Mémoires et radotages (559) – Après l’hommage à É. (3)

 

Écrit le mardi 4 juin 2024

Le dimanche 12 mai je me réveillais avec l’angoisse du trajet pour aller à Théoule, voir mon petit frère… Cela faisait partie de cette odyssée planifiée depuis un mois avant mon départ… Oui l’Odyssée me faisait peur… 400 bornes… Trop dur… Je renâclais et ne me pressais pas… Mais une fois programmé le GPS… Surprise ! Il n’y a que 270 km à parcourir… Cette bonne nouvelle me redonna confiance et je partis ! Pas trop de circulation cette fois non plus, alors que dans l’autre sens, les candidats au retour vers le Nooooord faisaient un énorme bouchon… Je me réjouis de ma bonne fortune… Mais 50 km avant l’arrivée, je commençais à avoir beaucoup de mal à tenir le cerceau sans faillir… C’était difficile, très difficile, de plus en plus difficile… Même le paysage enchanteur de la méditerranée ne parvenait pas à me réveiller plus que ça…

Arrivée… Allo, je suis là ! Il arrive, me trouve une place… Bisous mon petit Freuze… Quatre ans qu’on ne s’était pas revu (depuis avant le confinement du covid)…

C’est merveilleux de revoir un frère que l’on n’est pas certain de revoir plus tard… Je vieillis si vite… Puis trois jours avec lui… Je le regardais travailler, puis on faisait les commissions ensemble… Il m’a même préparé à manger en tenant compte de mon diabète…

Il m’a raconté ses espoirs, ses projets… A présent, je lui souhaite de tout cœur que ceux-ci se réalisent !

Puis le jeudi 16 je repartais, avec beaucoup de peine dans les yeux, vers cette fois le cimetière de mes parents dans le Lot et Garonne…

700 bornes ! Partageant cette appréhension au sujet de ma maîtrise défaillante de la conduite, mon frère m’avait donné du Guronsan : Un le matin et un vers deux heures de l’après-midi… J’ai quand même eu du mal à conduire… L’effet du médicament n’étant pas assez persistant… Au large de Toulouse, d’un coup, 10 cm de neige au sol… Il m’a fallu contrôler les dérapages et décélérer sans freiner tandis que je dépassais une semi-remorque ! Ouf ! Cela ne dura que quelques kilomètres… Cet incident m’a réveillé instantanément et momentanément, j’avais vraiment failli frôler le camion… La température externe n’était que de 4° et la pluie aurait vite fait de faire fondre la neige… J'ai quand même bien géré la situation... Ouf !

Arrivé à l’hôtel, j'ai pris possession de ma chambre, suis reparti faire le plein à l’hypermarché et retour à l’hôtel… Ma moussaka froide et dodo… Enfin qui tape sur le mur ??? « Bon ça va, qui tape ? »… J’ai repéré le coté, je sors dans le couloir je tape sur la porte du mec « C’est pas un peu fini de taper dans le mur »… Pas de réponse… ça recommence… « Alors connard, tu vas sortir, pédé ? »… Je ne suis pas très poli quand je suis en colère… Et plus je vieillis, plus je suis irascible, donc énervé, donc en colère, et donc malpoli ! Peut-être un syndrome Gilles de la Tourette tardif ? Va savoir ?

Bon je me recouche… Il retape sur le mur… Je me lève et je tape sur le mur bien plus fort que lui… Au bout de deux ou trois fois il arrête, c’t’enculé… Je m’endors.

Le lendemain matin 17 mai, en payant ma note, le gérant m'a dit que mon voisin était un artiste...

Je lui aurais bien redécoré le portrait à cet artiste de mes deux !

Arrivé au cimetière… J’ai parlé à mes parents… comme un vieux qui parle tout seul… J’ai arraché les mauvaises herbes enlevé les quelques graviers sur le granit…Sinon avec la pluie de la veille, la tombe était propre… Il faudra poncer un support en contreplaqué CTBX et le repeindre un jour où il fera chaud et sec… Je ne sais pas quand, peut-être dans une autre vie…

Je crois bien que j'ai prié mes parents au lieu de Dieu... Mais comme ils sont à la droite de Dieu et qu'il n'est pas jaloux... Au-revoir Papa, au revoir Maman. Je ne sais pas si on se reverra ici, ou bien là-haut…

Ce coup-ci, sur les conseils de ma nièce par téléphone, je pris deux Guronsan avant le départ !

J’ai fait mes 720 km (j’aurais pu économiser 30 km, parce que je suis sorti d'une autoroute une bretelle trop loin) d’une seule traite, ne m’arrêtant qu’à la dernière sortie d’autoroute… prostate oblige…

J’arrivais bien avant l’heure prévue sur mon planning, pour une fois…

Moralité : Il FAUT prendre 2 Guronsan avant de partir !!!

Enfin de retour… Recommencerais-je un tel périple ? Je ne crois pas… Il arrive un âge où l'on n'a plus les facultés de maitrise et de concentration nécessaires. La vie des autres usagers ne doit pas être risquée par un imbécile qui se croit encore capable de conduire... Mais avec le Guronsan, on ne sait jamais… (39 € en pharmacie et 16 € sur internet)…

É., mes collègues, mon petit Frère, mes parents… Tous étaient très loin à présent. La tristesse commençait à me gagner… Heureusement j’allais revoir mes deux fils cadets et ma petite femme qui m'avaient tant manqué… Heureusement, parce que sinon, c’aurait été la débandade dans ma tête…