samedi 16 juillet 2016

Mémoires et radotages (54) – Attentat terroriste à Nice



La façon de traiter le problème terroriste en France me stupéfie de jour en jour un peu plus…

D’abord, concernant la manière d’envisager cet acte barbare qui a été commis le 14 juillet sur la promenade des Anglais. Les autorités voulaient tout d’abord envisager le pourquoi de ce crime de masse… Parce que s’il était commis par un fou, ou par quelqu’un ayant d’autres motivations que ceux de Daesh, ‘on’ aurait été content de dire « Ah, ce n’est pas du terrorisme, ce n’est qu’un crime ordinaire », donc ne mettant pas en cause la responsabilité des pouvoirs publics…
La société Française (tous les pouvoirs et médias étaient sur la même longueur d’onde), avec un tel raisonnement est totalement à coté de la plaque. Il n’y a pas à connaître les mobiles de l’agresseur pour dès l’abord, qualifier cet attentat.
Le seul concept à prendre en considération est : Quel est l’effet recherché et obtenu ? La réponse est : Un massacre aveugle et une terrorisation de la population. C’est donc un attentat terroriste ! Il n’y a pas à tergiverser sur ce point. Et cela va totalement dans le sens de l’état islamique, même s'il n'y a pas de revendication.

Les mobiles des terroristes sont, nous le savons déjà divers et variés, mais ceci est valable pour chaque soldat de toutes les armées du monde et pour chaque individu de la planète.
La chaîne de commandement et d’organisation de ces actes barbares, nous le savons aussi, est multiple, contrairement aux armées modernes qui obéissent à des règles hiérarchiques immuables…
L’organisation de la nébuleuse Daesh est calquée sur le modèle de la mondialisation.
En effet, On peut dire que cette ‘multinationale du terrorisme’ a ses chefs, ses ouvriers, ses salariés détachés, ses organismes délocalisés et… ses travailleurs indépendants.
Il semblerait que nous ayons affaire, cette fois-ci, jusqu’à plus ample informé, à un ‘travailleur indépendant’… L’enquête le dira.

La seule question que nous pourrions nous poser, même si nous n’en aurons probablement pas la réponse, est : Est-ce que cet individu criminel aurait perpétré cet acte barbare, sous cette forme si le terrorisme islamique n’existait pas ? Ma réponse est : Probablement Non… Mais cela n’engage que moi.

-Ensuite il y a la manière lente et presque statique de faire évoluer notre système de défense pour lutter contre le terrorisme islamique…
Il faut que les dirigeants occidentaux comprennent que nous sommes dans une guerre, d’un genre nouveau, certes, mais dans une véritable guerre. Il faut donc prendre les mesures nécessaires et suffisantes pour mener cette guerre et pour la gagner…
Or, si nos dirigeants en particulier, savent très bien mener la guerre extérieure avec les moyens adaptés, contre les troupes de L’état islamique, il n’en va pas de même sur le plan intérieur.
En effet, nous en sommes restés à attendre que l’acte soit commis pour le réprimer… Des actions curatives une fois que le mal est fait… C’est ce qu’on appelle la défense passive…
Le problème est que toutes les guerres asymétriques de ce type ont engendré la mise en œuvre de moyens beaucoup plus conséquents en matière de défense passive, rendant les attentats beaucoup plus difficile à mener et réduisant les effets criminels escomptés.

Il n’y a rien à reprocher aux forces de l’ordre. Elles ont été exemplaires dans cette affaire. Chacun sait d’autre part, que nous ne pourrons pas éviter tous les attentats, c’est une affaire entendue. Mais franchement, des policiers avec des armes de poings, en sous-effectifs, un dispositif de sécurité sans matériel, sans organisation rationnelle (encore une fois, à cause des dispositions non prises ou très insuffisamment prises depuis deux ans), cela ne pouvait que donner le triste résultat que l’on a constaté. La police ne peut faire qu’avec ce qu’elle a !

Quant à l’action préventive, là aussi, elle souffre d’énormes manques de moyens matériels et surtout humains.

Prenons l’exemple de l’enquête dont l’investigation a pour but de connaître tous les tenants et aboutissants de cette action terroriste (et pour laquelle il sera très important de connaître ces fameux mobiles du criminel évoqués précédemment), que donnera-t-elle ? Au mieux des arrestations, au pire de nouveaux fichages ‘S’…

Nous connaissons une grande partie des effectifs qu’engendre le terreau de radicalisation sur notre territoire et de même nous connaissons l’ensemble des processus qui conduisent à cette radicalisation.

-Ce qu’il manque dans notre réactivité, c’est les moyens de mettre hors d’état de nuire ce terreau radicalisé, ces ‘fichés S’ et consorts…
C’est ainsi que nous constatons (Daesh en profite largement), qu’une démocratie lorsqu’elle veut appliquer les règles communes de droit en matière de terrorisme, fait totalement fausse route et c’est ce qui la rend si fragile face à ce phénomène.

Faut-il passer à un état de guerre, c'est-à-dire à la loi martiale ?

Je ne pense pas qu’il faille empêcher les rassemblements qu’ils soient festifs ou constitutifs de notre vie en société. Ce serait contraire à nos intérêts et irait dans le sens recherché par nos barbares ennemis.

Il faut simplement abolir tout droits constitutionnels ou juridiques envers le radicalisme islamique et le terrorisme.
C’est bien entendu très possible quand nous frappons militairement un ennemi en troupe constituée, comme en Syrie ou au Mali mais hélas constitutionnellement impossible sur le sol Français lorsqu’il s’agit de groupes dilués au sein de la population…

Il faut donc prendre les mesures nécessaires pour traiter l’ennemi, de la même façon, où qu’il se trouve : A l’extérieur et à l’intérieur. Et tant pis pour les "lois" de l'union européenne qu'il faut envoyer bouler (Schengen, convention européenne des droits de l'homme, etc...). 

Des espions découverts en tant de guerre ne sont-ils pas fusillés ? Ou du moins neutralisés efficacement et durablement ? C’est dans ce sens qu’il faut envisager de faire évoluer les ‘exceptions’ de notre régime d’exception, l’état d’urgence.

C'est dans ce sens, que la responsabilité du gouvernement me semble devoir être retenue : Le manque de moyens humains et matériels, le manque de prisons, le manque de moyens juridiques d'exception et par dessus-tout le manque de stratégie et de réalisme lui sont totalement imputables...

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