C’était
hier, un hier intemporel, un hier qui pourrait être aujourd’hui ou demain, un
hier d’il y a soixante ans, un hier qui a peut-être existé, on ne sait
pas.
Souvenir si fugace et si présent, dont on se demande parfois s’il a jamais existé. En tous cas, il ne reviendra jamais… Cette petite rue sinueuse, souvent sans trottoir, qui serpentait sur les hauteurs de Nice, c’était un Boulevard. À Nice, les voies ont des qualifications grandioses. Ainsi une impasse était-t-elle baptisée Avenue… Démesure des gens du midi…
Nous remontions ce Boulevard, ma mère me tenant par la main. Nous rasions les hauts murs de pierre d’un coté, ou les murets surmontés d’un grillage de l’autre coté. Puis arrivés au belvédère situé dans un lacet, nous empruntions un escalier de pierre raide et vertigineux sans main courante ni rampe, pour descendre vers la petite école. Ma mère m’embrassait et me souhaitait de bien travailler.
Cette petite école, dans laquelle j’ai passé mes premières années à user mes fonds de culotte sur des bancs de bois, penché sur le pupitre, à écrire d’une plume sergent-major maladroite ce que le maître ou la maîtresse nous dictait, dans une odeur d’encre dont j’ai encore la nostalgie, cette petite école, elle n’existe plus.
Je l’ai vu sur Google Earth ! C’est comme un couperet qui nous dit « Ceci n’existe plus. Ceci n’a peut-être existé que dans ton imagination. Ceci ne fait pas partie du monde actuel »…
Ma mère venait me chercher à la sortie de cette école qui a existé dans une autre vie, à la mi-journée, comme le soir. Des bisous, donner la main au moins les deux premières années et c’était le retour. L’escalier infernal dans la montée et le belvédère…
Un jour pendant la halte au belvédère pour reprendre notre respiration, maman m’a donné un bonbon en forme de quartier de mandarine de ces bonbons durs que l’on suçait après l’avoir déroulé du papier transparent qui l’enveloppait.
Hélas, nous reprîmes la route, alors que je tirais sur les deux cotés de l’emballage. Le bonbon, catapulté tomba dans la grille du caniveau…
J’ai beaucoup pleuré, bien que ma mère me dit qu’elle m’en donnerait un autre. C’était celui-là que je voulais, celui qu’elle m’avait donné spontanément, pas celui de remplacement, pas la roue de secours, mais le vrai, celui que ma Maman m’avait donné de manière si aimante et prévenante…
Aujourd’hui, il n’y a plus cette petite école. Il n’y a plus de bonbon dans le caniveau.
Aujourd’hui, il n’y a plus ma petite maman.
Il y a ce souvenir presque irréel teinté de tendresse et parfumé de nostalgie…
Souvenir si fugace et si présent, dont on se demande parfois s’il a jamais existé. En tous cas, il ne reviendra jamais… Cette petite rue sinueuse, souvent sans trottoir, qui serpentait sur les hauteurs de Nice, c’était un Boulevard. À Nice, les voies ont des qualifications grandioses. Ainsi une impasse était-t-elle baptisée Avenue… Démesure des gens du midi…
Nous remontions ce Boulevard, ma mère me tenant par la main. Nous rasions les hauts murs de pierre d’un coté, ou les murets surmontés d’un grillage de l’autre coté. Puis arrivés au belvédère situé dans un lacet, nous empruntions un escalier de pierre raide et vertigineux sans main courante ni rampe, pour descendre vers la petite école. Ma mère m’embrassait et me souhaitait de bien travailler.
Cette petite école, dans laquelle j’ai passé mes premières années à user mes fonds de culotte sur des bancs de bois, penché sur le pupitre, à écrire d’une plume sergent-major maladroite ce que le maître ou la maîtresse nous dictait, dans une odeur d’encre dont j’ai encore la nostalgie, cette petite école, elle n’existe plus.
Je l’ai vu sur Google Earth ! C’est comme un couperet qui nous dit « Ceci n’existe plus. Ceci n’a peut-être existé que dans ton imagination. Ceci ne fait pas partie du monde actuel »…
Ma mère venait me chercher à la sortie de cette école qui a existé dans une autre vie, à la mi-journée, comme le soir. Des bisous, donner la main au moins les deux premières années et c’était le retour. L’escalier infernal dans la montée et le belvédère…
Un jour pendant la halte au belvédère pour reprendre notre respiration, maman m’a donné un bonbon en forme de quartier de mandarine de ces bonbons durs que l’on suçait après l’avoir déroulé du papier transparent qui l’enveloppait.
Hélas, nous reprîmes la route, alors que je tirais sur les deux cotés de l’emballage. Le bonbon, catapulté tomba dans la grille du caniveau…
J’ai beaucoup pleuré, bien que ma mère me dit qu’elle m’en donnerait un autre. C’était celui-là que je voulais, celui qu’elle m’avait donné spontanément, pas celui de remplacement, pas la roue de secours, mais le vrai, celui que ma Maman m’avait donné de manière si aimante et prévenante…
Aujourd’hui, il n’y a plus cette petite école. Il n’y a plus de bonbon dans le caniveau.
Aujourd’hui, il n’y a plus ma petite maman.
Il y a ce souvenir presque irréel teinté de tendresse et parfumé de nostalgie…
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