Écrit le 1er juillet 2015
J’ai
passé toute une vie à tâcher d’être fort. J’y ai réussi, je crois. Je peux le
dire, car j’ai quand même regardé autour de moi et j’ai constaté que le
courage, la volonté, le désir d’être juste (équitable) et l’abnégation étaient des denrées
rares. J’ai donc eu une force de caractère au-dessus de la moyenne.
Jusqu’au
jour où j’ai été privé de mes compétences, donc de mes moyens d’agir me
permettant de gagner dynamiquement la vie de ma famille.
Si
j’avais été seul (célibataire et sans enfant), le problème aurait été mineur,
mais ce n’était pas le cas !
Pour
financière qu’était ma préoccupation, ma belle assurance était mise à mal par
l’amour que je portais à mes enfants…
Il
était donc là, le défaut dans ma cuirasse : c’est l’amour que je porte à mes
enfants et celui que je portais à mes parents.
Je
me suis souvent demandé comment je réagirais si on me faisait un chantage sur
la vie d’un de mes enfants ? Je serais prêt à toutes les lâchetés. Je
trahirais la terre entière pour sauver mes enfants, au mépris de toute justice,
de toute humanité, de toute dignité.
Ce
sont d’ailleurs mes enfants et mes parents, qui m’ont donné le plus de soucis
dans ma vie récente, bien davantage que les enculés auxquels j’ai eu affaire
dans la vie professionnelle antérieure.
Cela
avait été aussi mes parents, qui m’avaient apporté dans ma jeunesse, beaucoup d’un
bonheur dont je profitais sans que je le sache, c’était si naturel. J’ai découvert
par la suite, que ce n’était pas aussi bien dans beaucoup de familles. J’ai
donc eu beaucoup de chance d’avoir des parents aussi aimants, aussi prévenants,
aussi forts d’une morale probe et sans faille.
Ce
sont aussi mes enfants, qui m’ont distillé par la suite les plus grandes joies,
dans leur gentillesse naturelle, dans leur spontanéité, leur générosité, leur
amour. Ce sont eux pour qui j’ai éprouvé dès la première seconde, l’envie
irrépressible de les protéger, fut-ce au prix de ma vie. Ils sont ma vie. Ils
sont tout !
Vers
eux se dirige maintenant tout mon amour. Mais l’amour fait de joie, s’est
transformé en amour fait de soucis, d’inquiétude, de préoccupation, d’angoisse,
de douleur.
Parce
que je ne suis plus et ne peux plus être le seul gestionnaire et le seul
responsable de leur protection, de leur bien-être et de leur bonheur, je suis
désarmé quant au destin de mes petits que j’aime tant.
L’amour
est maintenant une source de douleur, d’inquiétude et de beaucoup de
culpabilité de ne plus pouvoir faire perdurer le cocon protecteur…
« Plaisir
d’amour ne dure qu’un moment, chagrin d’amour dure toute la vie » !
L’amour
est le point faible qui ligote à présent ma vie…
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