Des journées à profusion. Avec le quotidien des
gestes, des pensées et des mal-êtres.
Les gestes et les pensées savent encore se produire,
sauf lorsque le malaise s’empare de l’être.
Il est des moments, où l’on se sent si mal, la tête dans
la brume. Nous ne percevons plus rien, comme en un sommeil mortifère. L’univers
se réduit autour de nous, jusqu’à ne plus former qu’un minuscule microcosme. Le
moindre bruit nous effraye, un battement d’aile nous terrorise, dans cet
espace-temps au-delà du réel, puis on retombe dans l’apathie et le tourment de
cette vie qui fuit à la mesure du temps…
Chaque minute d’inconscience, chaque
instant de lucidité en sommeil, n’est plus un moment bienfaiteur, mais une
répétition, comme au théâtre…
On ne sait jamais, si l’on vient de vivre la
couturière, ou bien la générale. Avec un peu de chance, on n’en est qu’à l’une
des séances de travail. Cependant, on sait le scenario implacablement écrit…
On n’a pas peur de l’inéluctable. On a simplement peur
d’être emmené par surprise. On a peur d’avoir peur, en fait !…
Alors on se raccroche à la pensée et aux gestes, même
les plus futiles pour fuir et retarder l’instant de ce néant, qui nous prend
petit à petit, comme pour mieux nous habituer, comme pour nous rendre la
fatalité plus supportable…
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