dimanche 9 juin 2019

Laïcité et foi républicaine


Écrit par Cynthia Fleury, philosophe et psychanalyste, publié dans « Pathologies de la démocratie » en 2005, réédité en 2009.
(A ne pas confondre avec « Les maladies chroniques de la démocratie » publié en 2017 par le philosophe Frédéric Worms ».

La laïcité à la Française, meilleure alliée de la liberté religieuse ? La preuve est faite.
Il importe donc de ne pas se laisser mystifier par les accusations d’intégrisme laïcard et les desiderata des approches multi culturalistes : La laïcité appartient à la culture et non pas aux cultures ; elle est de l’ordre de l’invention et non de la tradition.
Ne nous laissons pas abuser par ceux qui voudraient aujourd’hui la réduire à n’être qu’un « particularisme culturel ».

Relisons encore Pena-Ruiz : « … présenter la laïcité comme une "donnée culturelle" qui aurait poussé naturellement sur un terreau civilisationnel, c’est conjuguer une étrange amnésie à l’égard de l’histoire et une cécité à l’égard de la géographie.
Un retour sur l’histoire montre que la laïcité n’est pas un produit spontané de la culture occidentale, mais une conquête, accomplie dans le sang et les larmes, contre deux millénaire de tradition judéo-chrétienne de confusion mortifère du politique et du religieux.

… L’idéal laïque unit tous les hommes par ce qui les élève au-dessus de tout enfermement. Il n’exige aucun sacrifice des particularismes, mais seulement le minimum de recul qui permet de les vivre comme tels, sans leur être aliéné.
C’est pourquoi il n’est pas opposable à la culture, ni aux cultures, lorsque celles-ci se définissent par des patrimoines esthétiques et artistiques, affectifs et intellectuels, à l’exclusion de toute norme de pouvoir et d’assujettissement.

La laïcité ainsi conçue, idéal de liberté, d’égalité et d’émancipation, est compatible avec les différentes cultures, mais elle ne l’est pas avec les rapports de domination qu’elle a pour vocation à contester, afin d’en affranchir tous les êtres humains et notamment ceux qui sont les premières victimes des oppressions politico-religieuses, comme les femmes infériorisées par les trois monothéismes traditionnels et libérées par l’émancipation laïque du droit ».

En ce sens, la laïcité reste la valeur des démocraties naissantes, comme celle des démocraties adultes.
Seulement, les obstacles qu’elle rencontre se sont légèrement modifiés ; rien de plus logique à cela, dans la mesure a été le terrain  d’immigration de nouvelles communautés, dotées d’une croyance religieuse dissemblable.

NDLR : Ces communautés immigrées sont restées dans l’arbitraire du religieux comme seul régent de la vie en société. Leur vie communautaire favorise leur rejet de cette création moderne qu’est la laïcité, au point de les auto exclure d’un processus de vie dans une démocratie naissante ou adulte, dont ils acceptent les bienfaits, mais refusent les devoirs de citoyenneté que tout un chacun s’impose.
 

2 commentaires:

  1. Je t'en informe sur mon blog et j'en remets une couche ici car je peux intervenir ce qui n'est pas le cas avec "Canalblog". Il m'est encore impossible de venir "baver" chez toi.
    Bonne fin de journée !

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  2. A cette minute, Canal fonctionne chez moi...
    Très bonne journée

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