mercredi 13 mai 2020

Mémoires et radotages (289) – Reprise économique post confinement



Écrit le 06 mai 2020

Je l’ai déjà dis et je le répète, car je sais que beaucoup de lecteurs ne lisent pas tout ou bien ne retiennent que ce qui les arrange, que cette crise économique va être bien plus terrible que celle de 2008. Il ne s’agit plus pour l’état de se porter garant d’un système bancaire en défaillance afin qu’il n’entraîne pas le tissus économique dans sa chute, mais cette fois, d’aider les acteurs économiques qui eux ont chuté artificiellement (à cause du confinement sanitaire). Ce n’est pas une crise financière, c’est une crise économique, comme nous n’en avons vu depuis 1929…

Il faudra que l’état paye à la place des entreprises et également annule les dettes des entreprises envers l’état et les organismes sociaux en supprimant cotisations, impôts, voire TVA, sur une période à déterminer.
Théoriquement il y a le plan d’aide de 500 milliards d’euros décidé par l’eurogroupe pour la zone euro. Mais il est bien en deçà des besoins des pays de la zone euro.
Il faut bien dire que les « mesures d’ajustement structurel » qui structurent le mécanisme européen de stabilité, bien qu’ayant été repoussées, n’ont pas pour autant été annulées.
De plus les fonds débloqués (totalement insuffisants en ce qui concernera la France), resteront entièrement contrôlés et réservés à la lutte contre la pandémie, alors que nos besoins d’argent sont entièrement de relance économique !

Dans un an notre dette sera passée à 115% voire 120% du PIB, on ne peut pas penser résorber celle-ci comme au bon vieux temps, par un endettement qui sera cette fois insoutenable !

-Si nous voulons sauvegarder à tout prix la zone euro (avec ses critères de convergence), qui était déjà au bord de l’implosion il y a dix ans, avec les pays du nord en excédents commerciaux colossaux et monnaie sous-évaluée et les pays du sud (dont nous faisons partie) avec une monnaie trop forte et des déficits abyssaux, dans ce cas, le devoir de l’état Français serait de diminuer notre vulnérabilité stratégique, dans tous les domaines : énergétique, sanitaire, alimentaire, industriel.
Mais procédant ainsi, nous ferions exploser la zone euro en jouant cavalier seul.

-Une autre solution consisterait à transformer la doctrine de la zone euro qui est essentiellement monétariste et dictée par la BCE. Mais pour cela comment faire accepter aux pays riches du nord, la monétisation  des dettes publiques européenne, c'est-à-dire leur rachat sans frais et sans agios, pour permettre leur résorption mécanique au fil du temps ?
Ceci permettrait d’apurer les mauvais bilans des pays du sud, mais aussi que ceux-ci puissent investir dans des processus de d’amélioration de compétitivité, en affaiblissant la valeur de l’euro…. Et en corollaire, cela déclenchera une inflation bénéfique aux productions européennes… Mais les pays du nord accepteront-ils ? Rien n’est moins sûr !

-Il y a bien une autre idée qui consisterait à « panacher » les deux premières solutions : Scinder la zone euro en deux : Un euro fort au nord et un euro faible au sud, dont la France serait l’élément dominant…

Les inconvénients sont évidents, dans les trois solutions : Inflation, appauvrissement d’une partie des Français, notamment les retraités, mais, la possibilité de relancer notre économie, de créer des emplois et donc de baisser le chômage…

Affaiblir la valeur de l’euro : C’est bien ce que font actuellement, les Etats-Unis et la Grande Bretagne avec leur monnaie. La Chine aussi le pratique avec son yuan, depuis le début de son expansion, bien que maintenant elle parvienne à un point de saturation. Il lui faudra un jour où l’autre, baisser les salaires pour relancer son économie.
Actuellement son intérêt serait de faire main basse sur notre industrie afin d'imposer la sienne... Macron : Je t'ai prévenu depuis le début !!!

Mais tout ce qui précède est asservi à la décision d'un homme : Celui que nous avons comme président de la république... Je doute fort que son logiciel monétariste change du tout au tout après la crise. Je redoute que le "jour d'après" ne soit que "comme le jour d'avant", avec en plus l'écrasement encore plus massifs des "petits"... J'ai bien peur que profitant de cette crise sanitaire qui a affaibli le pays, l'ultralibéralisme prenne une importance accrue dans notre vie, faisant éclater notre consensus social...
 
 

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