vendredi 10 juillet 2015

Chez le coiffeur



Je précise bien « Chez » et non « Au »…

On dit je vais aux putes et je vais chez le coiffeur : Merci, Monsieur zalandeau…
(Je précise que le coiffeur coûte moins cher que les putes).

Or donc, ce matin, attendant mon tour d’avoir la coupe style « incorpo » (Mes tifs, passés 2cm de longs sont incoiffables, si je peux me permettre ce néologisme ? Oui ! Je peux !), j’entendais une voix forte… Elle était tellement audible, malgré ma surdité, que j’étais obligé d’écouter, même sans envie, tellement les ondes sonores étaient puissantes et empêchaient toute réflexion un tant soit peu méditative…

Cette voix forte d’homme de l’autre coté du salon de coiffure et hors de ma vue, s’imposait par sa véhémence…

« Ah, mais non, c’est pas du tout comme ça ! »… « Ah, mais, dis, hé, dis, dis, dis, non, pas du tout ! »… « Ca devrait être interdit, des choses comme ça ! »… « C’est pas tolérable de voir tout le monde faire n’importe quoi ! »… « Qu’est-ce que c’est, n’importe quoi ? C’est ceux qui font comme ils ont envie ! On n’a pas idée ! »… « C’est comme ça qu’on doit faire et pas autrement ! »… « Ah, mais ! »…

Ayant définitivement abandonné mes méditations personnelles, je me penchais sur les propos de cet homme si sur de lui, sur ses principes intangibles, sur ses certitudes qu’aucun doute n’entamait… Je l’enviais un peu, me disant que finalement ma vie serait bien plus simple, si j’étais pétri de ce manichéisme monolithique… Pourquoi fallait-il que je m’encombre de toutes ces nuances, de ce recul sur moi-même, de cette tendance à analyser, synthétiser et peser le pour et le contre… Alors que si j’étais comme cet homme, tout serait si facile, le monde serait simple, partagé entre bien ou mal, sans aucune graduation…

Quand vint mon tour, je me levais et vit arriver à la caisse, l’homme que ne n’avais qu’entendu, jusqu’à présent… Quelle ne fut pas ma stupeur de découvrir que l’homme était une femme, avec une voix d'homme… J’aurais du m’en douter, il, enfin, elle était du coté « femmes » du salon de coiffure…

Enfin, homme ou femme, peu me chaut… La seule question  est : Comment pourrais-je vivre continuellement, comme elle, au présent de l’indicatif et dans l’affirmatif péremptoire ?...

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