Hier,
nous arrivons ma femme, mon caddy et moi à la caisse d’Aldi. J’y arrive en même
temps que deux hommes avec leur chariot. Nous stoppons chacun à trois mètres et nous nous regardons. Comme
ils n’ont pas l’air d’avoir envie de passer avant nous, je prends la première
place. En discutant à mots couverts avec ma femme, j’apprends que ce sont deux
SDF. Effectivement en regardant mieux, cela se voit à la pauvreté de leur mise.
Ces deux là ont un quad à deux places et doivent probablement squatter dans une des nombreuses maisons délabrées de la région.
J’ai honte. La prochaine fois je les laisserai passer devant moi à la caisse, en signe de respect. J’ai honte d’avoir profité de leur honte et de leur sentiment d’infériorité, sans montrer que je les considère davantage que tous ces connards de bobos à la con.
Il y en a tant d’autres.
Il y a celui qui fait ses courses aussi chez Aldi et qui monte dans sa vieille voiture toute délabrée, dont on voit qu’elle est un lieu de vie.
Il y a celui qui fait ses courses chez Leclerc et qui habite dans une camionnette hors d’âge, transformée en camping-car.
Il y a les deux qui dorment sur des cartons dans les guérites sur le quai de la gare (ces guérites qui servent à abriter les voyageurs des intempéries)…
Il y a ceux très nombreux que j’ai vu à Paris quand je travaillais, dans des encoignures d’immeubles, au pied de la façade de la Fnac des Ternes, sur des grilles de rejet de ventilation du métro, etc...
Il y a tous ceux qui vivent sous les tabliers des ponts sur la Seine en haut des piles. Il faut compter 2 SDF par pont, au-dessus desquels nous passons en voiture…
Il y a les trois (deux hommes, une femme), que j’ai rencontré dans les années 2006 ou 7, à un carrefour dans le quartier des grands magasins, chacun avait son angle de rue. La cinquantaine révolue, ils avaient été licenciés quelques mois avant. Je me souviens que l’un d’eux avait été magasinier. Plus de logis, dédain de la famille, honte. A part un sandwich et une canette, que pouvais-je bien faire ?
J’ai eu honte à chaque fois, honte d’être impuissant, honte d’avoir laissé une clique de dirigeants menteurs et profiteurs décider ainsi de l’avenir inhumain réservé à nos compatriotes. Où est-elle cette fraternité, cette solidarité et cette égalité que notre constitution leur promettait, nous promettait ?...
Mais aujourd’hui, j’ai surtout honte par-dessus tout de ne pas avoir laissé passer hier, ces deux Messieurs chez Aldi en signe de respect et de considération auxquels ils ont droit au titre d’une vraie humanité…
Car ce sont des gens comme eux que j'ai managé, avec qui j'ai vécu, grâce à qui j'ai gagné ma vie, et qui m'ont donné un vrai bonheur dans les rapports humains, du temps où... Où l'on était digne parce que l'on avait du boulot...
Excusez les gouttes sur le papier…
Je signale à tous les Bourgeois de gauche-droite adeptes de l’immigration, que tous les gens dont je parle ci-dessus sont des Français pur sucre, comme eux… et que la France les a rejetés… qu’ils les ont rejetés, qu’ils les ignorent, qu’ils ne veulent pas les voir, c’est si commode…
Ces deux là ont un quad à deux places et doivent probablement squatter dans une des nombreuses maisons délabrées de la région.
J’ai honte. La prochaine fois je les laisserai passer devant moi à la caisse, en signe de respect. J’ai honte d’avoir profité de leur honte et de leur sentiment d’infériorité, sans montrer que je les considère davantage que tous ces connards de bobos à la con.
Il y en a tant d’autres.
Il y a celui qui fait ses courses aussi chez Aldi et qui monte dans sa vieille voiture toute délabrée, dont on voit qu’elle est un lieu de vie.
Il y a celui qui fait ses courses chez Leclerc et qui habite dans une camionnette hors d’âge, transformée en camping-car.
Il y a les deux qui dorment sur des cartons dans les guérites sur le quai de la gare (ces guérites qui servent à abriter les voyageurs des intempéries)…
Il y a ceux très nombreux que j’ai vu à Paris quand je travaillais, dans des encoignures d’immeubles, au pied de la façade de la Fnac des Ternes, sur des grilles de rejet de ventilation du métro, etc...
Il y a tous ceux qui vivent sous les tabliers des ponts sur la Seine en haut des piles. Il faut compter 2 SDF par pont, au-dessus desquels nous passons en voiture…
Il y a les trois (deux hommes, une femme), que j’ai rencontré dans les années 2006 ou 7, à un carrefour dans le quartier des grands magasins, chacun avait son angle de rue. La cinquantaine révolue, ils avaient été licenciés quelques mois avant. Je me souviens que l’un d’eux avait été magasinier. Plus de logis, dédain de la famille, honte. A part un sandwich et une canette, que pouvais-je bien faire ?
J’ai eu honte à chaque fois, honte d’être impuissant, honte d’avoir laissé une clique de dirigeants menteurs et profiteurs décider ainsi de l’avenir inhumain réservé à nos compatriotes. Où est-elle cette fraternité, cette solidarité et cette égalité que notre constitution leur promettait, nous promettait ?...
Mais aujourd’hui, j’ai surtout honte par-dessus tout de ne pas avoir laissé passer hier, ces deux Messieurs chez Aldi en signe de respect et de considération auxquels ils ont droit au titre d’une vraie humanité…
Car ce sont des gens comme eux que j'ai managé, avec qui j'ai vécu, grâce à qui j'ai gagné ma vie, et qui m'ont donné un vrai bonheur dans les rapports humains, du temps où... Où l'on était digne parce que l'on avait du boulot...
Excusez les gouttes sur le papier…
Je signale à tous les Bourgeois de gauche-droite adeptes de l’immigration, que tous les gens dont je parle ci-dessus sont des Français pur sucre, comme eux… et que la France les a rejetés… qu’ils les ont rejetés, qu’ils les ignorent, qu’ils ne veulent pas les voir, c’est si commode…
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