamine est une substance produite par l’organisme qui joue un rôle dans le maintien des cartilages en bon état. Certaines études cliniques indiquent que, dans le cadre du traitement de l’arthrose, la glucosamine contribue à freiner l’évolution de la maladie. Cependant, des doutes subsistent sur la dose optimale. Elle est souvent associée à la chondroïtine sulfate (voir ci-dessous).

Depuis 2012, les autorités sanitaires européennes ont interdit aux compléments alimentaires contenant de la glucosamine de prétendre favoriser la mobilité des articulations, ou réduire le processus de destruction des cartilages, ou être bénéfique à la santé des surfaces articulaires, des cartilages, des ligaments ou des os. Cette allégation de santé est désormais interdite.

La chondroïtine sulfate dans l'arthrose

À l’instar de la glucosamine, la chondroïtine sulfate est un constituant essentiel du cartilage dont il assure la structure et l’élasticité. En tant que médicament, il est proposé sous forme de gélules ou de granulés disponibles sans ordonnance. Des études cliniques indiquent qu’il contribue à ralentir la progression de l’arthrose. La prise simultanée de glucosamine pourrait amplifier cette action préventive.

Cependant, depuis 2012, les autorités sanitaires européennes ont interdit aux compléments alimentaires contenant de la chondroïtine de prétendre soutenir la mobilité des articulations, aider à garder les genoux et autres articulations souples et flexibles, ou être un composant important du métabolisme des articulations ou de la bonne santé des articulations. Ces allégations de santé sont désormais interdites.

La SAM-e (S-adénosyl-L-méthionine) dans l'arthrose

Cette substance, naturellement produite par l’organisme, est indispensable au bon fonctionnement du système nerveux et du foie. Elle a été largement étudiée et a démontré une certaine efficacité contre la progression de l’arthrose. Une forme en comprimés, récemment mise au point, est utilisée comme médicament contre l’arthrose dans plusieurs pays européens. Elle est devenue un complément alimentaire très populaire outre-Atlantique. La SAM-e n’est pas commercialisée en France.

Depuis 2012, les autorités sanitaires européennes ont interdit aux compléments alimentaires contenant de la S-adénosyl-L-méthionine (SAM-e) de prétendre contribuer à maintenir la santé ou la mobilité des articulations. Cette revendication d’effet est désormais interdite pour les compléments alimentaires contenant de la S-adénosyl-L-méthionine (SAM-e).

Les insaponifiables d’huiles d’avocat et de soja dans l'arthrose

Certaines études cliniques semblent indiquer que la prise de substances extraites des huiles d’avocat et de soja, appelées substances insaponifiables, contribue à soulager la douleur de l’arthrose. En France, un médicament contenant ces substances (Piasclédine) est disponible sans ordonnance pour soulager les douleurs de l’arthrose de la hanche et du genou.

Les acides gras oméga-3 et l’acide gamma-linolénique (GLA) dans l'arthrose

Les acides gras oméga-3 issus des poissons et l’acide gamma-linolénique (un acide gras oméga-6) sont parfois proposés dans le traitement des maladies inflammatoires comme l’arthrose ou la polyarthrite rhumatoïde. Il semblerait qu’une alimentation riche en ce type d’acides gras puisse réduire la production, par l’organisme, de certaines substances responsables des symptômes d’inflammation, les prostaglandines inflammatoires. Plusieurs études sont en cours de réalisation pour évaluer cette hypothèse qui reste à démontrer.

Depuis 2012, les autorités sanitaires européennes ont interdit aux compléments alimentaires contenant des acides gras oméga-3 des huiles de poisson ou de l’acide gamma-linolénique (GLA) de prétendre contribuer à améliorer la mobilité des articulations. Cette revendication d’effet est désormais interdite pour les compléments alimentaires contenant des acides gras oméga-3 issus des huiles de poisson ou de l’acide gamma-linolénique (GLA).

Le méthyl sulfonyle méthane (MSM) dans l'arthrose

Le MSM est une substance naturelle contenant du soufre. Deux essais cliniques de bonne qualité méthodologique semblent justifier son intérêt dans le soulagement des douleurs liées à l’arthrose. Des études restent à faire pour mieux définir les conditions de son usage. Le MSM est l’un des compléments alimentaires les plus vendus outre-Atlantique.

