dimanche 14 mai 2023

Mémoires et radotages (476) – Le ressort est cassé (Réédition)


Écrit le 11 février 2013

C'était hier matin, je crois.
Elle m'a demandé :"Tu m'aimes ?"...
Long silence... Elle me l'a redemandé deux autres fois... Deux autres longs silences...

Que pouvais-je répondre ? "Mais oui, mais oui, c'est cela"... Mais je n'aurais pas eu le ton, parce que j'aurais menti. Ou bien dire "Non", avec tous les éclats hystériques que cela aurait suscités... C'est pour ça que je me suis abstenu de répondre...

Depuis si longtemps, je l'ai avertie qu'il fallait qu'elle arrête, que j'en avais marre, qu'un jour je ne supporterai plus ses scènes...

C'est à l'occasion de cette dernière scène (samedi soir, je crois), que je me suis aperçu que mon amour pour elle était peut-être terminé. D'ailleurs quand elle me reprochait de ne pas m'inquiéter pour elle, qu'elle aurait pu être engloutie dans les congères (des congères... Tu parles !), j'ai pensé "si au moins ça pouvait être vrai, je serais débarrassé, libre et enfin tranquille"...
Je suis un monstre, mais ça ne me fait rien. Mais, aimer mon bourreau, c'est pas ma tasse de thé... Si au moins elle redevenait gentille quelque temps avant de me poser une telle question, peut être que j'aurais répondu positivement ! Je pense de plus en plus qu'elle doit être bipolaire... Ce n'est peut-être pas sa faute... Mais ce n'est pas supportable... Me maîtriser devient de plus en plus difficile...
Je devrais avoir honte, mais ça ne me fait rien.
Je me suis senti comme Meursault le personnage de Camus, dénué de chagrin, dénué d'amour. Étrange atmosphère. Étranger aux sentiments, je n'avais plus d'empathie, à part peut-être un peu de pitié pour elle, puisque je lui ai épargné la réponse négative... Et encore, ce n'est pas certain. C'est pour épargner ma tranquillité que je n'ai rien dit...

Avant je lui disais "je t'aime", parce que je l'aimais vraiment, alors qu'elle dédaignait mes déclarations et les rabaissait... Et bien maintenant, elle fera sans déclaration, parce que, pour le moment, je n'en ai plus rien à faire.
      

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