Après
le drame poignant d'Annecy perpétré par le diable (heureusement les
quatre enfants ont été sauvés par les "bons" humains et leur vie n'est plus en danger), il est rassérénant d'avoir de bonnes nouvelles
sur 4 autres enfants, sauvés eux aussi, par l'humanité et la ténacité
des humains... Ceux qui sauvent les autres ne sont pas équivalents à
ceux qui agressent ou tuent, quoiqu'en disent les imbéciles...
S.C
sam. 10 juin 2023 à 7:29 AM UTC+2
Les enfants erraient seuls dans la jungle depuis
le crash le 1er mai du Cessna 206 à bord duquel ils voyageaient avec leur mère,
le pilote et un proche. Les trois adultes sont décédés, mais les enfants ont
été retrouvés vivants vendredi après 40 jours dans la jungle. La plus âgée a 13
ans, la plus jeune tout juste un an.
"Un
miracle", "une joie pour tout le pays !". Après avoir erré, livrés à eux-mêmes, pendant 40 jours dans la jungle amazonienne
de Colombie, les quatre enfants âgés de 13 ans, 9 ans, 4 ans et un an rescapés
du crash du petit avion dans lequel ils voyageaient, ont été retrouvés vivants.
"Les quatre
enfants perdus il y a 40 jours dans la jungle colombienne ont été retrouvés
vivants", a annoncé le président Gustavo Petro dans une publication sur
Twitter accompagnée d'une photo de militaires et indigènes participant à
l'opération pour retrouver la fratrie.
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Les secouristes de
l'armée "ont immédiatement pris en charge et stabilisé" les quatre
frères et soeurs, selon le ministère de la Défense.
Affaiblis mais
vivants
Lesly, Soleiny,
Tien Noriel et Cristin ont été extraits de la jungle le soir même,
hélitreuillés et transportés par hélicoptère en pleine nuit vers la ville de
San Jose del Guaviare (285 km
au sud-est de Bogota), selon des images diffusées par le ministère. Ils
devaient être transférés dans la foulée par avion médicalisé vers Bogota, pour
y être pris en charge dans un hôpital militaire.
Originaires du
groupe indigène Uitoto, les enfants erraient seuls dans la jungle depuis le crash le 1er mai du Cessna 206 à bord duquel ils
voyageaient avec leur mère, le pilote et un proche. Les trois adultes sont
décédés, et leurs corps ont été retrouvés par l'armée sur le site de
l'accident.
Selon l'armée, les
sauveteurs ont retrouvé la fratrie à environ 5 km à l'ouest du site de
l'accident. "Ils sont faibles. Laissons les médecins faire leur
pronostic", a commenté à la presse Gustavo Petro.
Une petite d'un
an parmi les enfants
"Je veux
juste les voir, les toucher", a déclaré très ému à l'AFP le grand-père,
Fidencio Valencia, à Villaviciencio.
C'est la nature
"guerrière" de Lesly, l'ainée de la fratrie, qui leur a permis de
survivre, a jugé la grand-mère Fatima Valencia. "Elle s'occupait
habituellement toujours de ses frères et soeurs lorsque leur mère travaillait.
Leur donnait à manger de la farine, du pain de manioc, des fruits de la
brousse".
Des photos
diffusées par l'armée montrent les enfants, au milieu de l'épaisse végétation,
assis sur des bâches, entourés de militaires et indigènes leur donnant à boire
et à manger. Ils sont en jean et tee-shirt crasseux à manches longues pour les
deux plus grands, les pieds emmitouflés dans des bandelettes. Deux autres sont
emmaillotés dans des couvertures de survie.
La plus petite,
Cristin, est dans les bras de l'un de ses sauveurs. Elle a eu un an alors
qu'elle errait dans la jungle avec ses frères et soeurs, selon la presse
colombienne. Les quatre visages sont graves, apparaissent très émaciés.
Plus de 100
soldats mobilisés
Plus de 100
soldats accompagnés de chiens renifleurs et des dizaines d'indigènes
cherchaient les enfants entre les départements de Guaviare et de Caqueta depuis
la découverte de l'avion, à la verticale, le nez planté au sol, au milieu d'une
épaisse végétation.
Toujours selon
l'armée, les secouristes de cette "opération espérance" ont parcouru
au total, en plus d'un mois de recherches, près de 2.656 km dans cette jungle
impénétrable, toujours "avec une foi intacte".
Les chances de
survie des enfants semblaient s'amoindrir de jour en jour, dans cet
environnement très hostile où rodent jaguars, pumas, serpents et autres
prédateurs. Les insectes de toutes sortes y sont particulièrement voraces, et
se pose également la question de l'accès vital à l'eau potable. La région est
par ailleurs une zone de forte influence de la dissidence des FARC, groupe armé
avec lequel les discussions de paix ont été récemment rompues.
Un "exemple
de survie totale"
La nouvelle de la
disparition des enfants avait fait le tour du monde, avec des vidéos et des
photos des opérations de recherche menées par l'armée, qui suivait leur piste
avec la découverte d'un biberon, de ciseaux, de chaussures, de couches, de
fruits mâchés, d'empreintes de pas ou encore d'abris de fortune. Le 17 mai, le
président Petro avait annoncé par erreur qu'ils avaient été retrouvés.
"Aujourd'hui
a été un jour magique qui, sans aucun doute, nous remplit de joie", s'est
réjoui pour de bon cette fois le président colombien à son retour de Cuba où le
gouvernement colombien et l'Armée nationale de libération (ELN), dernière
guérilla encore active dans le pays, sont parvenus à un accord de cessez-le-feu
de six mois.
Les enfants
"étaient seuls, ils ont réussi par eux-mêmes. C'est un exemple de survie
totale qui restera dans l'histoire. Ces enfants sont donc aujourd'hui les
enfants de la paix et les enfants de la Colombie", s'est-il félicité.
Petro a également
loué "la coordination efficace entre les militaires et les indigènes"
lors des recherches, un "exemple d'alliance à suivre pour le pays".
Le ministre de la
Défense Ivan Velasquez a de son côté rendu hommage aux différentes unités de
l'armée, "inébranlables et fatigables", de même qu'aux indigènes qui
ont participé aux recherches, étendues sur 320 km puis 20 km carrés.
Des kits de
survies lancés dans la jungle
L'armée de l'Air
s'était jointe à l'opération, avec trois hélicoptères. A l'aide d'un haut-parleur
à bord d'un appareil, un message enregistré par la grand-mère des enfants avait
été diffusé. Des kits de survie ont été lancés un peu partout dans la jungle.
Des technologies
satellitaires avaient également été déployées pour tenter de déterminer le
chemin que les enfants auraient pu emprunter dans cet impénétrable enfer vert,
rincé quotidiennement par des pluies diluviennes.
"Nous ne nous
sommes jamais découragés", a assuré la grand-mère. Elle espère désormais
obtenir la garde des enfants "pour leur donner une bonne éducation".
"(...) Ce sera ma fierté. Ma fille (décédée dans l'accident) me regarde,
elle m'encouragera spirituellement et me donnera de la force".