Depuis 2012, les autorités sanitaires européennes ont interdit aux compléments alimentaires contenant du méthyl sulfonyle méthane (MSM) de prétendre participer au maintien de la santé et du bon fonctionnement des articulations, des tendons, des ligaments ou des os. Cette revendication d’effet est désormais interdite pour les compléments alimentaires contenant du méthyl sulfonyle méthane (MSM).

Le silicium dans l'arthrose

De nombreux compléments alimentaires à base de silicium ou de prêle sont vendus dans les pharmacies et les magasins de diététique. Pourtant aucune étude n’a démontré l’efficacité de cette substance dans cette indication.

Depuis 2012, les autorités sanitaires européennes ont interdit aux compléments alimentaires contenant du silicium de prétendre contribuer à la santé normale des os ou des articulations. Cette revendication d’effet est désormais interdite pour les compléments alimentaires contenant du silicium.

L'huile de krill dans l'arthrose

En 2014, les autorités sanitaires européennes ont interdit aux compléments alimentaires contenant de l'huile de krill (source de caroténoïdes) de prétendre contribuer à la santé normale des articulations. Cette revendication d’effet est désormais interdite.

Existe-t-il des risques à prendre des compléments alimentaires dans l'arthrose ?

La glucosamine pourrait augmenter la résistance de l’organisme à l’insuline. Elle est donc fortement déconseillée aux personnes souffrant de diabète de type 2 ou d’obésité. Ses éventuels effets indésirables sont les aigreurs d’estomac et les diarrhées. Les personnes asthmatiques ou allergiques aux crustacés sont parfois allergiques à la glucosamine.

La chondroïtine sulfate est déconseillée aux personnes hémophiles ou recevant un traitement anticoagulant. Il est préférable de l’utiliser sous contrôle médical. Du fait de leur teneur élevée en sodium, certains produits à base de chondroïtine sulfate ne doivent pas être employés en cas de régime sans sel. Ses effets indésirables sont identiques à ceux de la glucosamine.

La SAM-e est contre-indiquée chez les personnes souffrant de troubles bipolaires, de maladie de Parkinson ou qui prennent des médicaments contre la dépression. Elle peut parfois provoquer un inconfort digestif en début de traitement.

Les insaponifiables d’huiles d’avocat et de soja sont parfois à l’origine de régurgitations.

Les acides gras oméga-3 et l’acide gamma-linolénique auraient des propriétés anticoagulantes qui justifient un contrôle médical chez les personnes qui prennent simultanément des médicaments destinés à fluidifier le sang.

Le MSM est contre-indiqué chez les personnes souffrant de troubles des reins ou recevant une chimiothérapie anticancéreuse.

Quelles plantes pour soulager l'arthrose ?

Certaines plantes diminueraient la fabrication par l’organisme des substances liées à l’inflammation.

L’harpagophyton dans le traitement de l'arthrose

Les racines d’harpagophyton contiennent des principes actifs (harpagosides, harpagoquinone et acide cinnamique) qui inhiberaient la synthèse de substances impliquées dans la réaction inflammatoire. L’harpagophyton est la plante qui a montré le plus grand intérêt dans le traitement des douleurs liées à l’arthrose. Il est également utilisé pour soulager les douleurs lombaires.

Le cassis dans le traitement de l'arthrose

Les feuilles et les baies de cassis renferment des flavonoïdes et des proanthocyanidols qui seraient dotés de propriétés anti-inflammatoires.

L’huile de graines de cassis est riche en acides gras essentiels de la famille des oméga-3 et de celle des oméga-6 qui posséderaient des propriétés anti-inflammatoires. Cependant, en 2012, les autorités européennes ont interdit aux compléments alimentaires contenant des acides gras oméga-3 ou oméga-6 de revendiquer un effet positif sur les articulations ou sur l'inflammation. Ces allégations de santé sont désormais interdites.

L’ortie dioïque dans le traitement de l'arthrose

Les feuilles d’ortie dioïque sont riches en sels minéraux, en acides caféique et chlorogénique, en sitostérol et en flavonoïdes, peut-être à l’origine de ses propriétés anti-inflammatoires.

