mardi 17 janvier 2017

Mémoires et radotages (85) – Dépression du retraité - Evolution



Toute ma vie, malgré mes échecs, chacune de mes « réussites » me motivait… Et je peux dire que j’étais suffisamment pugnace et tenace, pour rebondir à chaque échec, jusqu’à temps que j’aboutisse à être satisfait de moi…

Ma nouvelle vie de « longue maladie, invalidité puis retraite », m’a rapidement infligé beaucoup de nostalgie, une insatisfaction chronique de mon nouveau quotidien, enfin bref, beaucoup d’amertume ! On le voit dans mes textes écrits à l’époque et déjà diffusés ou pas encore…
À la fin prématurée de mon activité professionnelle, qui m’a attrapé par surprise, n’ayant ni prévu ni préparé ce passage à un autre monde, sans perspective sur l’avenir, je me suis remémoré mon passé… Et ma foi, j’y ai trouvé des motifs de satisfaction… C’était un moyen de compenser cette nouvelle vie totalement insipide. J’estimais l'ensemble de ma carrière active, comme globalement positive…

Mais le temps passant, cette autosatisfaction s’est effritée ! Maintenant, je considère que toutes ces petites «  réussites », conformes à mes codes de valeurs, ne sauraient cacher l’immense ratage d’une vie gaspillée vraiment pour rien…

Maintenant JE SAIS (comme disait Gabin dans la chanson du même titre), ce que j’aurais du faire, quand j’aurais du le faire et comment j’aurais du le faire… Mais c’est un peu tard…

Depuis lors, j’ai tâché de m’occuper, dans tous les domaines de mon savoir faire, mais la force physique et la cognitivité déclinantes ou les circonstances inappropriées ne m’ont pas permis d’obtenir ces petites satisfactions d’antan… Cela a été très frustrant !...
Avec le temps qui a passé (plus de huit années, à ce jour), j’ai trouvé mes petites satisfactions… Certes, elles sont de très modestes envergures, mais qu’importe ! L’essentiel est que le cerveau « floute » quelque peu ce passé qui m’obsédait en se concentrant sur la tâche à accomplir. Finalement, la mutation qualitative de l’opinion  que j’avais sur mon passé d’actif, passant de « satisfaisant », à « inutile et improductif », m’aide beaucoup à apprécier mes petites activités d’aujourd’hui, qui ont par conséquent, moins de mal à supporter la comparaison…

Donc, je suis content, quand je fais ma couture pour adapter un costume d’occasion à mon gros bide, même si je me goure et reprends parfois plusieurs fois le même travail ;
je suis content quand j’écris sur mon blog, même si les mots adéquats se font de plus en plus cachés dans les méandres neurologiques ;
je suis content quand je vais acheter ma baguette, même si les gens ne répondent pas à mon « bonjour », car ce sont toujours les mêmes gros cons malpolis ;
je suis content de cuisiner, même si je ne compose que des plats rustiques, sans originalité, les moins chers possibles que je ne sais jamais reproduire à l’identique, par manque de mémoire et défaut de d’enregistrement par écrit, ce qui fait d’ailleurs toute la surprise momentanée d’une saveur nouvelle ;
je suis content d’analyser les programmes des candidats au prochain quinquennat, bien que souvent ceux-ci me fassent frémir d’horreur et que je ne puisse comprendre comment des gens adhérent à des lots d’idées décousues, parfois totalement contradictoires et souvent porteuses de résultats inverses à ceux qui sont promis…

Que des petites choses sans importance sociale…

Cependant, les conséquences de ce que je considère aujourd'hui comme mon inconséquence passée, continuent à me tarabuster à travers l’amour que j’aie pour mes enfants et les responsabilités que je pense avoir envers eux…

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