vendredi 9 décembre 2022

Mémoires et radotages (447) – Friendly Persuasion – Retour vers le passé

 

Écrit le 09 décembre 2022

Je voulais parler de ces problèmes économiques et de leur enchevêtrement complètement voulu, comme une aubaine, avec une guerre Russo-Ukrainienne qui n’est finalement qu’un prétexte… Mais, étant donné qu’à chaque fois que j’aborde un sujet sur lequel les évènements me donnent raison un peu plus tard, je constate si peu de lectures, que je me dis que mon bla-bla n’intéresse que moi… Mes démonstrations et mes pronostics, je les remets dans ma poche, car aujourd’hui j’ai cet air qui me trotte dans la tête et qui ne concerne que moi :

Friendly Persuasion (Thee I Love) 1956 :

https://youtu.be/tEPxtdYwuCM

Cet air de 1956 me remplit la tête et fait ressurgir des souvenirs de l’époque, non forcément en relation avec cette musique pleine de sentiments et de charme…

Je revois mon père qui, à Nice, chaque année après notre retour de Cochinchine, avait une réplique de malaria… Il restait une journée complète au lit avec beaucoup de fièvre, il tremblait de tous ses membres… Et le lendemain, c’était fini, jusqu’à la fois suivante… Heureusement ces crises se sont espacées et ont disparue avec les années…

Puis mon cerveau vagabonde sur "avant"

Je me revois dans cet hôpital de Saïgon où j’ai passé deux longues périodes, avec le ver solitaire et ensuite la dysenterie, j’étais tout maigre… je revois mes parents qui venaient me voir chacun deux fois par jour… Je nous revois à trois sur la moto Peugeot de Papa, allant pique-niquer au cap Saint Jacques, en passant par les plantations d’hévéas majestueuses…

Je revois les deux fois où je suis allé au cinéma avec mes parents, pour voir « Le Roi et moi » et pour « Peter Pan »…

Je revois ces pluies de la mousson qui s’évaporaient aussi vite qu’elles s’étaient déclenchées…

Je revois mon père les trois dernière nuits avant notre retour en France, monter sur le toit pour voir la direction d’où venaient les balles traçantes des Viêt-Minhs…

Je remonte encore… Papa avait tout vendu pour partir en Indochine… Il avait été obligé de donner notre chienne Diane, à un de ses amis… J’avais beaucoup pleuré… A notre retour, deux ans après, mon père a appris que notre chienne s’était laissé mourir… Mais quoi, les animaux étaient interdits et puis elle aurait vite été mangée par les autochtones… Je ne l’ai su que bien longtemps après…

Dès notre retour, nous avons tiré le diable par la queue : Camping pendant des mois, puis emménagement dans une remise à Calèche que mon père a achetée à Nice et transformée petit à petit en logement… Nous avions des caisses en guise de chaises et pas de chauffage… Mais heureusement, il y avait la radio ! Que j’ai pu passer de temps dans une autre dimension à écouter Zappy Max dans « Ça va bouillir », ou bien Raymond Souplex et Jane Sourza dans « Sur le banc »… Et quelle distraction avec la « Famille Duraton »…

Quelle émotion, le jour du Noël de mes sept ans… Je n’avais pas dormi, pour voir si le père Noël existait ou pas, comme le prétendaient des copains de classe… C’est cette nuit là, que j’ai cessé d’y croire, mais je me suis mis à sangloter tout le reste de la nuit, parce que c’était eux, mes parents si pauvres, qui achetaient ces cadeaux et non un père Noël bienfaiteur bénévole et riche… Quels parents formidables j'avais

La musique est finie et le passé avec… jusqu’à la prochaine fois…

       

 


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