Le saule blanc et la reine-des-prés dans le traitement de l'arthrose

L’écorce de saule blanc contient des tanins, des flavonoïdes et des composés salicylés (en particulier la salicine). Dans l’organisme, la salicine est transformée en acide salicylique, substance anti-inflammatoire et analgésique (contre la douleur). Cette substance se retrouve également dans la reine-des-prés (ou spirée).

Les autres plantes dans le traitement de l'arthrose

L’huile essentielle de romarin, l’huile essentielle de gingembre et la teinture d’arnica sont traditionnellement utilisées en application pour soulager les douleurs articulaires et musculaires.

Le curcuma réduirait la douleur articulaire, et aurait un effet anti-inflammatoire.

Le bouleau est proposé dans le traitement des rhumatismes - sans preuve de son efficacité.

Existe-t-il des risques à utiliser des plantes contre l'arthrose ?

L’apparition soudaine d’un gonflement et d’une rougeur au niveau d’une articulation justifie une consultation médicale rapide, surtout en présence de fièvre, de frissons ou de douleurs musculaires.

  • L’harpagophyton est déconseillé aux personnes qui souffrent de maladies cardiovasculaires, de reflux gastro-œsophagien ou d’ulcère de l’estomac ou du duodénum, ainsi qu’à celles souffrant de calculs biliaires.
  • En cas d’insuffisance cardiaque ou rénale, il est recommandé de consulter avant de prendre des produits de phytothérapie contenant des feuilles ou des baies de cassis.
  • Les personnes qui souffrent d’une crise de calculs urinaires (colique néphrétique), ou de troubles du cœur ou des reins doivent s’abstenir de prendre de l’ortie, du fait de ses propriétés diurétiques.
  • L’écorce de saule blanc présente les mêmes contre-indications que l’aspirine.

Comment diagnostique-t-on l’arthrose ?

Outre l’examen clinique, la radiographie permet de diagnostiquer et de suivre l'évolution de l'arthrose. La radiographie montre des images caractéristiques où l’os situé sous le cartilage se densifie tandis que des excroissances osseuses apparaissent autour de l’articulation.

Quels sont les traitements de l’arthrose ?

Les traitements de l’arthrose visent à combattre la douleur et l'inflammation. Il s'agit de médicaments à avaler, à injecter dans l'articulation douloureuse ou à appliquer localement. Le traitement de l’arthrose peut également faire appel à la pratique d'une activité physique adaptée et à la rééducation grâce à la kinésithérapie. Il s’agit de soutenir les articulations avec un renforcement musculaire adapté, et d’améliorer l’amplitude des mouvements. Le port d’orthèses, les cures thermales et la chirurgie sont parfois prescrits pour soulager l’arthrose.

Quelles mesures prendre en cas d'arthrose du genou ou de la hanche ?

La lutte contre un éventuel excès de poids est un élément essentiel, surtout en cas d’arthrose de genou.

Les sports qui sollicitent les genoux (vélo, ski, course..) et la station debout prolongée doivent être évités.

L’utilisation d’une canne en période de crise douloureuse et le port d’orthèses ou de chaussures qui favorisent l’amortissement peuvent être utiles.

Des exercices de musculation et de mobilisation articulaire peuvent être conseillés par un kinésithérapeute. Leur pratique quotidienne contribue à diminuer la douleur, à prévenir l’enraidissement de l’articulation et les mauvaises postures.

Les injections intra-articulaires d'acide hyaluronique

L'acide hyaluronique est un lubrifiant naturellement présent dans le liquide synovial. Il peut être injecté dans l’articulation en cas d’arthrose du genou douloureuse. Depuis le 1er décembre 2017, plus aucune solution injectable d'acide hyaluronique n’est remboursable en France. Cette décision fait suite aux avis de la Commission nationale d’évaluation des dispositifs médicaux, selon lesquels le service rendu de ces produits est insuffisant dans l’arthrose du genou, faute de données solides.


Quelle place pour l’activité physique adaptée dans la prise en charge de l’arthrose ?

