Quand pourrais-je parler avec toi des problèmes
essentiels ? Pourquoi ne l’ai-je pas fait ? Étais-je si superficiel, trop
pudique, trop coincé ? Pourquoi ne t’ai-je pas demandé conseil, à toi qui avais
atteint la sagesse ? Certes tu n’avais pas pu le faire, car tu étais orphelin.
Mais moi, qui ne l’étais pas, moi qui avais la chance de pouvoir te consulter,
de pouvoir échanger avec toi, ai-je des excuses ? Etais-je à ce point écervelé
?
Quand tu m’avais appelé, en proie au chagrin et à
l’angoisse, lors de l’hospitalisation de « ta petite poule » (notre maman),
pourquoi n’ai-je pas abandonné mon boulot pour aller te soutenir, pour te tenir
compagnie, alors que tu criais au-secours ? Mais je ne t’ai pas entendu, je ne
t’ai pas compris. Je n’ai pas compris que j’avais et que je n’aurais jamais
d’autre papa le plus formidable du monde.
Il faut que j’atteigne l’âge où je t’ai perdu pour
sortir de l’enfance et de l’inconscience. Je commence à comprendre que j’aurais
du te donner de l’amour filial et que la pudeur est imbécile.
Comment pouvais-je avoir bonne conscience, alors
même que j’étais un mauvais fils ? Mais je ne le savais pas. Je ne me rendais
compte de rien. Aujourd’hui, je ne peux revenir en arrière pour tenter de
réparer. Je n’aurais pas de deuxième chance. Je vivrais avec des remords. Il ne
me reste qu’à souhaiter que tu me pardonneras.
Je ne mérite pas la chance que j’aie d’avoir des
enfants qui m’aiment. Ce petit bout de chou me montre chaque jour son amour,
mais si demain il part sans se retourner, comment pourrais-je lui en vouloir ?
J’aurais la punition que je mérite, juste retour des choses de la vie.
Titbout, viens faire un bisou à Papa !
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