jeudi 2 mars 2017

Mémoires et radotages (91) – souvenirs violents divers



A vingt trois ans, dans les faubourgs d’Alès, j’ai sorti une femme d’une automobile DAF qui s’était retournée… Tous les habitants riverains étaient dehors, à distance prudente et me conjuraient de ne rien faire et d’attendre les pompiers. Bandes d’imbéciles ! Le moteur tournait, l’essence et l’huile coulaient par terre, il y avait de la fumée, la personne avait sa ceinture et reposait le cou sur le plafond de son véhicule.
J’ai fait ce qu’il fallait : coupé la batterie (heureusement le capot s’était ouvert sous le choc), tiré de toute ma force sur la portière écrasée, en prenant appui d’un pied sur la carrosserie, ai sortie la vieille dame (après avoir détaché sa ceinture) ainsi que ses affaires…
Et ce n’est qu’après que j’ai failli tomber… Sueurs froides, jambes molles… C’est ma peur qui se manifestait à posteriori…

A cinquante huit ans dans le métro, trois jeunes se sont mis à se battre à l’arrière du wagon… Tout le monde s’est écarté et serré, forcément ! J’ai crié pour demandé à quelqu’un d’assez proche, de tirer l’alarme, une dame l’a fait ! Les oiseaux se sont envolés dès l’immobilisation de la rame. Je n’ai plus eu qu’à dire ce qui s’était passé à l’agent de la RATP incrédule (la dame n’osant pas dire qu’elle avait tiré l’alarme), la foule a acquiescé…

Les couteaux… Et mon bras gauche

Je devais avoir dans les 16 ans. Cela se passait à Nice. J’allais au Lycée un matin en vélo. Pour prendre un raccourci qui m’évitait au moins 2 kilomètres, je descendis de ma bicyclette et j’empruntais un escalier abrupt, qui descendait sur une bonne cinquantaine de marches. Je tenais mon guidon des deux mains afin de retenir mon véhicule à deux roues de tomber jusqu’en bas… A mi parcours, je croisai un petit arabe de disons, dix à onze ans, que j’avais parfois aperçu de loin et que je trouvais gentil…
C’est alors qu’il me mit son opinel sur le ventre et me menaça. Instantanément, je lâchais mon vélo de ma main gauche et lui attrapai le poignet que je tordis très fortement. Il lâcha prise et j’envoyai son couteau d’un coup de pied vers le bas de l’escalier. Je le traitais de « saloperie ». Il s’enfuit vers le haut de l’escalier…
Ouf ! Je n’avais pas abîmé mon vélo ! « Sale petit enculé », me disais-je, « à cet âge-là, déjà »…

J’avais dans les 25, 26 ans, à peu près… Avec ma première femme (c’est la première fois que je parle d’elle depuis que je l’ai quittée), un dimanche, nous avions des invités (moitié famille, moitié amis). Le repas excellent avait été arrosé de bons vins, précédé d’apéritifs divers et suivi de digestifs… Nous étions tous un peu pompette… et même plus que pompette, carrément bourrés ! Je m’engueule avec ma femme… Elle part dans la cuisine… Je la suis… Elle se retourne, me fait face et me fonce dessus…. avec un couteau à viande qu’elle tente de me planter dans le bide… J’ai bloqué sa main droite de ma main gauche à une vitesse fulgurante… C’est bizarre comme le danger annihile les méfaits de l’alcool ! Heureusement pour moi, d’ailleurs… En revenant vers la salle à manger, j’avais les jambes plutôt molles.

C’était le au Zaïre. J’avais 28 ans : Je tape à la porte et crie « Sortez les mains en l'air. Armée Française, vous ne risquez rien ! ». N'obtenant pas de réponse, j'ouvre à coup de pied et je fais irruption dans la case.
Je suis à peine entré, qu'un noir jailli de la pénombre, détourne de sa main gauche le canon de mon FM et abat sur moi sa main droite dans laquelle brille une lame. Je n'ai que le temps de lâcher mon FM. J'ai du mal à retenir son bras. Il a mis toutes ses forces dans ce coup. Les miennes faiblissent alors que les siennes ont l'air intactes. Nous luttons. De ma main libre, je parviens à sortir mon poignard, j’espère ne pas me blesser au passage. Je m'affale sur lui, épuisé. Je n'entends que ma respiration et mon sang qui bat contre mes tempes… Tout cela n'a duré que quelques secondes...
Je constate d'abord en tâtonnant, que je ne me suis pas poignardé, avant d'entreprendre de me relever. J'ai la main poisseuse de sang. Je suis couvert de sueur... Sueurs froides de la peur de la mort... Epuisement…

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