L’activité physique adaptée (APA) fait partie des traitements non médicamenteux de l’arthrose. En effet, la pratique régulière d’une activité physique contribue à une meilleure mobilité articulaire et une réduction de la douleur. De nombreuses activités sportives peuvent être adaptées pour pouvoir être pratiquées par les personnes souffrant d’arthrose, même celles en surpoids voire obèses : par exemple, aviron, canoë-kayak, natation, taïchi chuan et qi gong.

Dans le cadre de la prise en charge de l’arthrose, le médecin traitant peut désormais prescrire de l’APA en précisant les objectifs recherchés (amélioration de l’amplitude articulaire, renforcement musculaire, etc.) et les contre-indications propres au patient. Dans les clubs qui proposent ces disciplines, des éducateurs formés à la pratique du sport santé sont chargés de définir des protocoles de remise en forme et d’entraînement adaptés à chaque cas particulier. Les frais engagés, souvent modestes, sont parfois pris en charge par les assurances complémentaires (« mutuelles ») ou les mairies / départements.

Les patients qui ont recours à ces activités adaptées témoignent de bénéfices physiques (par exemple sur l’autonomie et l’endurance), mais également de bénéfices psychosociaux (lutte contre l’isolement, meilleure image de soi).

La chirurgie dans le traitement de l'arthrose

Chez les patients atteints d’arthrose qui ne sont pas soulagés par les médicaments ou la kinésithérapie, un traitement chirurgical peut être envisagé, notamment en cas d’arthrose de la hanche ou du genou. Dans la majorité des cas, la chirurgie consiste à poser une prothèse totale pour remplacer l’articulation abîmée. L’intervention permet d’améliorer la qualité de vie des patients souffrant d’arthrose.

Il existe de nombreux modèles de prothèses. Le choix tient compte de l’état de santé, de l’âge et de l’anatomie du patient. L’intervention nécessite une hospitalisation de plusieurs jours puis ensuite d’une rééducation.

Comme pour toute intervention chirurgicale, des complications sont possibles : phlébite, infection, hématome. Un traitement anticoagulant est habituellement prescrit dans les suites de l’opération pour prévenir le risque de phlébite. Des complications à plus long terme peuvent également être observées : raideur ou luxation de l’articulation, descellement de la prothèse...

Les traitements antalgiques pour lutter contre la douleur dans l'arthrose

Les douleurs de l'arthrose peuvent être soulagées par des traitements antalgiques pris par voie orale.

Le paracétamol

Les médicaments contenant du paracétamol (voir liste ici) sont recommandés en premier lieu. Dans le traitement de l'arthrose, le paracétamol peut être pris à la dose de 1 gramme, quatre fois par jour, mais uniquement sur prescription médicale. Le paracétamol est habituellement bien toléré. Néanmoins, un surdosage peut être toxique pour le foie. Il faut s’assurer de ne pas dépasser les doses prescrites et de ne pas associer plusieurs médicaments contenant du paracétamol. En cas de traitement anticoagulant oral et de prise d’une dose de quatre grammes de paracétamol par jour pendant quatre jours ou plus, une surveillance accrue du traitement anticoagulant peut être nécessaire.

Les médicaments listés ci-dessous sont ceux ayant des présentations dosées à 1 g de paracétamol et une indication spécifique dans l’arthrose.

Les anti-inflammatoires non stéroïdiens par voie orale

Certains anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), comme l'ibuprofène et le kétoprofène, ou l'aspirine (voir liste ici) peuvent être obtenus sans ordonnance pour soulager la douleur, mais ils ne doivent pas être utilisés plus de quelques jours sans avis médical.

Si le soulagement est insuffisant, le médecin peut également prescrire des AINS disponibles uniquement sur ordonnance pour traiter l’arthrose, notamment lorsqu'elle est invalidante. A forte dose, les AINS diminuent l’inflammation des articulations, ainsi que la raideur.

Les AINS sont contre-indiqués en cas d’antécédent d’allergie à un AINS, de trouble de la coagulation, d’ulcère de l’estomac ou du duodénum, d’insuffisance hépatique, cardiaque ou rénale et chez la femme enceinte à partir du 6e mois de grossesse.

Les AINS exposent à des effets indésirables digestifs (brûlures d'estomac, ulcère de l’estomac ou du duodénum) : ils doivent être utilisés à la dose minimale efficace et pendant le durée la plus courte possible. On les associe parfois à des médicaments protecteurs de l’estomac (inhibiteurs de la pompe à protons).

