Écrit le 16 novembre 2008
Les
explosions se précèdent, se succèdent et se répètent, parfois proches, parfois
plus éloignées. Il arrive que les tirs cessent… J’ouvre les yeux… Le mort, bleu
vêtu, à deux mètres de moi, bouge… Ce sont les rats qui festoient… Un cri d’horreur
muet ne parvient pas à sortir de ma gorge… C’est ainsi que nous finirons tous :
Dévorés par des rats ! Je referme les yeux et je détourne la tête pour
éviter de regarder à nouveau… Triste tentation de l’horreur, qui mène à la fin
de toute vie…
Les
canons se réveillent soudain. Les rats doivent se cacher. Ils se cachent
toujours quand il y a du bruit… Nous aussi, nous sommes comme des rats, nous
nous cachons dans des trous
Chaque
obus trop proche, me donne des sueurs froides… Chaque explosion est la dernière,
mais hélas, jusqu’à la suivante… Chaque fois, je suis surpris d’être encore
vivant…
Me
rendrais-je compte de ma mort ? Y a-t-il une différence ? Surtout ne
pas être blessé ! La souffrance peut être atroce… Comme celle du Soldat
Français près de moi. Il a gémi pendant longtemps, très longtemps… J’ai cru
devenir fou… J’ai été très content qu’il meure enfin…
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