jeudi 3 novembre 2016

Mémoires et radotages (74) – Grand Nono mais petit enfant



Profitant de l’absence de sa mère et du fait qu’il s’était levé plus tôt pour avoir un entretien par Webcam interposée avec pôle emploi, j’ai parlé le 3 novembre à mon Nono. Faisant mine de m’inquiéter sur la teneur des propos qu’il venait d’échanger au sujet de sa recherche d’emploi, il me fut facile de dériver vers le sujet qui me préoccupait…

Il a bien reçu le message et a bien compris la problématique qui me taraudait !
Je pense qu’il va intensifier ses recherches d’emploi, c’est un garçon raisonnable !
De plus, je lui ai suggéré d’étendre ses recherches à une beaucoup plus grande zone géographique, en lui citant mon exemple à son âge… Je n’avais pas hésité à l’époque à changer de région et à déménager plusieurs fois…
Il a bien compris le propos, là encore et aussi quand j’ai abordé sa surqualification par rapport au marché de l’emploi et aux sacrifices d’ego et de salaires qu’il lui faudrait consentir…

La seule chose, qui l’a fait se rebiffer, c’est mon insistance sur quelque notion de mort que ce soit ! Au point de la nier avec véhémence !
Il est dans cette période de sa vie où il refuse encore l'idée que l’un ou l’autre de ses parents puisse disparaître un jour. Il serait capable de se boucher les oreilles afin de ne point entendre ces propos…
Cela me rappelle mon attitude quand en 2004, à mon père qui me disait « Tu sais, je crois que c'est la dernière fois qu'on se voit », j’avais hypocritement répondu « Mais non Papa, ça n’est pas pour bientôt, voyons ! », alors que la suite lui avait donné raison, une fois de plus…

Sauf que dans mon cas c’était un mélange de négation et d’hypocrisie, alors que dans la voix de mon fils j’ai carrément entendu de la révolte… Comme chez un enfant… Je crois qu’il aura beaucoup de mal à l’admettre le jour où cela se produira… Il avait d’ailleurs beaucoup pleuré en 2005 quand je suis revenu des obsèques de son Papy. Je l’avais surpris caché dans un coin en train de pleurer à chaudes larmes… Mon petit garçon, mon petit dernier… Pour ce que tu es, pour ton grand cœur si bien caché, je t’aime !

Enfin, l’essentiel, c’est qu’il ait compris qu’il y avait une urgence pour lui… Mission accomplie : Plus tôt il aura un taf, mieux je pourrai l’aider…

Pauvres enfants de cette génération, condamnés à des boulots sous-qualifiés, sous-payés, ou à pas de boulot du tout !

Nos dirigeants devraient avoir honte d’avoir mené le bateau France vers le naufrage !
En attendant, ils n’ont aucun remord, aucun état d’esprit perturbé par quoique ce soit, alors que les enfants de leurs concitoyens sont stressés face à un avenir sans visibilité et que nous, les parents, sommes angoissés et emplis d’une culpabilité diffuse…

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