Des effets indésirables cutanés potentiellement graves

Les médicaments contenant du méloxicam, du piroxicam et du ténoxicam sont susceptibles de provoquer des allergies cutanées graves (syndrome de Lyell ou de Stevens Johnson par exemple). L’apparition de boutons ou de cloques sur la peau nécessite l'arrêt immédiat du traitement et un avis médical urgent.

Les anti-inflammatoires non stéroïdiens sous forme de gel

Certains anti-inflammatoires (AINS) sous forme de gel pour application locale peuvent être utilisés pour soulager les douleurs d’arthrose des petites articulations (doigts, genoux, etc). Ils n’exposent pas aux effets indésirables digestifs des AINS par voie orale. Les gels contenant du kétoprofène sont néanmoins susceptibles d’entraîner des réactions de photosensibilité. Les zones traitées avec le gel doivent être recouvertes par un vêtement pour ne pas être exposées au soleil, même voilé, pendant toute la durée du traitement et pendant les 15 jours qui suivent son arrêt.

Les antalgiques opiacés et morphiniques

Le médecin peut prescrire des médicaments contre la douleur plus puissants : dérivés opiacés (codéine, tramadol) seuls ou associés avec du paracétamol (voir liste ici), ou en dernier recours, morphine et ses dérivés. La codéine ou le tramadol peuvent être mal tolérés par certaines personnes (nausées, vertiges, constipation, somnolence). En cas d’effets secondaires gênants, informez-en votre médecin. Les médicaments associant la codéine ou le tramadol au paracétamol ne doivent pas être pris avec des médicaments contenant du paracétamol seul.

Les infiltrations dans les articulations

Lors d'arthrose sévère, certains médicaments sont injectés directement dans l'articulation douloureuse.

Les injections intra-articulaires de corticoïdes

Les glucocorticoïdes, ou corticoïdes, sont des produits de synthèse dérivés de la cortisone, une hormone sécrétée par les glandes surrénales. Les glucocorticoïdes sont également appelés corticostéroïdes. Ils diminuent les signes caractéristiques de la réaction inflammatoire (chaleur, rougeur et gonflement). Les glucocorticoïdes sont des médicaments délivrés sur ordonnance.

Dans le traitement de l'arthrose, les corticoïdes sont généralement administrés sous forme d'infiltrations. L'infiltration consiste à injecter une solution de glucocorticoïde dans ou autour d'une articulation pour calmer la douleur et réduire l'inflammation. Il s'agit d'un traitement local qui permet d'obtenir une forte concentration d’anti-inflammatoire à l'endroit de l'inflammation. Avec les glucocorticoïdes injectables à effet retard (dont l'effet dure plusieurs jours), des réactions douloureuses au site d'injection peuvent survenir dans les douze heures suivant l’injection. Elles disparaissent spontanément. Les infiltrations ne doivent être pratiquées que par un médecin expérimenté et dans des règles d'asepsie strictes. Pratiquée dans de mauvaises conditions d'hygiène, une infiltration peut provoquer la survenue d'une infection au point d'injection, provoquant l'infection de l'articulation ou un abcès. Si vous constatez un gonflement très douloureux et chaud accompagné de fièvre dans les jours qui suivent une infiltration, prévenez aussitôt votre médecin.

Les effets indésirables des corticoïdes

Lorsqu'ils sont pris par voie orale, les corticoïdes ont des effets indésirables que l'on observe essentiellement lors de traitements de longue durée (plusieurs semaines à plusieurs mois) : rétention d'eau (prise de poids, gonflement du visage), troubles du sommeil et surexcitation, hypertension artérielle, diabète, peau plus fine et cicatrisant plus lentement, ecchymoses (bleus), acné, etc. Les corticoïdes de synthèse ont un effet anti-inflammatoire plus puissant que la cortisone naturelle et, à efficacité égale, ils présentent moins d'effets indésirables.
Dans le cadre du traitement de l'arthrose, les corticoïdes pris par voie orale sont essentiellement utilisés pour traiter des phases aiguës très invalidantes.

