jeudi 31 janvier 2019

Dire l'indicible ?

@ le 18 février 2013 – 17:42:10
 
Je me demande s'il me faut tout dire à mes enfants.

Mon père avait tout occulté pendant plus de cinquante ans. Il m'avait raconté sa vie en une seule fois quand sa mémoire s'était libérée. Tout s'était décanté avec le temps. Sa guerre, il l'avait mise dans sa poche avec un mouchoir par dessus, comme on dit...

Mon cas est différent. J'ai été dans l'action pendant toute ma vie professionnelle. Mon cerveau n'a occulté que les traumatismes, afin d'être plus performant dans les missions qui m'étaient confiées. Si je leur raconte maintenant, alors que les cauchemars refont petit à petit surface, je ne suis pas certain qu'ils le prennent bien. Et puis après tout, qu'ont-ils à faire des actes que j'ai commis, des risques que j'ai pris, des bouffées d'adrénaline, des sueurs froides ? Ils ne sont pas concernés. Et après tout, mon exemple n'est pas à suivre... Je les aime trop pour qu'ils se sentent obligés de prendre des risques

Mon ami D. serait le seul à pouvoir recueillir mes confidences. Mais il a son propre stress. Il s'est éloigné de moi. Il se noie dans l'alcool...

J'aurais cependant bien aimé savoir ce qu'on avait pensé en haut lieu de mes improvisations de 2007-2008, mise à part, ipso facto, ma prise entière de responsabilité de risques et de périls.
Quand à celles de 1978... Les cauchemars qui avaient commencé 28 ans après, ont cessé et c'est très bien ainsi ! Par l'écriture, j'ai réussi à me débarrasser de ces hantises, mais jamais mes enfants n'ont voulu m'écouter à ce sujet... Et c'est tant mieux, après tout ! Ne rien leur dire, c'est les protéger !
   

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