Je marche à travers bois et forêts,
évitant les routes et chemins d’où pourrait surgir le danger.
Les collines du Morvan se
succèdent. Je suis parfois à découvert. Je presse alors le pas pour rejoindre
des zones moins risquées.
Lorsque je rencontre de nombreux campements de fortunes, c’est que je
ne suis pas loin d’une ville, d’un village, voir d’un hameau.
Je fais alors un détour pour
éviter toute rencontre éventuellement inopportune.
Les jours passent… Je suis dans
le massif central… J’observe au loin par ma lunette de visée l’autoroute que le
Génie fait sauter en de nombreux endroits et notamment tous les ouvrages
d’arts.
Il me faut faire attention. Ma
décision de retrouver les miens sera considérée comme une désertion par l’armée
alliée. Ma chance réside dans le fait que l’on ne me recherche pas.
Je vais poursuivre ma route
jusqu’au soir avec pour but de gravir cette montagne herbeuse propice au
pâturage. J’y rencontrerai peut-être un troupeau de mouton…
En fait, arrivé sur le plateau,
un berger près de ses moutons m’accueille d’un ton bourru, avec toute
l’hospitalité des gens de la campagne.
Le soir n’est pas encore tombé.
Nous mangeons autour des braises du feu qui achève de se consumer. Le berger a
compris, sans que je ne lui dise rien, ma situation.
Il se lève, piétine le feu, le
recouvrant de terre afin de l’étouffer « Faudrait pas qu’on nous repère ! », me
lance-t-il.
Il me fait signe de le suivre. Il
dirige avec son chien, son cheptel vers un versant abrité des regards, pour ne
pas être repéré par les vols de reconnaissance de l’Axe. Nous rejoignons son
campement de fortune à couvert sous la frondaison. Il m’explique que sa cabane,
que nous avons laissée derrière nous, fait l’objet de tir à chaque fois que les
avions ennemis passent.
Je m’installe et je m’endors
terrassé de fatigue.
Le lendemain matin après un bon
casse-croûte, je prends chaleureusement congé de mon hôte, qui m’a donné des
provisions et souhaité une bonne route.
Je suis content d’avoir rencontré
un être humain…
Suivant les indications verbales
de l'homme rude du plateau, j'emprunte les sentiers qu’il m’a recommandés…
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