Écrit le 19 décembre 2014
Il
y a un mois et demi environ, mon fils cadet avait passé un entretien… Il n’avait
pas été pris…
Il
y a une semaine, il a eu un nouvel entretien avec un nouvel employeur… Il y croyait dur
comme fer… Hélas, hier, il a eu la réponse négative, comme toujours…
On
voyait bien qu’il avait pleuré… Il a le moral à zéro… « Pas
d’expérience », c’est ce qu’on lui répète depuis trois ans…
Ce
qu’on ne lui répète pas trop, mais que l’on pense, c’est que plus sa période
d’inactivité s’accroît, plus elle pèse lourd dans le choix d’écarter sa
candidature (Un inactif, c'est un faignant, c'est si commode)…
Triste cycle infernal du chômage non indemnisé…
Triste cycle infernal du chômage non indemnisé…
Triste
société qui ne fait pas confiance à ses enfants.
Tristes
entreprises accablées par des règles sociales pesantes et qui n’ont aucun droit
à l’erreur pour l’embauche.
Triste
créneau d’emploi où l’on ne prend pas les jeunes ni les vieux, où l’on passe de
inemployable jeune à inemployable vieux…
Triste
société qui forme des adolescents dans des métiers sans avenir… Diplômes qui ne
servent plus à rien, envies de travailler bafouées, droit d’exister aboli…
J’ai
très peur. Il ne parle que d’avenir de SDF, de mettre fin à ses jours, quand
cela lui échappe. Parce que la majeure partie du temps, il s’enferme dans une
tristesse silencieuse… Lui qui, enfant, était si jovial si actif est stressé,
morose, empli d’idées morbides…
Lui qui avait un caractère si fort, si affirmé, il est là maintenant,
vide d’espoir, sans envie, brisé…
Et
l’on entend tant de gens écœurants, pleins d’emplois et de salaires, dénigrer
des personnes qui n’ont pas de travail ! Ils n’ont qu’à leur donner leur
emploi ! On verrait s’ils penseraient la même chose. On verrait s’ils
retrouveraient un job ! On verrait s’ils vivraient dans la joie et la
bonne humeur ! On verrait s’ils ne se retrouveraient pas également isolés
par le mépris d’une société qui ne veut pas d’eux… Bande d'enculés !
C’est
pour cela que j’ai décidé il y a quelques mois de me reprendre, de ne plus me
laisser aller. J’ai un but : Mes enfants ! Ma seule pension de
retraite, liée à mon existence doit les maintenir en vie, et ce, coûte que coûte…
Je
n’avais pas envie de demander quoique ce soit à mes collègues de promo… Et bien
je vais changer… Je suis prêt à m’humilier pour leur demander s’ils connaissent
autour d’eux quelqu’un qui connaît quelqu’un qui pourrait proposer du boulot à
mon cadet…
Je
sais que j’obtiendrai silence et négation gênés, mêlés parfois de plaisir sadique,
mais tant pis, je vais le faire, en ravalant ma honte, parce que mes fils,
c’est tout pour moi.
Ils
ont tant de qualités et de potentiel, mes petits ! Tout cela reste
inexploité parce que ceux qui nous dirigent ont décidé que nous devions
sacrifier nos enfants au profit du reste de la terre…
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