Écrit le 13 mars 2008
Ces gens de peu, que tout le monde
méprise, ces gens de peu, dont le travail est avilissant pour ceux qui se
sentent supérieurs, ces gens de peu, qui pour la caste des nantis, ne méritent
même pas ce qu'on leur "donne", ces gens de peu, et bien moi, je les
aime.
Ces gens de peu, ce sont les gens qui vous
torchent le cul, qui nettoient vos rues, qui couchent dehors, qui font des
travaux les plus pénibles, pendant que vous digérez devant la télé. Ce sont des
personnes qui reçoivent un salaire de misère, qui ont des aides de misère, qui
ont des allocations de misère et qui doivent parvenir jusqu'à la fin du mois.
Ces gens de peu, quand il vous parlent,
quand vous leur donnez la parole, vous vous apercevez, si vous n'êtes pas trop
con, qu'il sont intelligents, souvent très intelligents.
Quand ils s'expriment, vous voyez, si vous
n'êtes pas trop con, qu'ils ont un coeur, un coeur immense, plein de charité,
plein d'attente, plein d'abnégation, plein d'envie de vous rendre service,
plein d'amour de leur prochain.
Ces gens de peu, qui possèdent si peu, ont
plus de coeur que tous les nantis que nous sommes.
Cens gens de peu ont plus de sentiment
dans leur yeux, que dans les yeux de tous les technocrates de la planète.
Écoutez-donc, ces gens de peu. Avec eux,
nous aurions pu construire un monde social, un monde mutuel, un monde
d'entraide, un monde coopératif, un monde humain.
Mais non. Le monde veut évoluer vers les
ténèbres de l'égoïsme, de l'individualisme, sans pitié, chacun pour soi.
Ce monde se compose petit à petit
d'individus sans richesse intérieure, sans bonté, sans désir, à part celui du
lucre, du pouvoir, de la puissance, de l'argent.
Alors,
je me dis, où sont les gens de peu ?
Les
gens de peu ne sont pas ceux que l'on croit.
Pour moi, les gens de peu et je dirais
même, les gens de moins que rien, sont ces êtres que notre société libérale est
en train de former. Des robots, décervelés de la partie affective. Des êtres
arrogants, vénaux, égoïstes, vantards, assoiffés du sang de ceux qu'ils ont
peur de regarder, des êtres inhumains, dans un monde inhumain.
Ce sont eux, nous, si nous n'y prenons
garde qui devenons les gens de peu, les bêtes aux instincts primaires, sans
comportement social, contrairement à beaucoup d'espèces animales.
Nous devenons les animaux les plus
primitifs du règne animal.
Les petites gens, ne sont vraiment pas des
gens de peu. Ce sont eux les vrais méritants, dans ce monde qui vacille.
Ils sont les victimes d'un système qui
broie l'humain.
La dictature de l'homme par l'homme, n'a jamais
été aussi forte qu'en ce moment, sous des formes il est vrai, très différentes
des dictatures du passé.
Mais rassurez-vous, ceux que vous
qualifiez de "gens de peu", vous en ferez bientôt partie.
Alors un conseil, ne les appelez plus des "gens de peu"
et commencez à les prendre en considération...
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