Les injections d’acide hyaluronique

Des injections d'acide hyaluronique pour lubrifier le genou sont également possibles. Elles visent à réduire la douleur et la gêne, mais n’ont pas d'effet sur l'évolution de la dégradation du cartilage. Un médicament (HYALGAN) contenant de l'acide hyaluronique a une indication dans le traitement de l’arthrose du genou douloureuse avec épanchement. L’injection doit être réalisée par un rhumatologue, un chirurgien orthopédique ou un médecin de médecine physique et de réadaptation.

Les antiarthrosiques d’action lente et autres médicaments

D'autres médicaments sont parfois prescrits dans le but de préserver les cartilages : chondroïtine sulfate, glucosamine, diacéréine, insaponifiables d’avocat et de soja. Suite à la réévaluation de leur service médical rendu par les autorités de santé, ils ne sont plus remboursés par l'Assurance maladie. Certaines de ces substances (glucosamine, chondroïtine...) sont également présentes dans des compléments alimentaires.

L'Agence européenne du médicament a mené une réévaluation de la balance bénéfice/risque des médicaments à base de diacéréine, suite à la survenue de troubles digestifs fréquents (avec des diarrhées parfois sévères) et de cas d’hépatite et de réactions cutanées graves. En décembre 2014, l’Agence française du médicament a émis de nouvelles recommandations pour minimiser les risques d'effets indésirables de la diacéréine : limitation de la prescription aux personnes de moins de 65 ans, initiation du traitement à dose réduite et surveillance régulière du fonctionnement du foie (dosage des transaminases).

Quelle place pour le thermalisme dans le traitement de l’arthrose ?

Le thermalisme propose de traiter, à l’aide de différents soins, des maladies particulières en tirant profit des éléments contenus dans certaines eaux minérales. Ces traitements peuvent prendre différentes formes : prises d'eaux en quantités précises et selon un horaire établi, douches chaudes sur certaines parties du corps, bains avec massages pulsés, bains de boue, etc. Une cure dure en général 18 jours.

Le thermalisme a ses détracteurs. Pour certains, il n’a aucun effet avéré et il n’est qu’un soutien déguisé de l'État à une certaine forme de tourisme. Les curistes, eux, sont convaincus des bienfaits du thermalisme. Face à cette polémique, les centres de thermalisme ont décidé de se regrouper en association avec les maires des villes de cure. Ensemble, ils veulent susciter des études scientifiques pour prouver le bien-fondé de ces traitements et justifier leur prise en charge par la collectivité. Ces études sont d’autant plus nécessaires que des mesures d’économie s’imposent à tous.

Une prise en charge sous conditions

Pour être remboursée par l'Assurance maladie, une cure doit être prescrite par un médecin sur une demande spéciale à envoyer à votre Caisse primaire d’assurance maladie. Elle doit mentionner la station thermale choisie (qui doit être agréée) ainsi que l’orientation thérapeutique pour laquelle la cure est prescrite. Le patient doit par ailleurs remplir une déclaration de ressources qui lui permettra éventuellement de bénéficier du remboursement de ses frais de séjour et de déplacement ou de toucher des indemnités journalières.

Après examen du dossier, l’Assurance maladie renvoie au patient une attestation de prise en charge en deux volets (un pour les honoraires médicaux à remettre au médecin thermal, un autre pour le forfait des soins thermaux à donner à l’établissement lui-même) ou trois volets s’il y a prise en charge des frais de transport et d’hébergement (à renvoyer à votre Caisse primaire d’assurance maladie à votre retour). Les honoraires sont remboursés à 65 % et le forfait à 70 %. Vérifiez auprès de votre mutuelle si la différence vous sera remboursée.

Les affections prises en charge

Une cure thermale peut être prise en charge par l’Assurance maladie à condition qu’elle soit prescrite dans l’un des domaines médicaux suivants :

  • affections des muqueuses de la bouche ou de la langue ;
  • affections digestives ;
  • affections psychosomatiques ;
  • affections urinaires ;
  • dermatologie ;
  • gynécologie ;
  • maladies cardiovasculaires ;
  • neurologie ;
  • maladies des veines ;
  • rhumatologie ;
  • maladies des voies respiratoires.

 

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