mardi 26 juillet 2022

Mémoires et radotages (432) – Ce qui était juste est devenu faux

 

Écrit le 25 juillet 2022

On écrit sa vie… On relit sa vie… Ce qu’on lit est étrange… A-t-on menti à l’époque ?... Tout semble faux, tout semble mensonger… Et pourtant quand nous avions écrit ces pensées, ces faits, leurs conséquences et la morale que l’on pouvait en tirer, nous étions sincères, complètement sincères… Et maintenant, tout nous semble faux… Non pas les faits, mais leur interprétation. Et si le sort de la vie avait été juste envers nous ? Et si on avait été si mauvais, que les coups de la vie n’étaient que justice ? Et si notre innocence n’était que culpabilité ?

Victime ? De quoi ? Des prédateurs, ou bien de notre propre incurie ?

Pourquoi se vanter d’avoir les meilleurs enfants du monde, alors que nous avons eu la folie criminelle de contribuer à les faire venir au monde dans un enfer, qu’ils n’ont pas voulu et surtout, pas mérité ! Serait-on des criminels par inadvertance ?

Quand on pense avoir été utile sur terre et que la façon dont nous avons été traités en retour est une punition, n’est-ce pas la preuve, que nous étions, non pas des héros maltraités, mais plutôt des bons à rien qu’il fallait châtier, des inutiles qui empêchaient le monde de tourner rond !

C’est maintenant, cette seule et unique idée qui emplit et emplira le reste de mes jours. Les prédateurs sont les justiciers et les résistants sont des terroristes, et non pas l’inverse, comme je l’ai toujours cru…

C’est pourquoi, ces textes que je relis, ne sont plus ma vérité, mais plutôt un univers qui était le mien et seulement le mien…

Qu’est-ce que l’amour, quand on parle de couple ? Une vaste fumisterie ! Une simple attirance sexuelle, une pulsion irrationnelle… Et quand elle s’éteint, on s’aperçoit que ce n’était pas de l’amour, mais une simple illusion…

Il me revient cette phrase de mon chef de secteur et du directeur d’agence de la Spapa de Gennevilliers (tous deux d’excellents Gaullistes, selon leurs tonitruantes déclarations), cette phrase donc, selon laquelle « Un homme n’en vaudra jamais deux »… Cette phrase qui est le bon sens même, quand il s’agit de l’égalité devant la loi et la république, j’en contestais bêtement, l’application au sujet des salaires des ouvriers, prétextant que certains travaillaient comme deux, voire comme trois et que, partant, il était juste de calculer les primes en conséquence, d’autant que l’entreprise gagnait bien davantage par cet intéressement des exécutants. Ce que je fis en me heurtant à cette hiérarchie rétive… En en étant fier, à l’époque… Et bien, c’est moi, qui aie été viré ! Quel con je fus… Un homme n’en vaut pas deux, c’est comme ça ! Le libéralisme n’est pas comme je l’avais cru, un moyen pour tous (ouvriers et patrons) de gagner plus. Non, j’avais tort ! Le libéralisme, c’est faire la séparation entre les possédants et les exécutants, entre les seigneurs et les manants ! Et j’en ai été bien puni ! L’injustice, ce n’est pas celle dont j’ai cru être la victime… C’est celle que j’avais eu l’impudence de créer en intéressant les ouvriers à leur tâche, en instaurant une ambiance dynamique et chaleureuse, en faisant que mes chantiers soient les plus rentables au grand dam des autres services qui appliquaient la doctrine de la société…

Bien d’autres épisodes me reviennent et tous ont la même conclusion : J’avais cru avoir raison mais en fait j’ai eu tort et je l’ai payé cher ! Mais je l’ai bien mérité : On ne passe pas impunément les règles de la société, même si ce sont des règles implicites non écrites !

Et il m’a fallu plus de 7 décennies pour le comprendre !

       

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