Écrit le 07 décembre 2014
Le
choix vient d’être fait : Mon choix !
Après
tout, si les raisons de mourir sont multiples et particulièrement l’absence de
perspectives pour moi, comme pour ceux très proches que j’aime, il n’y a que
deux solutions possibles : Le suicide collectif ou le
"jusqu’au-boutisme" de la vie.
Je
ne suis pas en mesure de décider pour les autres, même s’ils sont miens, donc le suicide devient personnel. Ils
n’appartiennent en fait qu’à eux-mêmes. Je l’ai su dès leur venue au monde. Ils
étaient eux, pour eux-mêmes et je respectais leur être, même si j’éprouvais
tant de bonheur de leur présence. Je ne leur ai pas fait autant de bisous et de
câlins que j’aurais voulu en faire. Je ne voulais pas déranger leurs jeux de
petits garçons, assis sur le sol, manipulant leurs jouets avec un imaginaire si
loin de mon monde d’imbécile heureux, je les regardais, ravi et plein d’espoir
pour leur avenir, empli d’énergie et de motivation pour les emmener jusqu’aux
portes de leur futur monde d’adultes.
Je
leur en ai donné les clés. Du moins, je l’ai cru.
Mais
derrière la porte, triste constat, il n’y a rien. Chômage, précarité, misère.
Qu’ai-je fait ? Que n’ai-je pas fait ? Dois-je faire
contrition ? Avais-je le droit de les mettre au monde sur une terre
stérile ? Malgré mes scrupules, n’ai-je pas été égoïste ? Je n’avais
probablement pas le droit de donner la vie dans un monde sans espoir. Je n’ai
certainement pas du orienter ma vie de façon à leur donner un futur. J’ai eu
une trop courte vue. Je sais, du moins je le crois que je ne suis pas coupable,
mais je suis quand même responsable…
Alors,
il faut que j’assume. Il serait si simple de mourir pour ne pas voir la
catastrophe qui se prépare pour mes enfants. Ce serait confortable de terminer
après une vie de satisfactions sans goûter aux affres de la décrépitude de la
vieillesse. Mais vu les responsabilité que j’ai eu la bêtise de prendre ce
serait aussi de la lâcheté je pense. Tant pis si le reste du chemin est
dépourvu d’espérance et si je chemine malgré moi. J’irai au plus loin que mes
forces me permettront d’aller, pour eux. Parce que ces petits que j’aime tant,
sont une raison de vivre plus forte que mes envies de mourir, j’irai jusqu’à ce
que je ne puisse plus aller.
Le
jour où je partirai, oh, non, bien sur je n’aurais pas la conscience tranquille,
car je saurai que je n’ai pas su faire les bons choix ni prendre les bonnes
décisions, mais je me dirai que j’ai fait le maximum, mon maximum à moi et tant
pis si je n’ai pas réussi. Le tout aura été d’avoir essayé…
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